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Dans mon chapeau...
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poesie
26 juin 2010

"Pastorale"

Tes yeux pensent: il fait éternel et doux.
Ta bouche tout en eau me salue et m'inonde.
Bouche vagabonde. Qui hésite.
Que couvre le silence.
Ne cesse de couler.

Quel message, cavalier?
Est-ce l'étoile?
Je te regarde et la regarde. Je crois en vous.
Gravissez la colline.
Cheminant par l'étendue. Ne cessez de venir et de repartir.
L'étoile est, nous le savons, dans sa secrète gloire.

Mohammed Dib, "Le coeur insulaire", Editions de la Différence/Clepsydre, 2000, p. 103

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26 mai 2010

Rencontre d'hiver avec António Lobo Antunes

Avec les oiseaux on apprend à mourir.
De même le froid de janvier
pris dans les mailles des branches n'enseigne pas autre chose,
disais-tu, regardant
les palmiers courir vers la lumière.
Qui arrivait à sa fin.
Et avec elle les mots.
J'ai cherché tes yeux où le bleu
innocent s'était réfugié.
Dans l'enfance, le coeur du lin
éloignait les animaux d'ombre.
Demain ce ne sera plus moi qui te verrai
grimper aux peupliers blancs.
Le resplendissement de tes mains impérissables.

Eugénio de Andrade

Foz de Douro, 18.1.2000

Poème placé en exergue de "N'entre pas si vite dans cette nuit noire" d'António Lobo Antunes, Points, 2004 (traduit du Portugais par Carlos Batista)

4 mai 2010

"Do not go gentle..."

"Do not go gentle into that good night,
Old age should burn and rave;
Rage, rage against the dying of the light.

Though wise men at their end know dark is right,
Because their words had forked no lightning they
Do not go gentle into that good night.

Good men, the last wave by, crying how bright
Their frail deeds might have danced in a green bay,
Rage, rage against the dying of the light.

Wild men who caught and sang the sun in flight,
And learn, too late, they grieved it on its way,
Do not go gentle into that good night.

Grave men, near death, who see with blinding sight
Blind eyes could blaze like meteors and be gay,
Rage, rage against the dying of the light.

And you, my father, there on the sad height,
Curse, bless, me now with your fierce tears, I pray.
Do not go gentle into that good night,
Rage, rage against the dying of the light."

Dylan Thomas, "Collected Poems 1934-1953", Everyman, 1993, p. 148

"N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s'emporter à la chute du jour;
Rager, s'enrager contre la mort de la lumière.

Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l'obscur est mérité,
Parce que leurs paroles n'ont fourché nul éclair ils
N'entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en une verte baie
Ragent, s'enragent contre la mort de la lumière.

Les hommes violents qui prirent et chantèrent le soleil en plein vol,
Et apprennent, trop tard, qu'ils l'ont affligé dans sa course,
N'entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante
Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s'égayer,
Ragent, s'enragent contre la mort de la lumière.

Et toi, mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t'en prie.
N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière."

Dylan Thomas, "Vision et Prière", Poésie/Gallimard, 1991, pp. 15-16 (traduit de l'Anglais par Alain Suied)

22 mars 2010

La poésie n'est pas un long fleuve tranquille

"Le livre canoë (poèmes et autres récits)" de Serge Delaive41TDJ718GYL__SL500_AA240_
4 étoiles

Editions de la Différence/Clepsydre, 2001, 138 pages, isbn 2729113568

Bien avant de se faire romancier et de signer avec son "Argentine" une vraie réussite du genre, Serge Delaive était poète. Mais un poète qui déjà contait des histoires. Un poète qui, entre les pages de ses livres, offrait déjà tout un monde à ses lecteurs.

