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Dans mon chapeau...
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cinema
24 février 2011

L'esprit plutôt que la lettre

19628698_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20101229_095859"Incendies" de Denis Villeneuve,
avec Lubna Azabal, Mélissa Désormaux-Poulin, Maxim Gaudette
et Rémy Girard

Au moment d'adapter au grand écran les "Incendies" de Wajdi Mouawad, Denis Villeneuve a avoué à plusieurs reprises* avoir souhaité réaliser un film où les dialogues seraient réduits au strict minimum. C'est dire à quel point il était prêt à s'écarter de la lettre de la pièce de l'auteur libanais pour en tirer un bon film. Un film où les images auraient toute latitude de nous parler, de nous raconter leur part de l'histoire qui se joue devant nos yeux: cela devrait aller de soi, sans doute, puisque le cinéma est, à la base, un art de l'image, mais dans la masse de la production cinématographique actuelle, combien de cinéastes y a-t-il qui soient capables de proposer à leurs spectateurs des images véritablement chargées de sens? Quel que soit leur nombre, Denis Villeneuve est incontestablement l'un d'entre eux. Et son adaptation d'"Incendies", si elle s'écarte fortement de la lettre du texte de Wajdi Mouawad, tient pourtant la gageure de lui être fidèle en esprit. Servis par des comédiens formidables - Lubna Azabal en tête -, ces "Incendies" ont donc toutes les qualités d'une adaptation réussie, et mieux, d'un vrai grand film, tout simplement.

* voir par exemple cet entretien paru dans Télérama

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7 février 2011

Tout le poids de la routine

18452271_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20051004_120010"Le petit lieutenant" de Xavier Beauvois,
avec Nathalie Baye et Jalil Lespert

Ayant découvert l'année dernière - sur le tard mais avec bonheur - le cinéma de Xavier Beauvois avec "Des hommes et des dieux" (un film dont il n'est, finalement, pas si facile de parler... mais je m'y risquerai peut-être un peu plus tard), je ne pouvais que sauter sur l'occasion qui m'était fournie de compléter ce premier contact avec "Le petit lieutenant", diffusé dimanche dernier sur France 2.

Abordant ce récit de l'enquête menée par une division de la police judiciaire parisienne suite à l'assassinat d'un sans-abri, j'en savais sans doute assez sur l'oeuvre de Xavier Beauvois pour ne pas m'attendre à me trouver plongée dans un polar classique. Mais je n'en ai pas moins été surprise par l'aspect presque documentaire de ce film qui montre, sans la plus petite trace de suspence ni de glamour, le quotidien d'un commissariat parisien dans toute ce qu'il a de plus monotone et routinier: un quotidien que l'enthousiasme un peu naïf d'Antoine, le petit lieutenant du titre, fraîchement émoulu de l'école de police, ne fait que rendre, par contraste, plus gris et plus terne. Alors oui, il y a bien une enquête et un scénario irréprochable, mais je retiendrai avant tout de ce "petit lieutenant" une atmosphère, un état d'esprit noir de chez noir. Et la lassitude, l'usure qu'un métier très dur impose à ceux qui l'exercent, et qu'on n'avait peut-être jamais filmé avec un tel dépouillement, une telle vérité qui ne s'embarrasse d'aucune fausse pudeur.

 

8 janvier 2011

La saveur d'un forêt noire sur un air de valse

19501486_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20100901_063847"The shop around the corner" d'Ernst Lubitsch,
avec Margaret Sullavan et James Stewart

Une maroquinerie à Budapest, dans l'entre-deux-guerres, offre une toile de fond unique - ou presque - aux innombrables prises de bec d'Alfred Kralik (James Stewart) et de Klara Novak (Margaret Sullavan), qui ne peuvent décidément pas se supporter... mais sont pourtant tombés amoureux, sans le savoir, par petites annonces interposées. Autour de cette intrigue classique de comédie romantique - ils sont faits l'un pour l'autre mais il leur faudra toute la durée du film pour s'en apercevoir... -, Ernst Lubitsch épingle sur la pélicule tout le microcosme savoureux - le personnel mais aussi les clients ou encore le patron, Monsieur Matuschek dont les déboires conjugaux fournissent un contrepoint tragique aux atermoiements de nos deux tourtereaux - d'une petite boutique au fort parfum de Mittel Europa. Tout juste ce qu'il fallait pour donner à "The shop around the corner" le petit goût de forêt noire (cerises, crème fouettée et chocolat noir) sur fond de valse viennoise qui fait que ce film tourné aux Etats-Unis en 1940 est peut-être la comédie la plus délicieuse - fraîche, légère et pétillante, relevée d'une pointe d'amertume - de toute l'histoire du septième art. Un film programmé bien trop rarement à mon goût et que je me devais donc de ne pas manquer lors du dernier festival écran total, l'été passé à l'Arenberg Galerie...

