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Dans mon chapeau...

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7 janvier 2011

Un exercice d’exécration

"Maîtres anciens" de Thomas Bernhard415TG28WDNL__SL500_AA300_
4 ½ étoiles

Gallimard/Folio, 2005, 254 pages, isbn 2070383903

(traduit de l’Allemand par Gilberte Lambrichs)

Le narrateur de "Maîtres anciens", Atzbacher - écrivain très secret puisqu'il se refuse catégoriquement à publier la moindre ligne de ses écrits – s'est rendu au Kunsthistorisches Museum de Vienne bien en avance pour y retrouver son ami Reger – musicologue renommé en Angleterre, mais méconnu dans sa patrie autrichienne. En attendant l'heure exacte de leur rendez-vous, il met à profit ses quelques instants de liberté pour observer Reger, assis à sa place habituelle, sur la banquette de la salle Bordone, face à L'homme à la barbe blanche du Tintoret, et pour se remémorer quelques unes de leurs conversations, ou encore d'autres discussions que lui avait rapportées Irrsigler, le gardien de service dans la salle Bordone, lui aussi très proche de Reger. Et le texte de "Maîtres anciens" n'est finalement rien d'autre que le long monologue intérieur d'Atzbacher, un long monologue tissé des propos de Reger et Irrsigler, et des opinions, goûts et surtout dégoûts de Reger.

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Le Tintoret, Sebastiano Venier, Kunsthistotrisches Museum Wien (source)

Car "Maîtres anciens" est, plus que tout, un long exercice d'exécration – claquant sec et nu au terme de la dernière phrase de la dernière page, "exécrable" est d'ailleurs le mot de la fin. Tout y passe. L'Etat et l'Eglise, évidemment. Les historiens de l'art et les guides des musées dont les bavardages interminables détruisent l'art. Mais aussi l'art lui-même, et les artistes qui l'ont créé, "Les soi-disant maîtres anciens n’ont jamais fait que servir l’Etat ou servir l’Eglise, ce qui revient au même, ne cesse de dire Reger, un empereur ou un pape, un duc ou un archevêque. Tout comme le soi-disant homme libre est une utopie, le soi-disant artiste libre a toujours été une utopie, une folie, c’est ce que dit souvent Reger." (pp. 52-53) Etonnamment, dans la bouche du musicologue qu'est Reger, la musique n'est pas mieux traitée que la peinture: Brückner ou Mahler se font ratiboiser, et quant à Beethoven... Hé bien, disons qu'aux yeux de Reger, il n'est pas si génial que ça... Quoique le plus à plaindre soit peut-être encore l'écrivain Adalbert Stifter dont l'oeuvre est littéralement passée à la moulinette d'une ironie dévorante.

Même la défunte épouse de Reger – que son mari regrette pourtant profondément - n'échappe pas totalement à ce traitement décapant, se trouvant prise à partie pour son goût du mobilier Jugendstil que Reger, lui, a en horreur. Mais c'est tout justement cela, le mélange complexe de sentiments que dissimule mal cette détestation perpétuelle et par moments quelque peu forcée,  qui donne tout son prix à ce livre hors norme, plus encore que l'extraordinaire virtuosité ou que l'énergie folle que déploie Thomas Bernhard dans l'art du ressassement, de la répétition et de la variation infinitésimale. Les espoirs fiévreux, les exigences astronomiques, les attentes déçues... et la résignation, au bout du compte, et comme en désespoir de cause, à se satisfaire à défaut de mieux du peu que l'on peut vraiment avoir, et des vertus – même insuffisantes - de l'art des maîtres anciens: "Hé oui, a dit Reger, même si nous le maudissons et même si, parfois, il nous paraît complètement superflu et si nous sommes obligés de dire qu’il ne vaut tout de même rien, l’art, lorsque nous regardons ici les tableaux de ces soi-disant maîtres anciens, qui très souvent et naturellement avec les années nous paraissent de plus en plus profondément inutiles et vains, et de plus, rien d’autre que des tentatives impuissantes pour s’établir habilement sur la terre entière, tout de même rien d’autre ne sauve les gens comme nous que justement cet art maudit et satané et souvent répugnant à vomir et fatal, voilà ce qu’a dit Reger." (pp. 197-198)

Extrait:

"Depuis des dizaines d’années, les guides de musée disent toujours la même chose et naturellement quantité de sottises, comme dit M. Reger, me dit Irrsigler. Les historiens d’art ne font qu’inonder les visiteurs de leur bavardage, dit Irrsigler qui, avec le temps, a repris à son compte de nombreuses phrases de Reger, sinon toutes, mot pour mot. Irrsigler est le porte-parole de Reger, presque tout ce que dit Irrsigler, Reger l’a dit, depuis plus de trente ans Irrsigler répète ce que Reger a dit. Lorsque j’écoute attentivement, j’entends Reger parler à travers Irrsigler. Quand nous écoutons les guides, nous entendons tout de même toujours le bavardage sur l’art qui nous tape sur les nerfs, l’insupportable bavardage sur l’art des historiens d’art, dit Irrsigler, parce que Reger le dit si souvent. Tous ces tableaux sont sublimes, mais pas un seul n’est parfait, voilà ce que dit Irrsigler, d’après Reger. Tout de même les gens ne vont au musée que parce qu’on leur a dit qu’un homme cultivé doit y aller, pas par intérêt, les gens ne s’intéressent pas à l’art, quatre-vingt-dix-neuf pour cent de l’humanité, en tout cas, ne s’intéresse pas le mois du monde à l’art, voilà ce que dit Irrsigler, d’après Reger, mot pour mot." (pp. 13-14)

D'autres livres de Thomas Bernhard, dans mon chapeau: "Un enfant", "Avant la retraite", "Le naufragé" et "Des arbres à abattre".