A travers les quatre sections du "livre canoë" ("Parabellum", "Postures", "Antipoèmes" et "De la littérature"), à travers aussi une grand diversité formelle mêlant de longues séquence de vers libres à des poèmes courts dont la brièveté relève quasiment de l'instantané photographique ou encore à quelques textes en prose, Serge Delaive nous entraîne vers les horizons lointains de Vientiane ou de Buenos Aires où l'on croisera d'ailleurs quelques silhouettes qui réapparaîtront dans "Argentine". Tour à tour lyriques ou bien bousculés et comme heurtés par un sentiment d'urgence, ses vers nous immergent dans des histoires de fuite, de morts violentes, de suicide et d'abandon, flirtant avec le doute, les traîtrises de la mémoire et le sentiment, troublant au dernier degré, de l'impossibilité-même de la littérature. Et pourtant...

Décidément, sous la plume de Serge Delaive, la littérature et certainement la poésie n'ont rien d'un long fleuve tranquille. Et ce n'est certes pas le lecteur, tantôt déstabilisé, surpris, ému ou conquis, qui s'en plaindra...

Extrait:

Postures

(...)

La mousson renonce
à la terre ocre et détrempée
livrée désormais
au soleil carnivore
Les palmiers aréquiers
vigiles haut perchés
suent d'huile et du bétel
que l'on chiquera
en épiant les signes
avant-coureurs d'un
imminent typhon
qui trace déjà
larges gestes circulaires
en travers du ciel retiré
son lavis lourd et ses franges
aquatintes.

(...)

(Vientiane)
Le lent
l'indolent charme
de Vientiane en sarong
s'émiette par les mailles lâches
des heures qui pendouillent
se délitant jusqu'à l'usure
avant de glisser en vrilles paresseuses
à l'improviste
sur la nuit poussiéreuse.
(pp. 63-64 et p. 73)

Un autre extrait du "livre canoë", dans mon chapeau: "Sans doute".

D'autres livres de Serge Delaive, dans mon chapeau: "Argentine" et "Poèmes sauvages"

17 mars 2010

"Sans doute"

En un dixième de seconde
un peu moins sans doute
mon enfance s'est plombée
sur une détonation
et depuis c'est elle que je cherche
à mesure que tous les jours
un peu plus sans doute
mon enfance m'échappe
et je l'ai traversée sur les continents
dans la foule et la solitude
aussi sur des ventres matriciels
et j'ai fouillé les angles du monde
à l'envers j'ai dormi dans le lit des secrets
qu'on épluche un à un le dernier découvrant
le suivant comme poupées gigognes
pour refluer au point de départ
où tout commence quand l'enfance
finit je n'ai rien trouvé sinon rien
on a beau jouer le jeu le jour
feindre que vivre au coin d'un sourire
on sait quand même qu'au milieu de soi
quelque chose à l'écart pourrit
et qu'à cette rapide moisissure
il est inutile de rétracter
la dernière consonne de détonation
parce que ça sonne le temps à peine
d'un dixième de seconde vous aviez un père
et le voilà en allé avec votre enfance
sur son épaule puis il faudra bien vivre
devenir père et simuler peut-être
de croire en la poursuite
d'un temps révolu disparu
au moment mécanique du revolver
le temps d'annuler le temps
un peu moins un peu plus qu'importe
des bras chauds un modèle
une exigence et la belle et pure folie
entre lesquels loger notre enfance
à côté du coffre aux trésors
de tout ce qui est à jamais
sans nul doute
perdu.

Serge Delaive, "Le livre canoë (poèmes et autres récits)", Editions de la Différence/Clepsydre, 2001, pp. 23-24

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17 février 2010

D'amour, de manque et de grand large

"Où chaque soleil qui vient est un soleil rieur" de Jean-Marie Barnaud, 51tj_2B5K_2BFzL__SL500_AA240_
Illustrations de Laurence Jeannest
4 ½ étoiles

Cheyne, 2008, sans pagination, isbn 9782841161287

En couchant sur le papier ces cinq lettres qu'un capitaine au long cours du XIXème siècle adresse à l'épouse qui l'attend au pays, Jean-Marie Barnaud nous offre à l'évidence cinq très beaux poèmes d'amour où la nostalgie, le doute, le manque et la douleur de la privation se mêlent à l'espoir des retrouvailles, et à ces instants de confiance "où chaque soleil qui vient est un soleil rieur".