1286392891_the_shop_around_the_corner

Comme il se doit, "The shop around the corner" a fait l'objet d'un remake hollywoodien, transposé à New York à l'ère de l'e-mail, film qui n'égale pas l'original mais n'en est pas moins tout à fait sympathique: "You've got mail" de Nora Ephron avec Meg Ryan et Tom Hanks dans les rôles principaux.

29 décembre 2010

Perplexe, que j'en reste...

18964540_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20080724_033525"Peau-d'âne" de Jacques Demy,
avec Catherine Deneuve, Delphine Seyrig et Jean Marais

Six ans après "Les parapluies de Cherbourg" - et après un passage par Hollywood -, Jacques Demy renouait avec ses complices de l'époque, Catherine Deneuve et Michel Legrand, pour adapter au format de la comédie musicale le célèbre conte de Charles Perrault, un film qui nous était justement proposé par Arte, dans le cadre de sa programmation de fin d'année.

Mais comment dire? Là où "Les parapluies de Cherbourg" distillaient un véritable charme au service d'un propos sans doute plus grave qu'il n'y paraissait au premier abord - car c'est bien la guerre d'Algérie que l'on y découvre en toile de fond -, ce "Peau-d'âne" m'est apparu comme singulièrement dépourvu de magie, ou de la plus petite trace de cette poésie dont Jean Cocteau avait su imprégner sa version de "La Belle et la Bête". Il n'y a ici rien, vraiment, qui sonne tout à fait juste: ni les costumes enflés au-delà de toute mesure, ni la musique, hésitant bizarrement à assumer son côté fleur-bleue pourtant indéniable, ni les quelques tentatives risquées ça et là de mettre en évidence la dimension la plus inquiétante, et pour ainsi dire psychanalytique, du conte de Perrault. Bref, voilà qui me laisse bien perplexe...

23 décembre 2010

Le retour du bon divertissement (bis repetita)

19590744_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20101116_110416"Harry Potter et les reliques de la mort (1ère partie)" de David Yates,
avec Emma Watson, Daniel Radcliffe et Rupert Grint

Voici donc la suite - et pas encore tout à fait la fin - des aventures du jeune sorcier né de l'imagination de J.K Rowling, le septimème et dernier tome de la saga d'Harry Potter se trouvant en effet adapté au grand écran en deux volets dont le second est attendu dans les salles l'été prochain.

Placé comme les trois épisodes précédents sous les commandes de David Yates, la première partie d'"Harry Potter et les reliques de la mort" renoue avec les qualités qui faisait d'"Harry Potter et le prince de sang-mêlé" un bon divertissement populaire: une adaptation fidèle du roman de J.K. Rowling, impeccablement filmée et jouée, où quelques moments plus contemplatifs - on découvrira au passage ici quelques beaux coins sauvages de la verte angleterre - contribuent à imposer une véritable atmosphère, sans pour autant peser trop lourdement sur le rythme du film et l'avancement de l'intrigue. C'est donc à nouveau un bon divertissement que le - presque - dernier volet de la saga Potter...

Pour en savoir plus au sujet d'Harry Potter, version papier: c'est ici.

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25 novembre 2010

Un film très littéraire

19182433_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20091013_032433"Bright Star" de Jane Campion,
avec Abbie Cornish et Ben Whishaw

En portant à l'écran les deux dernières années de la vie de John Keats, et l'histoire d'amour qui le lia à la jeune Fanny Brawne, amour impossible parce que le manque d'argent, les regards de leur entourage - les deux jeunes gens étaient si différents - et surtout la tuberculose en avaient décidé ainsi, la réalisatrice de la mémorable "leçon de piano" nous offre avant tout une lecture vibrante des oeuvres du jeune poète anglais. Tout - la vie dans ses plus menus faits, la maladie, l'amour - nous y ramène continuellement. Et les mots du poète scandent le film qui leur prête un écrin juste et sobre, tout entier à leur service. Film donc très littéraire, "Bright Star" touchera peut-être les lecteurs de poésie plus encore que les cinéphiles, ou en tout cas - et j'en suis - les cinéphiles-lecteurs-de poésie. Pour ces spectateurs-là, c'est un film à voir, sans hésitation, et - sans discussion possible - dans sa version originale!

"Bright Star" était programmé cet été au cinéma Arenberg, dans le cadre du festival Ecran total.

30 octobre 2010

"Choses qui font battre le coeur..."