Et d'autres encore sur Lecture/Ecriture où Thomas Bernhard était l'auteur des mois d'octobre et novembre 2010.

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4 janvier 2011

L'art de la caricature

TACA0W12I2CA3G47AICAGULB85CAUN8R0KCAOJMSTSCAP0NZFXCA905VDBCAWZKOJ0CA4FK7G2CARP3UP4CAIHGTV3CAZ0N9WGCABQTSOICAJI6YCBCASK6GZCCAKNPHG3CAGSPVWQCAD42UQQCAPI7QUP"Pour rire: Daumier, Gavarni, Rops",
Musée provincial Félicien Rops, Namur
Jusqu'au 9 janvier 2011

Poursuivant une politique d'expositions temporaires centrées sur les personnalités de Félicien Rops et/ou d'artistes dont l'oeuvre offre des correspondances particulières avec celle du troublion namurois, le musée Félicien Rops met actuellement en lumière son art de la caricature, dans un face à face savoureux avec les dessins et gravures de deux maîtres français du genre: Honoré Daumier et Paul Gavarni.

Sous leurs crayons affutés, leurs traits vifs et coquins, la caricature fait flèche de tout bois, prenant pour cible aussi bien la bourgeoisie et la vie du couple que les attitudes des jeunes femmes de moeurs légères que l'on connaissait alors sous le nom de lorettes, contrepoint féminin du dandy, ou encore de se gausser au passage des dernières modes vestimentaires (l'encombrante crinoline!) ou des nouvelles professions en vogue (médecins, avocats...) sans oublier d'ailleurs de rire de soi et plus généralement des poses de l'artiste. De quoi s'offrir un franc sourire en ces temps de grisailles météorologiques.

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Honoré Daumier, Croquis d'expressions: Que diable! Monsieur, ne bougez donc pas les mains, vous perdez la pose... (source)

Présentation officielle de l'exposition, sur le site du musée Félicien Rops

Vous trouverez également, dans mon chapeau, des billets traitant d'autres expositions du musée Félicien Rops: "L'oeuvre secret de Gustav-Adolf Mossa" et "Impressions symbolistes - Edmond Deman (1857-1918)" 

3 janvier 2011

"Des instants d’inspiration furieuse, des moments de grâce perverse"

"Sylvia" de Leonard Michaels51Bnlr5QFiL__SL500_AA300_
4 ½ étoiles

Christian Bourgois, 2010, 150 pages, isbn 9782267020618

(traduit de l’Anglais par Céline Leroy)

A l’été 1960, Leonard Michaels vient à peine d’abandonner la thèse de doctorat qu’il préparait à Berkeley, et de regagner New York, lorsqu’il fait la connaissance de Sylvia Bloch. Quelques heures suffiront pour que les deux jeunes gens tombent dans les bras l’un de l’autre, pour que Sylvia rompe avec son petit ami du moment et invite Leonard à la suivre à Havard où elle doit passer le trimestre d’été. Leonard notera alors, non sans une pointe d’inquiétude: "J’étais surtout frappé de l’efficacité de Sylvia, avec quelle rapidité elle avait remplacé un homme par un autre. Est-ce que cela m’arriverait aussi? Bien sûr que oui, mais pour l’instant elle était étendue à mes côtés et l’incertitude cruelle de l’amour n’était encore qu’une idée, une saveur capricieuse, le doux chagrin d’une nuit d’été." (p. 30)

Leonard était pourtant bien loin de prévoir, à ce moment, ce que devait devenir sa vie commune avec Sylvia: une vie marquée par des disputes de plus en plus violentes et aux prétextes les plus ténus, ce dont témoigne ce bref échange qu’il retranscrira bien plus tard dans son journal intime : "Sylvia apparaît à la porte de mon bureau. « Je ne supporte pas le bruit de ta machine à écrire.
- Je vais faire le moins de bruit possible.
- Ça ne changera rien. Tu existes."
(p. 102)
Une vie, en résumé, où "Il y avait des instants d’inspiration furieuse, des moments de grâce perverse." (p. 55) Une vie où le jeune homme se trouve bien vite dépassé par les événements, perdu au point de ne pas savoir qu’il l’était, mais sans cesser pour autant de se vouloir écrivain, sans cesser de rechercher, avec une obstination qui force le respect, le temps et l’espace nécessaires à l’écriture.

