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Dans mon chapeau...
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cinema
20 mars 2010

Un bijou d'humour juif... et très très noir

19155581_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20090818_052013"A serious man" d'Ethan et Joel Coen,
avec Michael Stuhlbarg, Sari Lennick et Fred Melamed

Dès le moment où sa femme lui a annoncé qu'elle voulait le quitter, et divorcer religieusement afin de se remarier dans la foi avec un de leurs amis, la vie de Larry Gopnik, professeur de Physique pas encore titularisé d'une petite université américaine, a viré au cauchemar, ou du moins s'est métamorphosée en une invraisemblable accumulation de déboires. Tous semblent s'être ligués pour lui empoisonner l'existence, et l'empêcher de se voir pour ce qu'il voudrait être, un pilier de sa communauté, "a serious man": sa femme et l'amant de cette dernière, bien sûr mais aussi ses enfants ou son frère, sans parler de l'étudiant qui tente de le soudoyer ou du corbeau qui envoie des lettres calomnieuses au comité chargé de décider de sa titularisation.

Mais pour savoureuses qu'elles soient les péripéties du dernier film des frères Coen comptent finalement moins que son ton, flegmatique et délicieusement absurde, et que son impeccable sens du rythme. Cela ne se décrit pas, se résume encore moins. Mais cette transposition dans une tranquille petite ville américaine des contes (pas si) moraux, fantastiques et un peu inquiétants du shtettle est tout simplement irrésistible. Un pur régal d'humour très très noir jusque dans ses toutes dernières images.

D'autres films d'Ethan et Joel Coen, dans mon chapeau: "Intolérable cruauté", "Burn after reading" et "O'Brother, Where Art Thou?"

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9 mars 2010

La belle fraîcheur de Jamel Debbouze (et des petits moutons provençaux ;-).)

18993513"Parlez-moi de la pluie" d'Agnès Jaoui,
avec Jamel Debbouze, Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui

J'ai passé un bon moment, comme d'habitude, en compagnie du nouvel opus d'Agnès Jaoui et de son compère Jean-Pierre Bacri: le juste cocktail d'amertume et de légéreté, une belle fraîcheur amenée par Jamel Debbouze, les verts pâturages des Alpilles et leurs petits moutons aux opinions politiques apparemment bien arrêtées (dans une des scènes les plus drôles du film...)

Plaisir pourtant pas tout à fait sans mélange, et mâtiné d'un vague sentiment de déjà-vu qui ne devait rien au scénario, ni aux décors. Mais c'est que Jean-Pierre Bacri en vieux bougon un-tiers-pathétique, un-tiers-agaçant, un-tiers-touchant, et Agnès Jaoui en féministe bon teint, ben oui, on a déjà vu ça ailleurs, et qui plus est en mieux articulé. Ce fut un bon moment, oui. J'ai ri un peu, et souri souvent. Mais tout de même, je m'interroge: la lassitude me guette-t-elle au tournant de leur prochain film? Ou une vraie belle surprise sera-t-elle au rendez-vous?

26 février 2010

L'Amérique vue du ciel

19184235_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20091016_125053"In the Air" de Jason Reitman,
avec George Clooney, Anna Kendrick et Vera Farmiga

En nous narrant les péripéties professionnelles et sentimentales de la vie de Ryan Bingham, consultant en réorientation professionnelle - comprenez que des patrons l'engagent pour licencier leur personnel, ce qu'ils n'ont pas le courage de faire eux-mêmes -, Jason Reitman nous offre un tableau saisissant d'une Amérique vue d'en-haut et ce dans tous les sens du terme. Continuellement sur les routes, Ryan Bingham passe en effet l'essentiel de son temps entre les hôtels, les aéroports et les avions d'American Airlines - son plus grand rêve est d'ailleurs de parvenir à rejoindre le club très fermé des voyageurs ayant réussi à accumulé plus de 10 millions de miles dans le cadre du programme de fidélité de cette compagnie -, et ce sont tous les Etats-Unis qui défilent alors sous ses ailes. Mais à travers les yeux de ce personnage, exemplaire d'une certaine conception ultra-utilitariste de la vie économique et sociale, Jason Reitman nous propose aussi un état des lieux, distant mais implacable, de l'Amérique comme elle va et surtout des valeurs qui la font tourner...

