Hiératique et figé
"La cité interdite" de Zhang Yimou,
avec Gong Li et Chow Yun-Fat
Adaptant de la pièce "L'orage" du dramaturge chinois Cao Yu tout en en transposant très librement l'action sous le règne de la dynastie Tang, Zhang Yimou nous propose ici un film qui frappe dans un premier temps par ses décors et ses costumes somptueux, les dorures et les couleurs sursaturées qui flirtent continuellement avec l'éblouissement.
Mais las! L'intrigue de ce drame sanguinaire qui n'a rien à envier aux chefs-d'oeuvre les plus gore du théâtre élisabéthain - voyez "Titus Andronicus" ou "La duchesse d'Amalfi" - ne décolle jamais vraiment. Et l'impression qui domine est finalement celle d'un film de bout en bout hiératique et figé, alors même que tout ce petit monde s'entre-étripe joyeusement (et que ceux qui ne s'entre-étripent pas s'entre-empoisonnent). Les mouvements de masse des grandes scènes de bataille, confinant à l'abstraction, permettent sans doute de comprendre pourquoi Zhang Yimou s'est vu confié la mise en scène de la cérémonie d'ouverture des J.O. de Pékin, mais vraiment pas ce qui lui vaut d'être considéré comme un des grands cinéastes chinois d'aujourd'hui: pour cela, cherchez plutôt du côté de "Vivre!" ou du "Sorgho rouge"...
Une fiche très complète consacrée à "La cité interdite" sur wikipedia.