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Dans mon chapeau...

Dans mon chapeau...
4 mars 2010

Le quartier français

"Le cri venait d'ailleurs, peut-être de derrière les volets fermés d'une des vieilles maisons qui se dessinaient au-dessus de nous tout au long de la rue, les lourds renflements de leurs murs contenus par les lignes noires de leurs balcons de fer forgé et les grilles qui fermaient portes et fenêtres comme les vrilles d'une puissante vigne."

Paula Fox, "Le dieu des cauchemars", Joëlle Losfeld, 2006, p. 207 (traduit de l'Anglais par Marie-Hélène Dumas)

Balcon

Les balcons de fer forgé typiques du quartier français, La Nouvelle-Orléans (cliché Fée Carabine)

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3 mars 2010

"Tumultes guerriers sur les côtes marocaines"

Les tapisseries tournaisiennes de Pastrana,
Musées Royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles,
Jusqu'au 14 mars 2010

A l'occasion de la présidence espagnole de l'Union européenne, Bruxelles accueille toute une série de manifestations culturelles mettant en valeur le patrimoine de la péninsule ibérique. Et tel est bien le cas de l'exposition proposée en ce moment par les musées royaux d'art et d'histoire au parc du Cinquantenaire, même si pour l'occasion il s'agit aussi d'une oeuvre majeure du patrimoine belge qui revient au pays: à savoir un splendide ensemble de quatre tapisseries tournaisiennes tissées dans le dernier quart du XVème siècle pour commémorer la prise des villes marocaines d'Arzila et de Tanger par le roi de Portugal Alphonse V.

Pastrana

Détail d'une des tapisseries de Pastrana (Cliché Paul M.R. Maeyaert, source: prospectus de l'exposition)

Conservées depuis de longues années à Pastrana dans la province espagnole de Guadalajara, ces quatre tapisseries viennent d'être entièrement restaurées par les soins de la manufacture royale De Wit à Malines et elles resteront exposées au musées du Cinquantenaire jusqu'au 14 mars avant de repartir pour l'Espagne. C'est une belle occasion d'admirer un ensemble exceptionel par sa cohérence, qui constitue en outre une vraie mine d'information sur l'armement de la fin du XVème siècle. A ce titre, les amateurs d'histoire militaire feront certainement leur miel du diaporama présenté à la sortie de la salle d'exposition et qui revient plus en profondeur sur certains détails des tapisseries.

Les tapisseries tournaisiennes de Pastrana sont accessibles dans le cadre des collections permanentes des musées royaux d'Art et d'Histoire (sans surtaxe, donc - suivre le parcours thématique Gothique-Renaissance-Baroque).

Présentation de l'exposition sur le site du musée.

1 mars 2010

Ni cet excès d'honneur...

"La jument verte" de Marcel AyméJument
2 1/2 étoiles

Gallimard, 19xx, 255 pages, sans isbn

Je l'avoue: je n'avais jusqu'ici jamais lu Marcel Aymé, mes quelques tentatives de me plonger dans ses contes du chat perché ayant très vite tourné court, faute de susciter, dans mon chef, la plus petite trace d'intérêt. Les choses en seraient sans doute restées là si Marcel Aymé n'avait été choisi comme le nouvel auteur du mois sur Lecture/Ecriture, et si je ne m'étais par conséquent mise en demeure de lire non plus ces fameux contes, mais sa célèbre jument verte... Une jument à la robe d'un très joli vert émeraude qui, pour dire vrai, passe de vie à trépas dès les premières pages du roman qui lui emprunte son titre, non sans avoir auparavant assuré la fortune de son propriétaire, le vieil Haudouin, maquignon au village de Claquebue. Et non sans s'être fait aussi tirer le portrait, un tableau désormais accroché en bonne place dans la maison familiale, aux premières loges pour épier les secrets d'alcôve et les moeurs sexuelles - pour le moins hautes en couleurs - de ses habitants: des goûts et dégoûts où Marcel Aymé semble d'ailleurs vouloir trouver l'alpha et l'oméga de toute la vie, politique, sociale, économique, du petit village de Claquebue dans les dernières années du second empire et les premières de la troisième république.

