Naufrage complet!
"Danse avec la vie" de Zoé Valdés
½ étoile
Gallimard/Du monde entier, 2009, 279 pages, isbn 978207014213
(traduit de l'Espagnol par Albert Bensoussan)
C'était la dernière étape de mes retrouvailles avec Zoé Valdés, auteur des mois d'octobre et novembre 2009 sur Lecture/Ecriture. Ou comment ne pas finir en beauté...
Dans la première partie de "Danse avec la vie", l'histoire d'une romancière en mal d'inspiration s'entrelace à l'intrigue du roman qu'elle est en train d'écrire, et que la quatrième de couverture nous présente comme le récit d'un triangle amoureux impliquant deux danseurs et un photographe, même s'il s'agit plutôt d'un polygone dont j'ai fini par renoncer à compter les côtés. Se voulant d'abord érotique, ce roman dans le roman change ensuite de genre, se faisant policier puis historique, au gré des souhaits de son futur éditeur suspendu aux caprices de la mode, et tout en s'entremêlant de façon de plus en plus étroite à la vie de sa créatrice jusqu'à ce qu'une seconde partie de "Danse avec la vie" ne vienne tenter (!?) de remettre l'ensemble en perspective...
Voilà de quoi planter rapidement le décor d'un billet dont je ne sais, au fond, comment l'entamer. La bonne éducation voudrait en effet qu'on ne dise pas qu'une chose - disons par exemple, les choux de Bruxelles - est mauvaise, mais plutôt qu'on n'aime pas cette chose parce que les goûts et les couleurs, n'est-ce pas... Mais ceci dit, je suis d'avis que lorsque les choux de Bruxelles ont été si bien cuits, recuits et rerecuits qu'ils sont complètement desséchés et carbonisés, on a parfaitement le droit de dire qu'ils sont mauvais sans autre forme de procès. Et telle est bien la situation dans laquelle je me trouve au moment de refermer "Danse avec la vie". Roman où j'ai cru reconnaître, ça et là, des figures déjà croisées dans d'autres livres de Zoé Valdés, mais qui se trouvent ici réduites à des silhouettes sans épaisseur, et où l'érotisme parfois cru mais toujours si sensuel qui était l'une des marques de fabrique de la romancière cubaine cède la place à des pages entières d'une pornographie aussi vulgaire que dénuée de toute sensualité.
En un mot comme en cent, je ne vois rien à sauver du naufrage. Rien de rien: pas un personnage, pas une phrase, pas une formule un peu originale et qui m'aurait tapé dans l'oeil. En fait, après une telle lecture, il ne reste plus qu'à passer à autre chose. Et vite!
D'autres livres de Zoé Valdés, dans mon chapeau: "Soleil en solde", "Une Habanera à Paris", "L'éternité de l'instant" et "Café Nostalgia".