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Dans mon chapeau...
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30 novembre 2009

Pochade un peu grasse

"Soleil en solde" de Zoé Valdés51NYMJEHACL__SL160_AA115_
2 ½ étoiles

Mille et une nuits, 2000, 61 pages, isbn 284205461x

(traduit de l'Espagnol par Carmen Val Julián)

Zoé Valdés, auteur des mois d'octobre et novembre 2009 sur Lecture/Ecriture, c'est pour moi l'occasion de renouer le fil de lectures entreprises il y a maintenant un peu plus de dix ans, en compagnie notamment du "Néant quotidien" et de "La douleur du dollar" qui m'avaient fort impressionnée. Et histoire de reprendre contact, voici d'abord un tout petit livre publié aux éditions Mille et une nuits.

Dans cette longue nouvelle inspirée par un documentaire de Nestor Almendros, cinéaste cubain mort en exil, Zoé Valdés fait converger vers un bout de plage, sur les côtes d'une île improbable, toute une galerie de personnages tout aussi improbables qui s'y retrouvent pour – quoi d'autre? – se marcher joyeusement sur les pieds et s'écrabouiller mutuellement les orteils, d'ailleurs de plus en plus violemment.

Une bonne touche d'érotisme et une ironie au vitriol font partie des marques de fabrique de Zoé Valdés, et on ne sera pas étonné de les retrouver ici. Mais c'est que, dans "Soleil en solde", tout cela est bien gros et gras, et par-dessus le marché servi très cru... A croire que l'auteur souhaitait démontrer le point de vue d'un de ses héros, Priapo Matamoros qui, souffrant de priapisme, comme son nom le laisse deviner, vit parmi les baigneuses aux maillots de la largeur d'une ficelle un véritable enfer: "Sur un fragment de plage, pour peu qu'il se remplisse de monde, la vie se met à nu de façon si crue qu'elle fait peur à voir." (p. 14)

La plaisanterie a du moins le bon goût d'être courte, et on sourit ici ou là, largement même devant le feu d'artifice final. Reste que "Soleil en solde" n'a rien d'un élément indispensable de la bibliographie de Zoé Valdés.

Extrait:

"Son mari la trouva très sexy appuyée contre la Vespa, qu'il enfourcha aussitôt. Elle l'imita en plaçant Ververano entre eux. Le voyage fut un délice, le vent fouettait son visage, en rejetant en arrière ses cheveux ébouriffés, le soleil chauffait son décolleté et ses reins cambrés ruisselaient de sueur et de désir. Ils parvinrent à destination au point du jour, la plage était déserte, le soleil blanchissait le sable d'où la mer, semblable à une assiette bleu-vert au loin, s'était retirée. Quand les pieds délicats de Reina s'enfoncèrent dans les mottes chaudes pleines de touffes d'herbes piquantes, elle ne put réprimer un profond soupir de contentement, après avoir aspiré à pleins poumons la puanteur marine mêlée aux divers effluves de la pollution." (pp. 13-14)

D'autres livres de Zoé Valdés, dans mon chapeau: "Une Habanera à Paris", "L'éternité de l'instant", "Café Nostalgia" et "Danse avec la vie"

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