Mais en nous suggérant en sus un paysage continuellement mouvant à l'égal des images de Laurence Jeannest dont le camaïeu de gris et de bleu se fait infiniment changeant, Jean-Marie Barnaud nous donne encore bien plus à lire entre les lignes de ces cinq textes brefs: le grand large, ses heures paisibles, ses bourrasques et ses embruns... Tout un voyage intérieur qui est, aussi et parmi d'autres, le voyage de l'écriture. Et on le croit sans peine lorsqu'il avoue dans sa postface à ces lettres: "Mieux vaudrait dire plutôt que c'est la mer qui me les a données: de la fenêtre de ma chambre, à deux cent mètres à peine des galets, je voyais à l'est, tous les matins de grand beau temps, émerger le soleil tout rond, rouge comme les kakis de mon jardin qui flambent dans l'automne (...)." Quand une fenêtre s'ouvre sur un vaste monde "plus loin que l'Inde et que la Chine, vers le Japon, passant la mer de Chine et le détroit de Formose". Et quand la poésie se révèle bien plus que ce qu'elle semblait être.

Extrait:

"En mer, ce 22 décembre 1863
15°.35' S 95° E

(...)

Que nous sommes seuls au monde,
Marie, toutes îles
maintenant fondues dans l'horizon,
que nous sommes seuls,
chacun dans l'éclat de son désir!
Et c'est votre visage
que le ciel de mer partout dissémine,
gris ou sombre sous l'orage,
et parfois d'un bleu rieur
quand le traverse
le vol des grands pétrels,
couples d'amants fidèles,
et l'on s'invente alors
pour les jours proches
un Noël chanteur...

Quel lieu précaire est le nôtre;
Marie, ce midi de décembre,
quel centre du monde sans cesse
à basculer d'un abîme l'autre,
quand le seul centre qui m'aimante
est en vous, à dix mille milles!"

23 janvier 2010

"Femmes des années folles"

Onze années très noires
la mort était là pour la première fois
avec son visage de tango
la fleur serrée entre les dents.
Après avoir été
une traînée exhibant ses paillettes
au théâtre elle m'expliquait l'argent pièce à pièce
- ses yeux se fermèrent -
l'amoureuse la sublime
femme des années folles
elle a vieilli elle est morte hier
elle avait un saint homme dans la peau
encore même à l'agonie
elle l'aima avec un caillot de sang qui lui brouillait la langue
avec ses yeux gris azurés
cette raie au milieu brillantinée et le bandonéon
éclaboussait de tragédie ses bas tissés
- folle à lier par sa bouche rouge -
les femmes des années folles prennent la fuite
comme ça entre les doigts
histoires de foetus noyés dans les cuvettes des w.-c.
et moi j'adorais sa jupe ardente
le mégot lancé furieusement sur trottoir
écrasé à n'en plus pouvoir sous le soulier de satin
le sourcil arc-en-ciel duveteux
fausses émeraudes transperçant les oreilles
alcooliques prostrées
pourries génériques sanglantes
pétries glaciales humbles
maigres et nues des années folles
elles viennent se jeter sur un lit
- dehors c'es le carnaval du monde -
puritaines putes pacifiques
j'ai hérité d'elles
je leur arrache le cancer du rein
j'absorbe jusqu'à la dernière cendre de leur maigreur
félonies dans les hôtels toilettes pimpantes poignardées
je jure et tire contre les gangsters
contre les macs impuissants
sadiques gélatineux
aigres fantômes des carrefours
je pleure sur l'album de photos me penche vacille
après tout ce temps on peut dire qu'elles ont été tuées par
l'abstinence les scandales
le balais la planche à repasser
les chaudrons charbonneux les jupons brodés
les suçons sous les bras
les gros ventres les bars les victrolas les perruques
les grains de beauté à demi effacés par la sueur
- j'ai peur de la rencontre avec le passé qui revient -
vieilles aimées des années folles
souveraines mal lunées poupées savoureuses
lionnes faciles elles me plaisent
je les admire je me suicide pour vous chers fossiles
qui vont me laisser leurs malles pleines de fringues
la vocation d'actrice
les clés du nid amies décorées
cinéma muet corsets amidonnés
bavardes pisseuses
qui vont me les laisser
ne faites pas les comptes de leurs années
enragées du tango croupissant sur des chaises roulantes
aveugles rouspéteuses raisonnables femmes des années folles
je suis ici grâce à vous.