Dans ce roman à l’inspiration autobiographique avouée, où Leonard Michaels se retourne, à trente ans de distance, sur son premier mariage auquel le suicide de son épouse, en janvier 1964, était venu apporter une conclusion tragique, ce n’est pas tant l’intensité des émotions mises en jeu, si douloureuses soient-elles, qui suscite l’admiration que la maîtrise et la sobriété de l’expression. Et surtout l’intelligence avec laquelle l’auteur réussit à nous replonger dans ses états d’âme de l’époque, sans les juger mais en y apportant toute la compréhension qu’il n’en possédait pas alors, aveuglé qu’il était par son manque d’expérience, par son désir de bien faire aussi, de se comporter honorablement et donc de ne pas abandonner une jeune fille orpheline et livrée à elle-même, fut-elle affligée d’une personnalité hautement instable: "Si je ne voulais pas épouser Sylvia, je n’avais pas le droit de penser que je ne le voulais pas, ne pouvais pas m’autoriser à le savoir. Chez moi, tout procédait de la morale, chaque pensée, chaque sentiment. En additionnant deux et deux, une espèce de certitude morale accompagnait le chiffre quatre." (p. 67) Et au moment de refermer ce roman d’une haute tenue tout à la fois humaine et littéraire, on ne peut que remercier les éditions Christian Bourgois de nous avoir enfin permis, en cette année 2010 qui vient de s’achever sous le signe d’une vraie déferlante Raymond Carver, de découvrir cet autre excellent auteur américain.

Extrait:

"Sylvia a découvert en moi une maladie sentimentale handicapante. Nous l’alimentions chacun à notre façon. Je n’étais pas gentil, pensais-je, alors qu’elle était un précieux mécanisme dont les ressorts et les engrenages avaient été brutalement endommagés par le chagrin. Cette peine lui donnait accès à la vérité. Si Sylvia disait que j’étais méchant, elle avait raison. J’en ignorais la raison, mais c’était parce que j’étais méchant, aveuglé par la méchanceté." (p. 55)

2 janvier 2011

Index des poèmes

Par ordre alphabétique du nom de l'auteur:

*Mise à jour le 22 juillet 2011*

A

Akhmadoulina, Bella: "Dormir" ("Moi qui danse sous la lune de Mtskheta,..."), "Histoire de pluie (5)" ("L'hôtesse, à dire vrai..."), "La nuit où tombent les pommes" ("C'est la mi-août déjà. Sur les talus,...")

Andrade, Eugénio de: "Cala-te, a luz arde entre os lábios..."/"Tais-toi, la lumière brûle entre les lèvres...", "Rencontre d'hiver avec António Lobo Antunes" ("Avec les oiseaux on apprend à mourir...")

Anonyme: "Chanson enfantine de Rhodes" ("L'hirondelle, l'hirondelle...")

B

Barnaud, Jean-Marie: "Que nous sommes seuls au monde..."

Bauchau, Henry: "Le maître d'oeuvre" ("Ce que je ne vois pas dans la lumière de l'amour...")

Beydoun, Abbas: "Tombes de verre (16)" ("Il y avaient cependant des décors très hauts qui ne dormaient jamais...")

Bourg, Lionel: "Ciel étoilé", "Comment écrire après ça?...", "Dans le cimetière du Nord"

C

Carpelan, Bo: "Lorsque, dans les éclairs de sa fuite, l'hirondelle se jette...", "Si l'on pouvait être aussi ouvert qu'une chambre d'été où le vent...", "Trop fatigué pour dormir, il se met à bâtir un jardin..."

Carver, Raymond:  "Asie" ("Qu'il fait bon vivre face à la mer..."), "La petite chambre" ("Il y eut un grand règlement de comptes..."), "La toile d'araignée" ("Il y a quelques minutes, je suis sorti sur le ponton")

D

Darwich, Mahmoud: "Nuit qui déborde du corps" ("Jasmin sur les nuits de juillet. Chanson..." )

Delaive, Serge:  "Il est parti" ("Tu n'es ni Hans Staden..."), "Postures" ("La mousson renonce..."), "Sans doute" ("En un dixième de seconde..."),

Dib, Mohammed: "Feu instant" ("Révélation si matin..."), "Pastorale" ("Tes yeux pensent: il fait éternel et doux."), "Qui a marcheur pour nom" ("Qui ordonne et laisse...")

E

Essénine, Serge: "J'ai quitté mes steppes natales...", "Réveille-moi très tôt demain..."

F

Federman, Maurice: "Hallucination" ("La forêt m'apporta les reflets...")

G

Gelman, Juan: "commentaire IV (sainte thérèse)" ("et parmi oisillons et sifflements dans la..."), "commentaire XL (homero manzi)" ("comme ma bouche en ta saveur...")

H

Harrison, Jim: "Today we’ve moved back to the granary again..."/"Aujourd’hui nous nous sommes réinstallés au grenier..."

Herbauts, Anne: "Et encore les sans cabane..."

I

J

Juarroz, Roberto: "Hoy no he hecho nada..."/"Aujourd'hui je n'ai rien fait..."

K

Koltz, Anise: "Paysage de neige" ("Les flocons de neige..."), "Le paysage immobile" ("En ce jour transparent...")

