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Dans mon chapeau...
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6 mai 2009

Une biographe mène l’enquête

"La Princesse des glaces" de Camilla Läckberg41Zqh0Ctc5L__SL160_AA115_
4 étoiles

Actes Sud/actes noirs, 2008, 382 pages, isbn 9782742775477

(traduit du Suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain)

Auteur de plusieurs biographies consacrées à quelques unes de ses célèbres consoeurs suédoises, Erica Falck est revenue s’installer pour un temps – suite au décès de ses parents - dans sa ville natale de Fjällbacka, sur la côte ouest de la Suède. Et par une coïncidence improbable et surtout douloureuse, elle a été amenée à découvrir, dans une villa proche de la maison familale, le corps d’une de ses amies d’enfance, Alexandra Wijkner, les poignets tailladés dans une mascarade de suicide…

Les liens entre les deux fillettes s’étaient distendus, inexplicablement, à l’orée de l’adolescence, quelques mois avant que la famille d’Alexandra ne déménage à Göteborg, laissant à Erica un sentiment d’incompréhension mêlé de regrets. Aussi ne pouvait-elle qu’accepter la demande des parents d’Alex et écrire la nécrologie de son amie, dans une dernière tentative pour comprendre ce qui avait, selon toutes apparences, fait déraper la vie d’Alex vingt-cinq ans plus tôt avant de provoquer sa mort, et ce qui avait alors mis fin à leur amitié. Sans oublier que cela lui donnerait de bonnes raisons de croiser le chemin de Patrik Hedström, un des policiers chargés de l’affaire, qui fut son soupirant aussi transi que malchanceux au temps du lycée mais qu’elle trouve à présent fort à son goût. Selon la jolie expression en vigueur outre Manche: une romance fleurit, apportant un peu de douceur dans le monde de brutes de l’enquête policière.

Et petit à petit, c’est l’idée d’un nouveau livre – un livre sans doute pas très différent de celui que Camilla Läckberg propose à ses lecteurs - qui s’impose à Erica, cédant à son habitude professionnelle de fouiller les vies de ses semblables : "Au début, pensant qu’[Alex] s’était suicidée, elle avait eu en tête d’écrire un livre qui répondrait à la question "pourquoi?" et qui pencherait du côté documentaire. Maintenant, le matériel prenait de plus en plus la forme d’un polar, genre qui ne l’avait jamais particulièrement attirée. C’était les gens, les relations entre eux et leurs fonds psychologiques qui l’intéressaient, et à son goût, la plupart des polars laissaient cela de côté pour privilégier les meurtres sanglants et les frissons dans le dos. Elle détestait tout ce qui était clichés et sentait qu’elle voulait écrire quelque chose d’authentique. Quelque chose qui essaierait de décrire pourquoi une personne pouvait commettre le pire des péchés – retirer la vie d’une autre personne." (pp. 110-111)

C’est peut-être cette volonté de comprendre, et de chercher les motivations intimes derrière les explications de façade, qui fait de "La Princesse des glaces" un roman captivant. Alors même que l’écriture ne donne pas l’impression d’être particulièrement soignée - le style reste tout du long très proche d’un langage parlé, ce qui a d’habitude plutôt pour effet de m’horripiler surtout lorsque ce procédé est maintenu sur une longue distance -, je n’ai pas pu lâcher ce livre avant d’en avoir tourné la dernière page. Captivant, je vous assure…

Un autre livre de Camilla Läckberg, dans mon chapeau: "Le Prédicateur"

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Commentaires
F
J'ai vraiment apprécié la façon dont Camilla Läckberg restitue la vie d'une petite ville où tout le monde connaît tout le monde. Et je crois bien que je lirai aussi le second tome... Affaire à suivre, donc.
D
J'ai beaucoup aimé ce polar, lu l'an dernier il a fait le tour de la famille avec rapidité, le second n'est pas mal du tout mais un peu moins prenant <br /> bonne journée
Dans mon chapeau...
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