Et voici donc que venue à bout de cette lecture - non sans mal, car je n'étais cette fois encore que trop portée à me laisser distraire par le premier chat qui passait par là, que ce chat ait pour nom Zweig, Williams, Delaive ou McInerney -, je me trouve bien embarrassée au moment de coucher mes impressions sur le papier... car d'impressions, justement, je n'en ai guère.

Même sans l'avoir jamais lu, il est bien difficile d'ignorer complètement l'oeuvre de Marcel Aymé: promu "classique" des lettres françaises, il a ses admirateurs enthousiastes et ses détracteurs acharnés. Pour ma part, je dois bien confesser à ce stade mon incompréhension complète des uns comme des autres, n'ayant pas trouvé ici de quoi fouetter un chat, ni rien décidément qui vaille de s'exciter. Bien sûr, on ne peut pas dire objectivement que ce roman soit mauvais. Il est même bien meilleur que beaucoup d'autres, très joliment écrit assurément, et j'imagine sans peine que la sensualité piquante dont il est imprégné d'un bout à l'autre a pu paraître terriblement rafraîchissante à certains des lecteurs qui le découvrirent en 1933, année de sa première parution, tout comme il a dû alors en choquer d'autres. Mais en ce début de l'an de grâce 2010, ces temps-là sont bel et bien révolus. Et les impertinences de Marcel Aymé, tant vantées par ses admirateurs, me semblent décidément bien émoussées. Elles ne suffisent pas en tout cas à racheter à mes yeux le manque flagrant d'humanité de ses personnages de paysans madrés et libidineux - à moins que ce ne soit l'inverse - ni la minceur d'une intrigue réduite au rôle de prétexte.

Non, vraiment, au vu de cette jument verte, je ne comprends ni les éloges des uns, ni les condamnations des autres, et Marcel Aymé ne mérite à mes yeux et pour citer je ne sais plus qui "ni cet excès d'honneur, ni cet indignité" auquel d'aucuns veulent le réduire. Et il ne me reste donc plus qu'à faire une autre tentative...

Extrait:

"Racaille révolutionnaire (le père Dur). Cafards de réactionnaires (Berthier). Mon oeil. Mon oeil de jument. Comme s'il était possible, entre deux familles, de se regarder, chien et chat pendant soixante ans de vie, sans autre raison allante que de politique ou de confessionnal. Des Berthier, des Dur, des Corenpot, des Rousselier, qui suent seize heures par jour sur la terre, qui n'attendent rien que de la peine de leur corps, n'ont pas le temps de regarder l'Eternel ou la politique étrangère avec une loupe. A Claquebue, les convictions sincères, religieuses ou politiques, naissaient dans le bas du ventre; celles qui poussaient dans la cervelle n'étaient que des calculs, des ruses provisoires qui n'engageaient ni la haine ni l'amitié; on en changeait à l'occasion, comme le vieil Haudouin savait le faire. Les gens sautaient sur le radicalisme, sur le cléricalisme, le royalisme ou le général Boulanger, comme ils sautaient sur le prétexte d'une borne mitoyenne, pour affirmer que, dans leurs familles, on s'entendait à faire l'amour d'une certaine façon. Les Messelon se montraient enragés pour l'Alsace-Lorraine, la chasse aux tyrans et aux curés, parce que c'était pour eux une manière de faire l'amour; pour le vieux Philibert, c'était même la seule, et il en usait jusqu'à la fin de souffle." (p. 203)

Un autre livre de Marcel Aymé, dans mon chapeau: "Le chemin des écoliers"

28 février 2010

Faste méditatif

"Les splendeurs de Versailles",
par le Choeur de chambre de Namur et Les Agrémens,
sous la direction de Guy Van Waas

Théâtre Royal de Namur, le 26 février 2010

Rassemblant sous le titre des "Splendeurs de Versailles" des oeuvres de deux des principaux compositeurs au service du roi Louis XIV, Jean-Baptiste Lully et Henri Du Mont, Guy Van Waas et les interprètes du Choeur de chambre de Namur et des Agrémens nous ont offert ce vendredi soir un concert dont le faste méditatif était bien éloigné des sonorités étincelantes du Te Deum de Marc-Antoine Charpentier ou des airs de danse des grandes comédies-ballets de Molière.