Koutchak, Nahabed: "Au jardin de ta gorge, Ah!..."

 

L

Lemaire, Jean-Pierre: "Bologne" ("L'homme demande son chemin..."), "Debout, tu as longtemps éclipsé le monde...", "Marchant sur le moût des feuilles en hiver..."

Logist, Karel: "Ceci ne sera pas un poème d'amour...", "Hier tu ne savais pas quoi faire de ta colère...", "La vie au lendemain de ma vie avec toi..."

 

M

N

O

O'Neil, Jean: "Christmas" ("La neige est sur Noël et Noël sur la neige..."), "Now is the time" ("C'est le temps des lilas le temps des hirondelles...")

P

Plath, Sylvia: "Elm/La voix dans l'orme" ("I know the bottom, she says. I know it with my great tap root..."/"Je connais le fond, dit-elle. Je le connais par le pivot de ma grande racine...")

Pusterla, Fabio: "Epitaffi per Armand Robin (3)/Epitaphe pour Armand Robin (3)" ("Durante i miei lunghi ascolti..."/"Pendant mes longues écoutes..."), "Presso Voghera/Près de Voghera" ("Getare di nuovo tutto: questa terra..."/"Tout jeter à nouveau: cette terre...")

Q

R

S

Sodenkamp, Andrée: "Van Eyck" ("L'innocence accordée comme une courte fête..."), "Voyage" ("Quand je te vis, je sus, qu'engourdi du voyage...")

Sôseki: "Haiku (1)", "Haiku (2)"

 

T

Takuboku, Ishikawa: "Tanka (1)", "Tanka (2)", "Tanka (3)"

Tavares Rodrigues, Urbano: "L'opale intérieure", "Sur la route"

Thomas, Dylan: "Do not go gentle into that good night..."/"N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit..."

U

V

Valdés, Zoé: "L'enfance était du pain chaud" ("Plus ancien est le métier de ces bras..."), "Femmes des années folles" ("Onze années très noires..."), "Pas même rien" ("Ecoute il ne nous reste rien...")

Van Reybrouck, David: "Witloof/Chicons" ("Zoals witloof..."/"Comme le chicon...")

W

X

Y

Z

 

2 janvier 2011

Index des films...

... par ordre alphabétique de titre.

*Mise à jour le 22 juillet 2011*

 

A

"A cinq heures de l'après-midi" (Samira Makhmalbaf)
"A la vie, à la mort!" (Robert Guédiguian)

"Accords et désaccords" (Woody Allen)
"Les amants du capricorne" (Alfred Hitchcock)
"Anklaget" (Jacob Thuesen)
"L'Arc" (Kim Ki-Duk)
"L'attente des femmes" (Ingmar Bergman)

B

"Bright Star" (Jane Campion)
"Burn after reading" (Ethan et Joel Coen)

C

"Caos calmo" (Antonello Grimaldi)
"Certains l'aiment chaud" (Billy Wilder)
"Les chemins de la mémoire" (José-Luis Peñafuerte)
"Chère Martha" (Sandra Nettelbeck)
"La cité interdite" (Zhang Yimou)
"Les climats" (Nuri Bilge Ceylan)
"Correspondant 17" (Alfred Hitchcock)

"Le crime de l'Orient Express" (Sidney Lumet)
"Cuisine et dépendances" (Philippe Muyl)

D

"Dans la brume électrique" (Bertrand Tavernier)
"Dans ses yeux (El secreto de sus ojos)" (Juan José Campanella)
"Le déjeuner du 15 août" (Gianni di Gregorio)
"Diamants sur canapé" (Blake Edwards)
"Dragons et princesses" (Michel Ocelot)
"The Duchess" (Saul Dibb)

E

"Ensemble, c'est tout" (Claude Berri)
"Esther Kahn" (Arnaud Desplechin)
"Etreintes brisées" (Pedro Almodovar)

F

"Une famille brésilienne" (Walter Salles)
"Fenêtre sur cour" (Alfred Hitchcock)

G

"The Ghost Writer" (Roman Polanski)
"Goodbye Lenin!" (Daniel Brühl)
"The Good German" (Steven Soderbergh)
"Good night, and good luck" (George Clooney)
"Gran Torino" (Clint Eastwood)

H

"Happy go lucky" (Mike Leigh)
"Harry Potter et le prince de sang-mêlé" (David Yates)
"Harry Potter et les reliques de la mort (1ère partie)" (David Yates)

I

"Incendies" (Denis Villeneuve)
"Les Indestructibles" (Brad Bird)
"In the Air" (Jason Reitman)
"Intolérable cruauté" (Ethan et Joel Cohen)

J

"La jetée" (Chris Marker)

K

"Kabuli Kid"(Barmak Akram)
"The King's Speech" (Tom Hooper)

L

"Lady Chatterley" (Pascale Ferran)
"Là-haut" (Pete Docter et Bob Peterson)

"Le liseur" (Stephen Daldry)
"London River" (Rachid Bouchareb)
"Love streams" (John Cassavetes)