Parfois présenté comme une comédie sentimentale, "In the Air" est bien plutôt selon moi un film d'une drôlerie (très) féroce. Ce qui signifie que lorsqu'on réfléchit un tant soit peu à ce qu'il nous montre, il n'est en fait pas drôle du tout. Et il laisse en bouche un arrière-goût franchement amer. Mais c'est un film magistral, et magnifiquement servi par un George Clooney qui s'y révèle rien moins que brillant. Alors, ne le ratez surtout pas!

14 février 2010

La plus comique des comédies de Woody Allen?

19133665_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20090701_053143"Whatever works" de Woody Allen,
avec Evan Rachel Wood et Larry David

Physicien de génie dont la carrière scientifique et le mariage ont tourné à rien, suicidaire misanthrope et désabusé, Boris Yelnikoff voit sa vie remise en question de fond en comble le soir où il trouve sur le pas de sa porte une jeune fugueuse tout juste débarquée à New York en provenance de l'Amérique très, très, très profonde.

La confrontation du cynisme du premier et de la candeur parfaite de la seconde nous vaut ce qui est sans doute le plus franchement comique des films de Woody Allen qu'il m'a été donné de voir jusqu'à présent. C'est souvent - chose rare chez le cinéaste new yorkais - d'une drôlerie sans arrière-pensée. Woody Allen y joue avec esprit des codes du théâtre en de savoureux apartés dont le piquant s'émoussera peut-être en même temps que leur effet de surprise. Mais en attendant d'en arriver là, à la troisième ou quatrième vision du film, quel agréable moment de cinéma et de bonne humeur!

D'autres films de Woody Allen, dans mon chapeau: "Match Point", "Accords et désaccords" et "Maris et femmes"

6 février 2010

Hiératique et figé

18740179_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20070206_030816"La cité interdite" de Zhang Yimou,
avec Gong Li et Chow Yun-Fat

Adaptant de la pièce "L'orage" du dramaturge chinois Cao Yu tout en en transposant très librement l'action sous le règne de la dynastie Tang, Zhang Yimou nous propose ici un film qui frappe dans un premier temps par ses décors et ses costumes somptueux, les dorures et les couleurs sursaturées qui flirtent continuellement avec l'éblouissement.

Mais las! L'intrigue de ce drame sanguinaire qui n'a rien à envier aux chefs-d'oeuvre les plus gore du théâtre élisabéthain - voyez "Titus Andronicus" ou "La duchesse d'Amalfi" - ne décolle jamais vraiment. Et l'impression qui domine est finalement celle d'un film de bout en bout hiératique et figé, alors même que tout ce petit monde s'entre-étripe joyeusement (et que ceux qui ne s'entre-étripent pas s'entre-empoisonnent). Les mouvements de masse des grandes scènes de bataille, confinant à l'abstraction, permettent sans doute de comprendre pourquoi Zhang Yimou s'est vu confié la mise en scène de la cérémonie d'ouverture des J.O. de Pékin, mais vraiment pas ce qui lui vaut d'être considéré comme un des grands cinéastes chinois d'aujourd'hui: pour cela, cherchez plutôt du côté de "Vivre!" ou du "Sorgho rouge"...

Une fiche très complète consacrée à "La cité interdite" sur wikipedia.

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15 janvier 2010

"Up in the sky"

la_haut"Là-haut" des studios Pixar,
sous la direction de Pete Docter et Bob Peterson

Dernière production en date des studios Pixar, "Là-haut" présente au moins un point commun avec "Wall-e": un scénario qui me laisse quelque peu sceptique. Si la première partie du film, contant la vie de Carl et Ellie jusqu'à la mort de cette dernière, est touchante et d'une gravité inattendue dans un dessin animé destiné aussi (avant tout?) à un jeune public, j'ai eu bien plus de mal à avaler les développements qui suivent le départ de Carl dans sa maison soulevée par un essaim de ballons, et surtout ces "méchants" surgis tout à coup out of the blue et auxquels personnellement je n'ai pas pu croire une minute...

Reste que l'animation est, comme d'habitude, très soignée et que ce vieux grognon de Carl se révèle mignon tout plein, au fond, alors qu'il reprend goût à la vie et qu'il noue une belle amitié avec le petit Russell. Alors ne boudons pas notre plaisir ;-).

1 janvier 2010

Biiip trrrrrt!