51CRHQKV3YL__SL500_AA300_"Sans soleil", suivi de "La jetée" de Chris Marker

Je dois bien avouer, à ma grande honte, que je ne connaissais pas du tout Chris Marker avant de découvrir son nom dans le programme du dernier festival Ecran total. Et pourtant, ce cinéaste né en 1921, actif depuis plus d'un demi-siècle, a tout pour être connu des cinéphiles: assistant d'Alain Resnais sur le tournage de "Nuit et brouillard", écrivain et photographe, il est aussi de plein droit l'auteur d'une filmographie abondante où l'on compte autant de portraits - d'Akira Kurosawa ou d'Andrei Tarkovski - que de documentaires très engagés - traitant de la réception de l'art africain en France, "Les statues meurent aussi", co-réalisé en 1953 avec Alain Resnais, fut censuré pendant plusieurs années à cause de son caractère anti-colonialiste bien affirmé.

Court-métrage de science-fiction, tourné en 1962, "La jetée", qui était proposé à l'Arenberg en deuxième partie de programme, est sans doute son oeuvre la plus connue fut-ce par le biais des films qu'elle a marqués de son empreinte, tels "L'armée des douze singes" de Terry Gilliam. Mais c'est avant tout un film qui ne ressemble à rien d'autre. Plutôt qu'un film, c'est d'ailleurs un roman-photo, constitué d'une série d'images fixes montées à la suite les unes des autres, où les personnages sont joués - mais pas vraiment - par des acteurs qui n'en sont pas et parmi lesquels on reconnaîtra notamment Jacques Ledoux, fondateur du musée du cinéma de Bruxelles et conservateur de la cinématèque royale de Belgique pendant près de 40 ans... Cette forme totalement insolite et originale se trouvant mise au service d'un scénario tout simplement parfait, il est bien difficile de trouver les mots pour dire à quel point les 28 minutes de "La jetée" troublent et fascinent tout à la fois le spectateur qui se trouve embarqué dans leurs voyages temporels.

Etrange essai cinématographique réalisé vingt ans plus tard, "Sans soleil", qui était proposé pour sa part en ouverture de programme, se révèle au fond tout aussi inclassable. Journal de voyage prenant la forme - lancinante, incantatoire - d'une fausse correspondance, journal de voyage où le Japon, ses rituels shintoistes et ses jeux vidéos, se taillent la part du lion, "Sans soleil" s'en va bientôt à la dérive, hésitant entre réalité et fiction, questionnant jusqu'au sens même de ces deux termes, en même temps que la vulnérabilité humaine et la force des souvenirs. Dévidant le fil de ses instants de vie, de ses images tirées des actualités et de ses fêtes de quartier, "Sans soleil" est un film si mouvant - jamais là où on l'attend - qu'il échappe à son spectateur à mesure même qu'il se déroule devant ses yeux. Un objet cinématographique non identifié, donc, dont on retiendra pourtant au terme d'une première vision qu'il est, par sa longue énumération de "choses qui font battre le coeur", sans contestation possible le plus bel hommage - le plus juste et le plus touchant - que le septième art ait jamais rendu aux merveilleuses "Notes de chevet" de Sei Shônagon.

Pour en savoir plus, on peut consulter les fiches consacrées à Chris Marker sur wikipedia ou sur le site de la cinémathèque française.

19 octobre 2010

Faux polar politique et mélancolique

19282029_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20100310_023601"Dans ses yeux (El secreto de sus ojos)" de Juan José Campanella,
avec Ricardo Darin et Soledad Villamil

Retraité depuis peu, et du temps libre à ne savoir qu'en faire, Benjamin Esposito - incarné, tout en émotion retenue, par Ricardo Darin que l'on avait déjà pu remarquer en escroc cynique dans "Neuf Reines" - entreprend d'écrire un roman basé sur une enquête qu'il avait menée 25 ans auparavant et qui n'avait depuis lors plus cessé de l'obséder. Pas plus d'ailleurs qu'il n'a cessé de penser à Irene, sa collègue de l'époque à laquelle il n'a jamais avoué l'amour qu'elle lui inspirait.

Alternant les flash-backs vers l'Argentine de 1974 et l'enquête qui suivit le meurtre brutal de Liliana Coloto, une jeune institutrice, et les efforts de Benjamin pour coucher ces souvenirs de l'époque sur le papier, Juan José Campanella nous offre - plutôt qu'un polar - un beau film tout à la fois politique - car l'Argentine de 1974 vit insensiblement se mettre en place un régime de terreur qui fera près de 30000 "disparus" - et éminement mélancolique, tant Benjamin semble être resté prisonnier de son passé, de ses sentiments inavoués pour Irene et d'une enquête qui n'avait alors pu trouver de conclusion satisfaisante. Mais c'est que la mélancolie, lorsqu'elle se teinte ainsi d'autant d'humour et d'élégance, dégage un charme irrésistible... 