Dès l'entrée, le Dies Irae composé par Jean-Baptiste Lully pour les funérailles de la reine Marie-Thérèse a en effet imposé une atmosphère de recueillement que les deux motets d'Henri Du Mont qui suivaient - Nisi dominus et Magnificat - ne sont pas venus démentir. Pas plus d'ailleurs que la seconde partie du concert, l'Idylle sur la Paix, célébration de la paix retrouvée et de la gloire du Prince composée par Jean-Baptiste Lully sur un livret de Jean Racine - véritable monument non du génie dramatique qui a fait passer l'auteur de Phèdre à la postérité mais bien de pure et simple flagornerie - où les prières pour la prospérité et la santé du roi se mêlaient toujours aux expressions de joie. Du reste, l'on ne s'en plaindra pas car ces musiques déployaient des couleurs véritablement fastueuses, et en d'autres mots ces splendeurs versaillaises certes empreintes de recueillement n'en étaient pas moins magnifiques.

Présentation du concert sur le site du Théâtre Royal de Namur

26 février 2010

L'Amérique vue du ciel

19184235_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20091016_125053"In the Air" de Jason Reitman,
avec George Clooney, Anna Kendrick et Vera Farmiga

En nous narrant les péripéties professionnelles et sentimentales de la vie de Ryan Bingham, consultant en réorientation professionnelle - comprenez que des patrons l'engagent pour licencier leur personnel, ce qu'ils n'ont pas le courage de faire eux-mêmes -, Jason Reitman nous offre un tableau saisissant d'une Amérique vue d'en-haut et ce dans tous les sens du terme. Continuellement sur les routes, Ryan Bingham passe en effet l'essentiel de son temps entre les hôtels, les aéroports et les avions d'American Airlines - son plus grand rêve est d'ailleurs de parvenir à rejoindre le club très fermé des voyageurs ayant réussi à accumulé plus de 10 millions de miles dans le cadre du programme de fidélité de cette compagnie -, et ce sont tous les Etats-Unis qui défilent alors sous ses ailes. Mais à travers les yeux de ce personnage, exemplaire d'une certaine conception ultra-utilitariste de la vie économique et sociale, Jason Reitman nous propose aussi un état des lieux, distant mais implacable, de l'Amérique comme elle va et surtout des valeurs qui la font tourner...

Parfois présenté comme une comédie sentimentale, "In the Air" est bien plutôt selon moi un film d'une drôlerie (très) féroce. Ce qui signifie que lorsqu'on réfléchit un tant soit peu à ce qu'il nous montre, il n'est en fait pas drôle du tout. Et il laisse en bouche un arrière-goût franchement amer. Mais c'est un film magistral, et magnifiquement servi par un George Clooney qui s'y révèle rien moins que brillant. Alors, ne le ratez surtout pas!

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23 février 2010

De frêles échos dans le silence

"Comme un cuivre qui résonne" de Peter Stamm5102b_H7s0L__SL500_AA240_
3 ½ étoiles

Christian Bourgois, 2009, 185 pages, isbn 9782267020106

(traduit de l'Allemand par Nicole Roethel)

Il y a de la magie – magie blanche sans aucun doute - dans la façon dont l'écriture de Peter Stamm, toujours si neutre et l'on pourrait même dire minimaliste, fixe sur le papier la vacuité, les révoltes, les frustrations et les petites joies de vies très ordinaires. Sur le voyage au long cours d'un roman, comme "Un jour comme celui-ci", cela nous vaut un petit miracle: un héros sans qualité auquel on finit pourtant par s'attacher, un charme aussi insidieux qu'irrésistible.

