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Dans mon chapeau...
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30 mars 2011

"Calmement poignant"

Paff1975407640"Le voyage à Tokyo" de Yasujiro Ozu,
avec Chishu Ryu, Chieko Higashiyama et Setsuko Hara

"Ozu, 1953, eight years after the japanese defeat. A slow, stately film that tells the simplest of stories, but executed with such elegance and depth of feeling that I had tears in my eyes at the end. Some films are as good as books, as good as the best books (yes, Katya, I'll grant you that), and this is one of them, no question about it, a work as subtle and moving as a Tolstoy novella."

Paul Auster, "Man in the Dark", Faber and Faber, 2008, pp. 73-74

Du "Voyage à Tokyo", généralement considéré comme le chef-d'oeuvre de Yasujiro Ozu - au grand dam de l'intéressé qui voyait dans ce succès le fruit d'un énorme malentendu -, Paul Auster n'a donc pas hésité à faire l'un des films préférés d'August Brill (héros de son roman "Seul dans le noir") et de sa petite-fille Katya: "une oeuvre aussi subtile et émouvante qu'un roman de Tolstoï". Et comme je comprends l'enthousiasme de ces êtres de papier pour ce film "calmement poignant" (pour reprendre l'avis d'un critique du Nouvel observateur, cité sur la pochette du DVD)!

Ancrant dans le quotidien le plus ordinaire et le plus répétitif une histoire tout simple - Un couple âgé quitte sa petite ville de province pour rendre visite à ses enfants installés à Tokyo, mais seule leur belle-fille Noriko, veuve de leur fils cadet mort à la guerre, se rend vraiment disponible pour eux -, Yasujiro Ozu déploie des trésors de pudeur et de délicatesse pour explorer les relations familiales dans le Japon de l'après-guerre où celles-ci subissent un profond bouleversement. Rien ne lui échappe des sentiments des parents ni des enfants, de leurs ambiguités, de leurs zones d'ombre ou de lumière. C'est véritablement poignant sans que jamais Ozu ne recoure à la moindre esbrouffe, au plus petit effet de manche ou astuce tire-larmes. C'est sans doute un chef-d'oeuvre, n'en déplaise à son auteur. Et cela reste son film le plus aimé, en dépit du passage du temps, car qui pourrait ne pas l'aimer?

 

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