Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans mon chapeau...
Dans mon chapeau...
9 octobre 2009

Promenades dans les bois du roman anglais

"L'Art de la fiction" de David Lodge51D479HX63L__SL160_AA115_
3 ½ étoiles

Rivages, 1996, 312 pages, isbn 2743600004

(traduit de l'Anglais par Michel et Nadia Fuchs)

Au début de l'année 1991, David Lodge s'est vu offrir par le responsable littéraire de l'hebdomadaire britannique "Independant on Sunday" d'y tenir une chronique sur l'art de la fiction. Et chacun des cinquante courts chapîtres du présent volume reprend l'un des articles publiés dans ce cadre et tout au plus légérement retravaillés.

Ce sont cinquante notices, illustrées par un ou deux extraits de romans - pour la plupart des classiques, anciens ou modernes, de la littérature de langue anglaise -, et traitant des thèmes les plus divers, du plus général (l'évocation du passé, le suspense...) au plus particulier (le nom des personnages ou encore le skaz, c'est à dire "un genre de récit à la première personne possédant les caractéristiques de la langue parlée" (pp. 32-33)). Autant de textes qui s'enchaînent à la marabout-bout de ficelle, en commençant fort logiquement par le début et en terminant - tout aussi logiquement - par la fin, pour nous offrir, selon la jolie expression d'Umberto Eco, une agréable promenade à travers les bois du roman anglais, promenade au cours de laquelle on croisera pêle-mêle Jane Austen, Charles Dickens, Virginia Woolf ou encore Martin Amis et Kurt Vonnegut.

La lecture de cet "Art de la fiction" est très agréable, garantie sans jargon (car les quelques termes un peu techniques y sont fort bien expliqués au fur et à mesure de leur apparition). Si ce livre ne révolutionnera sans doute pas votre manière de lire, il vous dira tout ce que vous avez toujours voulu savoir, sans oser le demander, sur des notions aussi bizarres que l'intertextualité, la métafiction, le courant de conscience ou le roman expérimental. Et il vous titillera si bien les papilles gustatives que vous en tournerez la dernière page avec une très longue liste de livres à dévorer pendant les mois d'hiver qui pointeront bientôt le bout de leur nez ;-).

Extrait:

"Je tiens depuis toujours la fiction pour un art essentiellement rhétorique, par quoi j'entends que le romancier ou l'auteur de nouvelles nous persuadent de partager une certaine vision du monde pendant le temps que dure notre lecture, réalisant ainsi, si l'expérience est couronnée de succès, cet enchantement à s'absorber dans une réalité imaginée que Van Gogh a si bien rendu dans son tableau La Liseuse de romans. Même les romanciers qui, de propos délibéré et pour des motifs artistiques, rompent cet enchantement doivent d'abord commencer par le créer" (p. 11)

Publicité
Commentaires
F
Je comprends... Je crois n'avoir jamais lu qu'un seul roman de David Lodge ("Changement de décor"), et je l'ai trouvé agréable à lire mais aussi, comment dire... un peu vain...
D
Comme vous j'ai apprécié cet essai, autant je n'apprécie que moyennent le David Lodge romancier, autant j'aime ses réflexions sur la création littéraire
Dans mon chapeau...
Publicité
Archives
Publicité