Et découvrant avec "Comme un cuivre qui résonne" ce que Peter Stamm peut nous offrir lorsqu'il se limite au format court de la nouvelle, j'ai bien retrouvé sa manière caractéristique, ce ton tranquille, égal, où rien jamais ne se détache. Et la magie aussi, parfois, dans certains de ces textes. "Vieillesse", surtout, offre un magnifique regard dans le rétroviseur, tout de sobriété et de pudeur, sur des vies tristement gâchées, tandis que "Le résultat" nous immerge dans les états d'âme d'un homme, réceptionniste d'un hôtel de luxe, qui au long d'une longue nuit de service et dans une grosse envie de solitude, attend le résultat d'une biopsie - vie ou mort, cancer ou pas... – passant tour à tour de l'angoisse à l'optimisme.

Mais parfois, et allez savoir pourquoi, la magie n'est pas là. Trop bizarre tel "Videocity" où le regard épouse la folie d'un narrateur dont on n'apprend finalement rien, ou "Enfants de Dieu", faux conte de Noël sans sapin ni guirlande. Ou tout simplement trop court, comme "Les vestiaires «hommes»" où il me semble avoir manqué d'espace et d'aliments pour m'installer dans une histoire.

Les frêles échos distillés par les douze nouvelles de "Comme un cuivre qui résonne" m'ont donc laissée sur une impression en demi-teintes, une indifférence polie pour les unes le disputant à l'admiration pour les autres, qui du reste valaient plus que largement le déplacement.

Extrait:

"La piscine scintillait, toute noire dans l'obscurité. Bruno enclencha le dispositif d'éclairage sous-marin et le bassin s'illumina d'un bleu éclatant. Il aimait cette couleur, sa froideur, sa pureté et la légère odeur de chlore. La piscine était pour lui le vrai luxe de l'hôtel, pas ces salons décorés, ces menus pour gourmets ou ces musiciens de salon qui venaient parfois ici jouer le week end. La piscine était différente du lac où il allait nager, elle était comme détachée du paysage et de la vie de tous les jours. Elle représentait une vie qu'il ne vivrait jamais, mais ça lui était égal. Ça lui suffisait que des gens vivent ainsi, d'être près d'eux et de les servir. Il ne lui serait jamais venu à l'idée d'aller passer ses vacances dans un hôtel de luxe bien qu'il eût pu se le permettre." (pp. 90-91)

D'autres livres de Peter Stamm sont présentés sur Lecture/Ecriture.

22 février 2010

Bleu je veux...

On n'y croyait plus mais, après des jours de grisaille, voici enfin un bout de ciel bleu et un timide rayon de soleil... insuffisant pour dégeler l'étang mais assez pour lui donner un petit air de fête.

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L'étang près de la ferme du Biéreau, Louvain-la-Neuve (Cliché Fée Carabine)

17 février 2010

D'amour, de manque et de grand large

"Où chaque soleil qui vient est un soleil rieur" de Jean-Marie Barnaud, 51tj_2B5K_2BFzL__SL500_AA240_
Illustrations de Laurence Jeannest
4 ½ étoiles

Cheyne, 2008, sans pagination, isbn 9782841161287

En couchant sur le papier ces cinq lettres qu'un capitaine au long cours du XIXème siècle adresse à l'épouse qui l'attend au pays, Jean-Marie Barnaud nous offre à l'évidence cinq très beaux poèmes d'amour où la nostalgie, le doute, le manque et la douleur de la privation se mêlent à l'espoir des retrouvailles, et à ces instants de confiance "où chaque soleil qui vient est un soleil rieur".

