"A la vie, à la mort!" de Robert Guédiguian,
avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Daroussin, Jacques Gamblin et Gérard Meillan
Avec l'arrivée des belles journées d'été, c'est réglé comme du papier à musique, la saison théâtrale se termine et les programmes TV se désertifient. Mais heureusement, l'été c'est aussi la saison de l'écran total. Non, pas la crème solaire. Mais le festival de cinéma, organisé par l'Arenberg-Galeries et qui en vingt ans s'est imposé comme une véritable institution bruxelloise. Des derniers jours de juin aux premiers jours de septembre, l'Arenberg nous propose une programmation aussi diverse que passionnante, mêlant classiques (Losey, Hitchcock, Satyajit Ray, Ingmar Bergman...), inédits (avec un coup de projecteur sur les films sélectionnés pour la Quinzaine des réalisateurs au dernier festival de Cannes), documentaires et quelques reprises de l'année écoulée (le très beau film de James Gray "Two lovers" que je ne pourrais trop vous recommander).
C'est à ce festival que je dois sans doute quelques unes des plus belles découvertes cinématographiques de mon adolescence: celles qui m'ont fait aimer le cinéma, "L'eclisse", "Les fraises sauvages", "La soif du mal", "Kes" mais aussi des chefs-d'oeuvre inconnus tels "The shade" de Raphaël Nadjeri... Et cette année, vingtième anniversaire oblige, une section supplémentaire a été ajoutée au programme. "Vingt ans, vingt réalisateurs" retraçant vingt ans de cinéma à travers vingt films. Et pour l'année 1995: "A la vie à la mort!", sixième film et premier vrai succès public où Robert Guédiguian retrouve, une fois de plus, son quartier de l'Estaque et sa bande de fidèles. Ariane Ascaride, Jean-Pierre Daroussin et Gérard Meillan, ici renforcé par Jacques Gamblin infiniment vulnérable et touchant, donnent chair à un groupe d'amis gravitant autour du cabaret du Perroquet bleu, dont l'enseigne de néon jette ses derniers feux. Tous sont aux prises avec le chômage et les fins de mois difficiles, mais font face avec une solidarité indéfectible et cet optimisme délibéré qui relève de la combativité. Comme souvent chez Guédiguian, "A la vie, à la mort!" hésite entre la douceur de vivre et l'amertume qui, ici, l'emporte dans les dernières images. C'est véritablement poignant...
A lire, sur la toile, un article consacré à "A la vie, à la mort!".
Et pour le programme complet de l'écran total et toutes les informations pratiques, c'est ici.