M

"Marie-Antoinette" (Sofia Coppola)
"Maris et femmes" (Woody Allen)
"Match Point" (Woody Allen)
"Les méduses" (Shira Geffen et Etgar Keret)
"La messa è finita" (Nanni Moretti)
"Mr and Mrs Smith" (Alfred Hitchcock)
"Much Ado About Nothing" (Kenneth Branagh)

N

"Nanny McPhee" (Kirk Jones)
"Noir océan" (Marion Hänsel)

O

"O'Brother, Where Art Thou?" (Ethan et Joel Coen)
"Of time and the city" (Terence Davies)

P

"Parlez-moi de la pluie" (Agnès Jaoui)
"Pas de printemps pour Marnie" (Alfred Hitchcock)
"Peau-d'âne" (Jacques Demy)
"Le petit lieutenant" (Xavier Beauvois)

Q

R

"Rhapsodie en août" (Akira Kurosawa)

S

"Sabotage" (Alfred Hitchcock)
"Le salon de musique" (Satyajit Ray)
"San Clemente" (Raymond Depardon et Sophie Ristelhueber)
"Sans soleil" (Chris Marker)
"Un secret" (Claude Miller)
"Les sept samouraïs" (Akira Kurosawa)

"A serious man" (Ethan et Joel Coen)
"The shop around the corner" (Ernst Lubitsch)

"Sonatine" (Takeshi Kitano)
"Soupçons" (Alfred Hitchcock)
"Still walking" (Hirokazu Kore-Eda)

T

"Les 39 marches" (Alfred Hitchcock)
"Two lovers" (James Gray)

U

"Unmade beds (London nights)" (Alexis Dos Santos)

V

"Valse avec Bachir" (Ari Folman)
"Le verdict" (Sidney Lumet)
"La véritable histoire du chat botté" (Jérôme Deschamps, Pascal Hérold et Macha Makeieff)

"La vie des autres" (Florian Henckel von Donnersmarck)
"Le voyage à Tokyo" (Yasujiro Ozu)

W

"Wall-E" (Andrew Stanton)
"
Whatever works" (Woody Allen)

X

Y

Z

 

 

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2 janvier 2011

Index des livres commentés

Parce qu'il n'est jamais trop tôt pour commencer à ranger sa bibliothèque, surtout lorsque tout doit rentrer dans un chapeau... Voici la liste des livres et BD commentés, par ordre alphabétique d'auteur.

*Mise à jour le 22 juillet 2011*

A

Adam, Olivier: "Le coeur régulier"

Adamek, André-Marcel: "Le maître des jardins noirs"

Agus, Milena: "Battement d'ailes", "Mon voisin"

Akhmadoulina, Bella: "Histoire de pluie et autres poèmes"

Alikavazovic, Jakuta: "Le Londres-Louxor"

Amouzou, Hélène: "Entre le papier peint et le mur"

Appelfeld, Aharon: "Floraison sauvaege"

Aspe, Pieter: "Le Carré de la vengeance"

Auster, Paul: "Seul dans le noir" ("Man in the Dark")

Axionov, Vassili: "Les oranges du Maroc", "Terres rares"

Aymé, Marcel: "Le chemin des écoliers", "La jument verte"

B

Balthazar, Flore: "Miss Annie"

Barnaud, Jean-Marie: "Où chaque soleil qui vient est un soleil rieur"

Bauchau, Henry: "Déluge", "Diotime et les lions", "La pierre sans chagrin", "Le régiment noir"

Benameur, Jeanne: "Les insurrections singulières"

Bennett, Alan: "La Reine des lectrices"

Berberova, Nina: "Le roseau révolté", "La souveraine"

Bergé, Geneviève: "Le tableau de Giacomo"

Bernhard, Thomas: "Des arbres à abattre", "Avant la retraite", "Un enfant", "Maîtres anciens", "Le naufragé"

Beydoun, Abbas: "Tombes de verre"

Bourg, Lionel: "Le Chemin des écluses", suivi de "Gueules de fort"

Bruen, Ken: "Delirium tremens (Jack Taylor, 1)"

Burrus, Christina: "Frida Kahlo - "Je peins ma réalité""

C

Carpelan, Bo: "Dehors"

Carver, Raymond: "Débutants (Oeuvres complètes, t. 1)", "Parlez-moi d'amour (Oeuvres complètes, t. 2)", "La vitesse foudroyante du passé"

Casas Ros, Antoni: "Mort au romantisme"

Cather, Willa: "Destins obscurs"

Cela, Camilo José: "La famille de Pascal Duarte"

Chandeigne, Michel: "Lisbonne hors les murs"

Chraïbi, Driss: "Une enquête au pays"

Christie, Agatha: "Passager pour Francfort"

Cliff, William: "La Dodge"

Compton-Burnett, Ivy: "Des hommes et des femmes"

Couto, Mia: "Un fleuve appelé temps, une maison appelée terre", "La véranda au frangipanier"

D

Dannemark, Francis: "Choses qu'on dit la nuit entre deux villes", "Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver"

De Mulder, Caroline: "Ego tango"

Delaive, Serge: "Argentine", "Le livre canoë (poèmes et autres récits)", "Poèmes sauvages"

Delapré, Jean-François: "Catalène Rocca", suivi de "L'homme au manteau de pluie"

