Perrault revisité
"La véritable histoire du chat botté"
de Jérôme Deschamps, Pascal Hérold et Macha Makeieff
Tout le monde connait cette histoire, grand classique au vert paradis des lectures enfantines: un pauvre meunier, sur le point de mourir, a légué son moulin à ses deux fils aînés, laissant au benjamin, P'tit Pierre, un chat aussi bavard qu'il n'est botté et par surcroît bien décidé à lui faire épouser la fille du roi.
Et en gros, c'est bien cette histoire-là que Jérôme Deschamps, Pascal Hérold et Macha Makeieff ont entrepris de nous raconter ici. A ceci près qu'ils l'ont bourrée à craquer de gags en cascade et de parodies en tout genre, jusque dans la bande-son d'une impertinence réjouissante, qui passe indifféremment à la moulinette des mirlitons la "Carmen" de Bizet ou la "Chevauchée des Walkyries" (à laquelle elle donne une illustration presqu'aussi drôle que celle de Fellini dans "Huit et demi"), proposant ainsi une relecture joliment irrévérencieuse du conte de Perrault (quoique pas aussi iconoclaste que celle qu'en donne Vera Feyder dans ses "Règlements de contes").
On a bien par moment l'impression de "saturer", et de ne pas suivre à décrypter toutes les allusions plus ou moins subtiles ou à identifier les ressemblances des personnages avec des êtres bien réels: la reine, bien sûr, qui emprunte les traits de Yolande Moreau qui lui prête aussi sa voix (en bon "Belge" dans le texte), et l'un des frères de P'tit Pierre qui rappelle sans hésitation Jamel Debbouze et son rôle de commis d'épicerie dans "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain". Mais vraiment il y en a trop, de ces allusions... Trop pour en parler ici, et même trop pour les repérer toutes après une seule vision du film.
(source)
Bref, c'est à mourir de rire, à voir et peut-être bien à revoir, un peu comme les meilleurs albums d'Astérix si vous voyez ce que je veux dire...