Le combat d'un roi
"The King's Speech" de Tom Hooper,
avec Helena Bonham-Carter, Geoffrey Rush et surtout, surtout, Colin Firth
Après une pluie de prix (dont 4 Oscars) et de critiques élogieuses, il n'est sans doute plus nécessaire de résumer "The King's Speech", récit de la lutte du Roi Georges VI d'Angleterre contre un bégaiement décidément très invalidant alors que s'ouvre, avec le développement de la radio, une nouvelle ère de médiatisation. Et à peine utile de rappeler, ce que le film fait joliment au passage, que l'abdication de son prédécesseur, loin de se réduire à la question privée de son mariage avec une femme deux fois divorcée, était surtout un problème politique, Edward VIII ayant prêté une oreille bienveillante - tout comme sa future épouse, et une partie de la classe politique et de l'aristocratie britanniques - au chant des sirènes du nazisme.
Alors bien sûr, histoire d'un combat - remporté - contre l'adversité, "The King's Speech" est le prototype du feel-good movie. Grand-public, consensuel, offrant un rôle en or à son interprète principal, c'est de la graine à Oscar. Mais quand c'est si bien fait, et servi par de si bons acteurs - Colin Firth bien sûr, qui est absolument formidable, mais tous les autres sans exception sont parfaits -, qu'est-ce que c'est bon!