Delestret, Nicolas: "Old Creek Town (Les enquêtes d'Andrew Barrymore, t. 1)"

Delhez, Jean-Claude: "Les mines de fer du pays gaumais"

Delibes, Miguel: "Vieilles histoires de Castille"

DeLillo, Don: "Body Art", "Coeur-saignant-d'amour", "Les noms", "Valparaiso"

Deltenre, Chantal: "La cérémonie des poupées"

Dewitt, Helen: "Le dernier samouraï"

Dib, Mohammed: "Le coeur insulaire", "Neiges de marbre", "Le sommeil d'Eve", "Les Terrasses d'Orsol"

Dillard, Annie: "L'amour des Maytree"

Diome, Fatou: "Inassouvies, nos vies"

Donovan, Gerard: "Julius Winsome"

Dostoïevski, Fédor: "Les nuits blanches", "Le petit héros", "Le rêve d'un homme ridicule"

Durand, Mylène: "L'immense abandon des plages"

E

Eça de Queiroz, José Maria: "Les Maia"

Echenoz, Jean: "Ravel"

Emmanuel, François: "L'invitation au voyage", "Le tueur mélancolique"

Enard, Mathias: "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants"

Eschyle: "Théâtre complet"

Evrard, René: "Forges anciennes"

F

Faye, Eric: "Nagasaki"

Federman, Maurice: "Reflets..."

Ferri, Jean-Yves: "Le déluge (Le retour à la terre, tome 4)", "Les projets (Le retour à la terre, tome 2)", "Les révolutions (Le retour à la terre, tome 5)", "Le vaste monde (Le retour à la terre, tome 3)", "La vraie vie (Le retour à la terre, tome 1)"

Feyder, Vera: "Caldeiras", "Liège", "Petite suite de pertes irréparables", "Règlements de contes"

Fitzgerald, Francis Scott: "Tendre est la nuit"

Ford, Richard: "L'état des lieux (Frank Bascombe, III)", "Indépendance (Frank Bascombe, II)", "Un week-end dans le Michigan (Frank Bascombe, I)"

Fox, Paula: "Côte ouest", "Le dieu des cauchemars", "Les enfants de la veuve"

Fuentes, Carlos: "Les années avec Laura Diaz", "Le bonheur des familles"

G

Gaudé, Laurent: "La Porte des Enfers"

Geerts, André: "Cash-cache (Mademoiselle Louise, tome 4)"

Genardière (de la), Philippe: "Le tombeau de Samson"

Giraud, Brigitte: "Une année étrangère"

Glass, Julia: "Refaire le monde"

Grass, Günter: "Pelures d'oignon"

Guerra, Wendy: "Tout le monde s'en va"

H

Harrison, Jim: "Lettres à Essenine"

Heinlein, Robert A.: "Une porte sur l'été"

Herbauts, Anne: "Sans début ni fin - Petite parabole"

Huston, Nancy: "Infrarouge"

I

Ikezawa, Natsuki: "La Femme qui dort"

J

Joris, Lieve: "Les Hauts Plateaux"

Jorge, Lídia: "Le Vent qui siffle dans les grues"

K

Kadaré, Ismaïl: "L'année noire - Le cortège de la noce s'est figé dans la glace", "Eschyle ou l'éternel perdant", "La fille d'Agamemnon", "Invitation à un concert officiel et autres nouvelles", "Le Successeur"

Kawakami, Hiromi: "Manazuru"

Kemal, Yachar: "L'herbe qui ne meurt pas (Au-delà de la montagne, tome 3)", "La légende du Mont Ararat"

Keret, Etgar: "Crise d'asthme"

Khatibi, Abdelkébir: "La mémoire tatouée"

Kleist (von), Heinrich: "Correspondance complète (1793-1811)"

L

Läckberg, Camilla: "Le Prédicateur", "La Princesse des glaces"

Lafayette (de), Madame: "Histoire de la princesse de Montpensier"

Lagerkvist, Pär: "Barabbas"

Lago, Eduardo: "Appelle-moi Brooklyn"

Lamarche, Caroline: "Karl et Lola"

Larcenet, Manu: "Le déluge (Le retour à la terre, tome 4)", "Les projets (Le retour à la terre, tome 2)", "Les révolutions (Le retour à la terre, tome 5)", "Le vaste monde (Le retour à la terre, tome 3)", "La vraie vie (Le retour à la terre, tome 1)"

Le Clézio, Jean-Marie Gustave: "Diego et Frida", "Ritournelle de la faim"

Le Gall, Frank: "Miss Annie"

Leigh, Julia: "Ailleurs"

Lemaire, Jean-Pierre: "L'Intérieur du monde"

Lindgren, Torgny: "La Bible de Gustave Doré"

Lobo Antunes, António: "Exhortation aux crocodiles", "N'entre pas si vite dans cette nuit noire", "Le retour des caravelles"

Lodge, David: "L'Art de la fiction"

Loude, Jean-Yves: "Lisbonne, dans la ville noire"

M

Macchiavelli, Loriano: "Les Souterrains de Bologne"

Malaparte, Curzio: "Le compagnon de voyage"