18948378_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20080610_114123"Wall-e" des studios Pixar,
sous la direction d'Andrew Stanton

Ce fut une double surprise que le scénario de ce cru Pixar 2008, "loupé' en salle et "rattrapé" en DVD: une double surprise par sa noirceur autant que par sa minceur! Car passé le premier étonnement de voir proposer à nos chères têtes blondes la vision très sombre d'une terre envahie par les déchets au point que ses habitants ont dû trouver refuge dans l'espace, il faut bien reconnaître qu'il ne se passe plus grand chose et que le béguin du gentil robot Wall-e pour la jolie sonde Eve, fut-il contrarié par un méchant ordinateur de bord, n'offre qu'un argument bien maigre pour un film de 1 heure 37 minutes!

Le charme de ce film - et il en a - tient, outre la qualité de l'animation, à son extraordinaire bande-son et aux biiip et trrrrrrt si expressifs de Wall-e. Le travail des ingénieurs du son fait d'ailleurs l'objet d'un bonus rien que pour eux sur le DVD: coup de projecteur amplement mérité et tout à fait passionnant.

14 décembre 2009

Kaboul au quotidien

19069708_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20090305_053723"Kabuli Kid" de Barmak Akram,
avec Hadji Gul

Kaboul après-guerre - pour autant que celle-ci soit vraiment finie -, à quelques instants à peine du début du couvre-feu, Khaled découvre que sa dernière cliente, soigneusement dissimulée sous une burqa bleue, a abandonné son bébé à l'arrière de son taxi.

Au long des trois jours de la quête de Khaled pour retrouver la mère du petit garçon, Barmak Akram nous offre tout à la fois un documentaire sur la vie quotidienne des Kaboulis, marquée par la débrouille et le système D, et une incursion dans la vie d'une famille ordinaire qui surnage de justesse. Khaled souffre de n'avoir que des filles, et l'arrivée d'un petit garçon - ne serait-ce que pour quelques jours - réveille dans sa maison familiale bien des sentiments enfouis. Le poids des traditions se fait là lourdement sentir, non sans se mêler au désir de changements.

Loin des simplifications faciles, Barmak Akram nous propose un portrait tout en demi-teintes et débordant d'humanité d'un monde encore un peu perdu, quelque part au milieu du gué... C'est sensible, touchant, et c'est à voir absolument pour porter sur Kaboul un autre regard que celui, toujours trop rapide et sélectif, des flashs infos.

26 novembre 2009

La culpabilité des survivants

18805598_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20070906_093945"Un secret" de Claude Miller,
avec Mathieu Amalric, Patrick Bruel, Cécile de France et Ludivine Sagnier

C'est une excellente surprise que ce film de Claude Miller, adaptation du roman éponyme de Philippe Grimbert (que je n'ai pas lu) portée par des acteurs tout simplement parfaits dans l'émotion et dans la sobriété.

L'histoire du jeune François, découvrant à l'adolescence une page soigneusement occultée de son histoire familiale - qui le ramène aux sombres années de guerre et au génocide commis par les nazis -, aurait pu se prêter à un traitement tire-larme, débordant de pathos ou de bons sentiments. Fort heureusement, il n'en est rien: le film de Claude Miller est très humain, très juste et très beau. Et si je suis à présent plus qu'hésitante à aborder le roman de Philippe Grimbert, au moins pour le moment, c'est seulement parce que je ne peux plus imaginer un autre visage à ses héros, et que le film trop présent à mon esprit risquerait d'en occulter le texte...

17 novembre 2009

Suce-pince implacable

19117470_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20090604_042604"Les 39 marches" d'Alfred Hitchcock,
avec Madeleine Carroll et Robert Donat

Film d'espionnage au suspense implacable, c'est sans doute le film le plus célèbre de la période anglaise d'Alfred Hitchcock et Arte ne pouvait manquer de clôturer en sa compagnie son cycle consacré au réalisateur britannique. Ceci dit, même si j'ai passé un très bon moment et si je me suis laissée prendre au jeu d'un scénario réglé de main de maître, j'avoue garder un faible pour les deux films précédents - "Correspondant 17" et "Sabotage" - qui m'ont paru pêle-mêle plus drôles, plus touchants, plus vivants... mieux servis, aussi, par des décors plus réalistes qu'une lande écossaise garantie pure carton-pâte. Mais tout de même, c'est à voir!

D'autres films d'Alfred Hitchcock, dans mon chapeau: "Pas de printemps pour Marnie", "Les amants du capricorne", "Soupçons", "Mr and Mrs Smith", "Correspondant 17", "Sabotage" et "Fenêtre sur cour"

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