Mais en nous suggérant en sus un paysage continuellement mouvant à l'égal des images de Laurence Jeannest dont le camaïeu de gris et de bleu se fait infiniment changeant, Jean-Marie Barnaud nous donne encore bien plus à lire entre les lignes de ces cinq textes brefs: le grand large, ses heures paisibles, ses bourrasques et ses embruns... Tout un voyage intérieur qui est, aussi et parmi d'autres, le voyage de l'écriture. Et on le croit sans peine lorsqu'il avoue dans sa postface à ces lettres: "Mieux vaudrait dire plutôt que c'est la mer qui me les a données: de la fenêtre de ma chambre, à deux cent mètres à peine des galets, je voyais à l'est, tous les matins de grand beau temps, émerger le soleil tout rond, rouge comme les kakis de mon jardin qui flambent dans l'automne (...)." Quand une fenêtre s'ouvre sur un vaste monde "plus loin que l'Inde et que la Chine, vers le Japon, passant la mer de Chine et le détroit de Formose". Et quand la poésie se révèle bien plus que ce qu'elle semblait être.

Extrait:

"En mer, ce 22 décembre 1863
15°.35' S 95° E

(...)

Que nous sommes seuls au monde,
Marie, toutes îles
maintenant fondues dans l'horizon,
que nous sommes seuls,
chacun dans l'éclat de son désir!
Et c'est votre visage
que le ciel de mer partout dissémine,
gris ou sombre sous l'orage,
et parfois d'un bleu rieur
quand le traverse
le vol des grands pétrels,
couples d'amants fidèles,
et l'on s'invente alors
pour les jours proches
un Noël chanteur...

Quel lieu précaire est le nôtre;
Marie, ce midi de décembre,
quel centre du monde sans cesse
à basculer d'un abîme l'autre,
quand le seul centre qui m'aimante
est en vous, à dix mille milles!"

16 février 2010

Une jalousie pathologique

"Le cocu magnifique" de Fernand Crommelynck,
avec Anne-Catherine Regniers et Itsik Elbaz dans une mise en scène de Vincent Goethals

Atelier Théâtre Jean Vilar, Louvain-la-Neuve, le 12 février 2010

Jeunes mariés, Stella et Bruno sont un temps très heureux. Amoureux-fous. Avant de n'être plus que fous - fous tout court - et que leur bonheur ne parte en vrille à mesure que Bruno sombre dans une jalousie pathologique, éternellement insatisfait et préférant la certitude de son infortune au doute taraudant.

Dissection d'une folie destructrice, "Le cocu magnifique" dépend peut-être plus que d'autres pièces du charisme et du talent de son premier rôle masculin. Itsik Elbaz s'y révèle tout simplement formidable, tour à tour tendre, séduisant, enjôleur, perdu, odieux ou infiniment touchant, tandis qu'Anne-Catherine Regniers lui donne une réplique toute en justesse et en retenue. Et leur interprétation sert admirablement la langue de Fernand Crommelynck, tantôt si prosaïque, gouailleuse et terre à terre, tantôt emportée en pleine envolée lyrique mais toujours magnifique.

Présentation du spectacle sur le site de l'atelier théâtre Jean Vilar.

14 février 2010

La plus comique des comédies de Woody Allen?

19133665_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20090701_053143"Whatever works" de Woody Allen,
avec Evan Rachel Wood et Larry David

Physicien de génie dont la carrière scientifique et le mariage ont tourné à rien, suicidaire misanthrope et désabusé, Boris Yelnikoff voit sa vie remise en question de fond en comble le soir où il trouve sur le pas de sa porte une jeune fugueuse tout juste débarquée à New York en provenance de l'Amérique très, très, très profonde.

La confrontation du cynisme du premier et de la candeur parfaite de la seconde nous vaut ce qui est sans doute le plus franchement comique des films de Woody Allen qu'il m'a été donné de voir jusqu'à présent. C'est souvent - chose rare chez le cinéaste new yorkais - d'une drôlerie sans arrière-pensée. Woody Allen y joue avec esprit des codes du théâtre en de savoureux apartés dont le piquant s'émoussera peut-être en même temps que leur effet de surprise. Mais en attendant d'en arriver là, à la troisième ou quatrième vision du film, quel agréable moment de cinéma et de bonne humeur!

D'autres films de Woody Allen, dans mon chapeau: "Match Point", "Accords et désaccords" et "Maris et femmes"

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