Mandelstam, Ossip: "Voyage en Arménie"

Mann, Thomas: "La loi", "La mort à Venise"

Márai, Sándor: "Les Braises", "Métamorphoses d'un mariage"

Mari, Pierre: "L'Ange incliné"

Mattern, Jean: "Les bains de Kiraly", "De lait et de miel"

Mavrikakis, Catherine: "Le ciel de Bay City"

McCullers, Carson: "Reflets dans un oeil d'or"

McInerney, Jay: "Moi tout craché"

Michaels, Leonard: "Sylvia"

Michon, Pierre: "Les Onze"

Mingarelli, Hubert: "Océan Pacifique"

Muñoz Molina, Antonio: "Le vent de la lune"

Murakami, Haruki: "Après le tremblement de terre"

N

Nabokov, Vladimir: "La vraie vie de Sebastian Knight"

Naipaul, V.S.: "A la courbe du fleuve", "Crépuscule sur l'Islam - Voyage aux pays des croyants" ("Among the believers: an islamic journey"), "Dans un état libre", "L'énigme de l'arrivée", "Le regard de l'Inde"

Nedreaas, Torborg: "Musique d'un puits bleu"

Nettel, Guadalupe: "Pétales et autres histoires embarrassantes"

O

Oates, Joyce Carol: "Eux", "Nous étions les Mulvaney"

O'Brien, Dan: "Rites d'automne"

O'Connor, Joseph: "Les Bons Chrétiens"

O'Faolain, Nuala: "Ce regard en arrière et autres écrits journalistiques"

Ogawa, Yôko: "La mer"

Ollivier, Bernard: "Aventures en Loire (1000 km à pied et en canoë)"

Oz, Amos: "Une histoire d'amour et de ténèbres", "Un juste repos", "Mon Michaël", "Scènes de vie villageoise", "Les voix d'Israël"

P

Pasquasy, François: "Les Hauts Fourneaux d'Ougrée - Histoire d'une usine à fonte"

Ponti, Claude: "Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer"

Poulin, Jacques: "Les grandes marées"

Pusterla, Fabio: "Deux rives"

Q

R

Rahimi, Atiq: "Syngué sabour - Pierre de patience"

Rankin, Ian: "Le carnet noir"

Rhys, Jean: "L'Oiseau moqueur et autres nouvelles", "La prisonnière des Sargasses" ("Wide Sargasso Sea"), "Quai des Grands-Augustins"

Roy, Gabrielle: "La petite poule d'eau"

Rushdie, Salman: "Patries imaginaires" ("Imaginary homelands"), "Les versets sataniques"

S

Salma, Sergio: "Cash-cache (Mademoiselle Louise, tome 4)"

Savoia, Sylvain: "Le bruit des villes (Marzi, tome 4)", "Pas de liberté sans solidarité (Marzi, tome 5)"

Schultheis, Rob: "Sortilèges de l'Ouest"

Sciascia, Leonardo: "A chacun son dû"

Sodenkamp, Andrée: "Femmes des longs matins"

Sowa, Marzena: "Le bruit des villes (Marzi, tome 4)", "Pas de liberté sans solidarité (Marzi, tome 5)"

Stamm, Peter: "Comme un cuivre qui résonne"

Strindberg, August: "Mademoiselle Julie - Le Pélican", "Le sacristain romantique de Rånö"

T

Tavares Rodrigues, Urbano: "Visages de l'Inde et autres rêves"

Taylor, Chad: "L'église de John Coltrane"

Taylor, Elizabeth: "Une saison d'été"

Tessa, Francis: "L'incendiée, l'approchant"

Théodoropoulos, Takis: "L'invention de la Vénus de Milo"

Thiébaut, Philippe: "Emile Gallé, le magicien du verre"

U

V

Valambois, Jean-Mary: "Old Creek Town(Les enquêtes d'Andrew Barrymore, t. 1)"

Valdés, Zoé: "Café Nostalgia", "Danse avec la vie", "L'éternité de l'instant", "Une Habanera à Paris", "Soleil en solde"

Van Reybrouck, David: "Le Fléau", "Mission", suivi de "L'Ame des termites"

W

Weinhold, Rudolf: "Argile aux cent visages - Histoire de la céramique à travers les âges"

Wharton, Edith: "Le vice de la lecture"

Williams, Tennessee: "Le boxeur manchot"

Wyndham, Francis: "L'autre jardin", "Mrs Henderson et autres histoires"

X

Y

Yourcenar, Marguerite: "En pèlerin et en étranger", "Un homme obscur" - "Une belle matinée"

Z

Zamiatine, Evguéni: "Le Pêcheur d'hommes"

Zweig, Stefan: "Lettre d'une inconnue", "Le Monde d'hier", "Un soupçon légitime", "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme"

 

