Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans mon chapeau...
Dans mon chapeau...
27 avril 2009

"Le poids de la brise de mer"

"La mer" de Yôko Ogawa41o8J_2Bli6IL__SL160_AA115_
4 ½ étoiles

Actes Sud, 2009, 149 pages, isbn 9782742781782

(traduit du Japonais par Rose-Marie Makino)

"La mer", ce sont sept nouvelles de Yôko Ogawa, dans sa veine la plus délicate et la plus tendre. Bien plus près de la douceur de "La marche de Mina" que de l’inquiétante étrangeté de "L’annulaire".

Deux de ces nouvelles sont très courtes, guère plus que des instantanés. "Le crochet argenté" évoque un voyage en train pendant lequel une des passagères, tortillant habilement un fil de coton blanc autour d’un crochet d’argent, rappelle à la narratrice le souvenir de sa grand-mère décédée. "Boîte de pastilles" nous fait partager le quotidien du chauffeur d’un  bus scolaire, les poches bourrées de pastilles aux parfums variés pour consoler les petits et gros chagrins de ses turbulents petits passagers. Mais si les cinq autres textes rassemblés ici sont plus longs, tous séduisent par la même capacité à plonger leurs lecteurs dans des atmosphères d’une grande douceur, que ce soit au cours d’un "Voyage à Vienne", d’une visite guidée d’une petite ville japonaise ( "La guide" ) ou lorsqu’un envol de poussins rend sa voix à une petite fille que la mort de sa maman avait rendue muette ("Le camion de poussins").

La poésie et l’insolite sont toujours au rendez-vous. Mais il s’agit bien ici des surprises qui surgissent d’une observation attentive d’un monde tout ce qu’il y a de plus ordinaire, comme lorsqu’une des employées du "bureau de dactylographie japonaise Butterfly" se prend à réfléchir à la portée symbolique de certains caractères d’imprimerie japonais. Point de dérapage onirique ici, mais une grande acuité d’observation mariée à un art subtil de la suggestion pour 150 pages de pure douceur.

Extrait:

"Au début, j’ai trouvé que Butterfly était un drôle de nom pour un bureau de dactylographie japonaise.
— Regardez le mouvement de la main tenant le levier qui cherche un caractère sur la casse, ne trouvez-vous pas qu’il ressemble à celui d’un papillon volant à la recherche du nectar des fleurs ? disait le directeur du bureau en désigant le travail de mes aînées."

D'autres livres de Yôko Ogawa sont présentés sur Lecture/Ecriture.

Publicité
Commentaires
F
C'est un auteur que j'ai déjà lu à plusieurs reprises et que j'aime vraiment bien. Mais je n'ai pas lu "La formule préférée du professeur" - je note aussi. Merci pour le conseil!
D
C'est le deuxième billet que je lis sur Ogawa ces derniers jours, je garde un très bon souvenir de "la formule préférée du professeur" donc je note aussi celui là
Dans mon chapeau...
Publicité
Archives
Publicité