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Dans mon chapeau...
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19 avril 2011

Une parenthèse à peine trop sérieuse pour être totalement enchantée...

"Choses qu'on dit la nuit entre deux villes" de Francis Dannemark41KA11TZJML__SL500_AA300_
3 ½ étoiles

Robert Laffont, 1991, 122 pages, isbn 2221066049

Par quelques jours d'été ensoleillés égarés en plein février, dans une villa en bord de mer, Wolf et Lena se trouvent à partager le temps d'une parenthèse – comme souvent dans les romans de Francis Dannemark – alors que le mariage auquel ils étaient venus assister se voit reporté d'une semaine suite à un accident sans gravité.

Tous deux ont alors tourné la dernière page d'histoires d'amour qui leur ont laissé quelques bleus à l'âme, et la complicité qui se noue entre eux sur un air de jazz leur offre justement l'occasion de chasser les derniers relents d'amertume, et de renouer avec l'art de la confidence. Douceur et mélancolie sont donc au rendez-vous, mais aussi – les propensions philosophiques de Wolf aidant - un ton plus sérieux qu'à l'accoutumée. Il n'y a là rien de déplaisant. "Choses qu'on dit la nuit entre deux villes" reste certainement un bon moment de lecture, mais on perd un peu, un tout petit peu, de cette légèreté grave qui fait tout le charme des meilleurs livres de Francis Dannemark, comme "L'homme de septembre" ou "La longue promenade avec un cheval mort".

Extrait:

"Permettre à l'individu de se développer complètement, ça n'a rien d'impossible – mais ça prend du temps! Et c'est là qu'est le problème, je pense. Il est bien plus facile de transformer un adolescent en petit génie dans un domaine restreint que de l'aider à avoir une perception convenable de tout ce qu'il est et de tout ce qui l'entoure; on lui laisse ça pour plus tard, s'il a des loisirs à occuper. Et plus tard, c'est souvent trop tard. On peut devenir un excellent informaticien en travaillant ferme pendant quelques années, en ne perdant pas de temps à faire autre chose. Pour devenir un homme équilibré, c'est une autre histoire: la méthode forte me semble inadéquate. Je crois davantage aux vertus de l'exemple et de la lenteur. L'éducation scolaire ne s'y prête pas: elle est masculine, axée sur l'efficacité immédiate." (p. 68)

Un autre livre de Francis Dannemark, dans mon chapeau: "Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver"

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