31 décembre 2010

Cirque urbain

"iD",
par le Cirque Eloize

Théâtre Royal de Namur, le 30 décembre 2010

Un an après les jeux d'enfants poétiques de "Rain - comme une pluie dans tes yeux", le cirque Eloize est de retour à Namur pour un nouveau spectacle, cette fois mis en scène par le fondateur de la troupe, Jeannot Painchaud, dans une tonalité bien plus urbaine. Bruits de klaxon, stridulations d'alarmes anti-vol et ronronnements de moteurs accueillaient en effet dans la belle salle à l'italienne un public dont la moyenne d'âge avait effectué pour l'occasion - vacances scolaires et spectacle de cirque - un plongeon vertigineux. Pour une heure trente d'amourettes au clair de lune, de sauts ébouriffants en patins ou en vélo, de bagarres et échauffourées diverses sur fond de gratte-ciel et terrains vagues, le tout culminant dans un final époustouflant aux allures improbables de jeu vidéo. C'est là une occasion de plus de découvrir le nouveau cirque dans ce qu'il peut avoir de plus inventif et surprenant, au fil d'un spectacle peut-être moins poétique et émouvant que le précédent, mais à tous les coups, on vous l'a dit: époustouflant!

Présentation du spectacle, sur le site du Théâtre Royal de Namur

30 décembre 2010

Une danse des bas-fonds

"Ego tango" de Caroline De Mulder31aji1cpryL__SL500_AA300_
4 étoiles

Editions Champ vallon, 2010, 217 pages, isbn 9782876735330

"Tout commence vraiment par les chaussures, rangées dans ses sacs exprès, veloutés ou satinés. Nous en changeons sitôt arrivées, laissant loin derrière l’hiver et la lumière basse et le cuir mouillé des jours de semaines. Nous perchons sur nos escarpés de jolies folles, nous nichons à des hauteurs épineuses, nous nous berçons, enlevées. Plus grandes que nous-mêmes, des gamines debout sur une chaise, et les hanches serrées de près, des oiseaux juchés sur des béquilles." (p. 21)

Une libération du poids du quotidien, un autre rapport au corps ou encore une forme d’équilibre. Voilà en peu de mots ce que l’héroïne de ce premier roman très maîtrisé recherchait, plus ou moins confusément, dans la pratique du tango, le tango dont elle nous confie qu’il "était tout ce que je n’étais pas (…)" (p. 34). Mais elle y trouvera pourtant tout autre chose, et c’est bien là le sujet d’"Ego tango": une passion dévorante, une forme de dépendance ou d’addiction - qui n’a rien à envier, sans doute, à celle créée par l’alcool, la cigarette ou l’une ou l’autre poudre délétère -, destructrice, à force.

C’est que sous la plume effilée, et dans la prose rythmée, scandée et palpitante, de Caroline De Mulder, le tango, que l’auteur a elle-même pratiqué intensément pendant quelques années, redevient ce qu’il était aux origines: une danse des bas-fonds, la danse des ouvriers des abattoirs et des bordels, la danse des filles perdues et des mauvais garçons qui les exploitent sans vergogne, un espace où se perdre – peut-être – sans retour.

Extrait:

"Alors toi aussi, un avant et un après (le tango du côté de l’après). Une vraie communion et deux tronçons de vie, dont la seconde censément plus glorieuse. Tous les soirs la même histoire: c’est à se demander ce que je faisais avant. Le tango est une revanche dont je ne peux plus me passer; je me sens grandie d’autant que je fais tourner toutes les têtes. La vraie vie n’existe plus. Rien dehors, ici diosa, ils disent déesse. Je suis ce que j’aurais pu être. Moi qui ai les mains vides et les yeux plus grands que le cœur." (pp. 71-72)

29 décembre 2010

Perplexe, que j'en reste...

18964540_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20080724_033525"Peau-d'âne" de Jacques Demy,
avec Catherine Deneuve, Delphine Seyrig et Jean Marais

Six ans après "Les parapluies de Cherbourg" - et après un passage par Hollywood -, Jacques Demy renouait avec ses complices de l'époque, Catherine Deneuve et Michel Legrand, pour adapter au format de la comédie musicale le célèbre conte de Charles Perrault, un film qui nous était justement proposé par Arte, dans le cadre de sa programmation de fin d'année.

Mais comment dire? Là où "Les parapluies de Cherbourg" distillaient un véritable charme au service d'un propos sans doute plus grave qu'il n'y paraissait au premier abord - car c'est bien la guerre d'Algérie que l'on y découvre en toile de fond -, ce "Peau-d'âne" m'est apparu comme singulièrement dépourvu de magie, ou de la plus petite trace de cette poésie dont Jean Cocteau avait su imprégner sa version de "La Belle et la Bête". Il n'y a ici rien, vraiment, qui sonne tout à fait juste: ni les costumes enflés au-delà de toute mesure, ni la musique, hésitant bizarrement à assumer son côté fleur-bleue pourtant indéniable, ni les quelques tentatives risquées ça et là de mettre en évidence la dimension la plus inquiétante, et pour ainsi dire psychanalytique, du conte de Perrault. Bref, voilà qui me laisse bien perplexe...

25 décembre 2010

Tous mes voeux pour un très heureux Noël et une bonne année 2011!

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Civilisation Vicus, Côte septentrionale du Pérou, Vase à goulot et anse pontée représentant un couple avec enfant, Musées royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles (Cliché Fée Carabine)

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Dans mon chapeau...
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