10 octobre 2010

Une inextinguible soif d'amour

affiche_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20030612_015838"Love streams" de John Cassavetes,
avec John Cassavetes et Gena Rowlands

Epoux à la ville, John Cassavetes et Gena Rowlands incarnaient dans ce qui devait devenir l'avant-dernier film de John l'étonnant duo formé par un frère - Robert Harmon, écrivain qui, sous couvert de recherches pour son prochain livre traitant de la vie nocturne, passe ses nuits à faire la fête, histoire d'oublier sa peur de ces heures obscures - et d'une soeur - Sarah Lawson, en plein divorce, et qui ne sait littéralement plus à qui se consacrer, à présent que son (ex-)mari et leur fille adolescente se reconstruisent une vie sans elle.

Chacun pour soi dans un premier temps - Sarah se crapahutant à travers l'Europe avec une montagne de bagages, Robert tentant bien maladroitement de trouver un terrain d'entente avec son fils de huit ans, qu'il ne connait pratiquement pas -, puis ensemble, lorsque fatiguée de son périple tragicomique de l'autre côté de l'Atlantique, Sarah vient poser ses valises dans l'immense villa de Robert, le frère et la soeur s'efforcent vaille que vaille de satisfaire une soif d'amour qui s'affirme - sans échappatoire possible même dans les rêves en forme de comédies musicales, dans lesquels John Cassavetes déploie des trésors de fantaisie - comme totalement inextinguible. Agaçants, voire insupportables, et à coup sûr complètement givrés, les deux héros de "Love streams" en deviennent aussi, par la grâce de leurs deux merveilleux interprètes, terriblement touchants...

Et tant que vous êtes là, ne manquez pas d'aller lire chez la comtesse le très beau billet qu'Eeguab a consacré à "Love streams".

22 septembre 2010

Pour plus de vérité

ma1005678"Les chemins de la mémoire", documentaire de José-Luis Peñafuerte,
avec la participation de Jorge Semprun

On avait beaucoup parlé, dans les médias francophones, de la tentative d'un juge espagnol - Baltasar Garzón - pour contraindre l'ancien dictateur chilien, Augusto Pinochet, à répondre de ses actes devant la justice. Mais bizarrement, ces mêmes médias nous ont donné beaucoup moins d'échos des efforts de ce même juge pour enquêter sur les "disparitions" d'opposants sous le régime franquiste, en 2008, alors que la société civile espagnole se trouvait engagée dans un débat houleux à propos de la nouvelle loi sur la mémoire historique qui venait d'être adoptée en octobre 2007. Et c'est tout justement en plein dans ce débat que nous plongent ces "chemins de la mémoire" de José-Luis Peñafuerte, jeune réalisateur belgo-espagnol et petit-fils d'exilés.

Qu'il suive une équipe médico-légale dans son travail d'exhumation d'une fosse commune et d'identification des corps des victimes des exécutions arbitraires qui marquèrent la répression franquiste, ou qu'il laisse la parole aux survivants de la guerre civile et aux familles des disparus, José-Luis Peñafuerte nous livre un film profondément émouvant, et un documentaire exemplaire. Non qu'il ne défende un point de vue personnel sur son sujet: je ne crois pas qu'une telle chose soit possible, ni d'ailleurs qu'elle soit souhaitable, et de fait, l'engagement du réalisateur en faveur d'un nouveau travail de mémoire et d'une réécriture de l'histoire de la guerre civile qui ne soit plus totalement à la botte des vainqueurs de 1939 est parfaitement clair. Mais son travail est bel et bien exemplaire en ce qu'il laisse véritablement s'exprimer les différents intervenants, fut-ce en les laissant tout simplement se taire face à la caméra, nous plongeant du même coup dans un silence plus chargé, plus éloquent - et plus bouleversant - que bien des longs discours.

Les représentants du camp franquiste eux-mêmes bénéficient du reste du même espace d'expression, qu'il s'agisse de nostalgiques de la dictature filmés lors d'une de leur commémoration dans la Valle de los Caídos, où se trouve le mausolée de Franco, ou du généralissime en personne, reprenant la parole par le biais d'une de ses allocution radiodiffusée, ressortie des archives. Et paradoxalement, ce sont sans doute leurs discours - qui font véritablement froid dans le dos - qui constituent l'argument le plus marquant du film en faveur d'une révision de l'histoire "officielle" de la guerre civile.

Le site officiel du film, que je vous recommande vraiment d'explorer, car il est très riche et très complet.

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