Zoé Valdés, "Une Habanera à Paris", Gallimard/Du monde entier, 2005, pp. 35-37 (traduit de l'Espagnol par Claude Bleton)

25 décembre 2009

"Christmas"

La neige est sur Noël et Noël sur la neige
Avec un soleil d'or qui dessine des arbres
Des maisons des autos des enfants qui se cabrent
En glissant sur les fesses une pente en arpège

Aménagée au coin Montarville et Saint-Charles
Jerry a étrenné son beau paletot beige
Et sort avec Rita dans la lumière grège
Que Noël fait couler aux hanches des érables

Le jour est lumineux comme un regard d'enfant
On oublie qu'on est vieux que le monde est dément
Moins dément que la vie Plus vivant que la mort

La lumière parfois cisèle un diamant
Et vous le jette à l'oeil tel un simple trésor
C'est gratuit à Noël Comme l'amour et l'or

Jean O'Neil, "Montréal by foot", Editions Libre Expression, 2005, p. 80

Un autre poème de Jean O'Neil, dans mon chapeau: "Now is the time"

19 décembre 2009

Entre bonheur et frustration

"Une Habanera à Paris" de Zoé Valdés41NT6E10EXL__SL500_AA240_
4 ½ étoiles

Gallimard/Du monde entier, 2005, 111 pages, isbn 2070773434

(traduit de l’Espagnol par Claude Bleton)

Si elle est surtout connue chez nous comme romancière, Zoé Valdés était bel et bien entrée en littérature par le biais de la poésie et d’un premier volume, "Repuestas para vivir", publié à Cuba en 1986. Mais son oeuvre poétique est – et c’est malheureux – peu traduite en Français, à l’exception d’une anthologie ("Les poèmes de La Havane", Antonio Soriano, 1997) et d’un unique recueil traduit dans son intégralité ("Compartiment fumeurs", Actes Sud, 1999).

Rassemblant des textes tirés de cinq recueils datés entre 1986 et 2002 ("Repuestas para vivir", "Todo para una sombra", "Vagón para fumadores", "Cuerdas para el lince" et "Breve beso de la espera"), "Une Habanera à Paris" vient donc combler une véritable lacune, et me laisse, en bout de course, partagée entre bonheur et frustration.

Bonheur car j’ai retrouvé dans ces poèmes de Zoé Valdés tout ce que ses romans (comme "La douleur du dollar" ou "Café Nostalgia"...) offrent de meilleur: un univers bouillonnant où le tragique se mêle à la joie, et le plaisir à la douleur. J’ai retrouvé une écriture sensuelle, puissamment évocatrice, crue parfois mais toujours intensément vivante. Et frustration, bien sûr à l’idée de ne pouvoir savourer ici qu’une petite partie d’une oeuvre poétique qui a tout pour transporter ses lecteurs. Des textes brefs et encore assez classiques de "Repuestas para vivir" aux formes plus longues et libres qui s’imposent dans "Vagón para fumadores", on peut certes se risquer à deviner une évolution, tout comme l’on peut apprécier la place que l’Europe prend petit à petit, aux côtés de Cuba, au fil de très beaux textes inspirés par Arthur Rimbaud, Egon Schiele ou Paris dans les recueils les plus récents. Mais on en est réduit, vraiment, aux conjectures, à la curiosité et à la gourmandise face à une oeuvre qui échappe hélas encore largement aux lecteurs francophones. Chers éditeurs, à quand donc une traduction exhaustive de la poésie de Zoé Valdés ?

Extrait:

Pas même rien

Ecoute  il ne nous reste rien
Pas même ces bruits
Effrayants d’antan
Toi  l’assassin de l’audace
Tu aurais dû explorer mon visage
Bien que j’aie tout effacé
Les traces de la soif
L’excès des vérités
Ecoute  il ne reste rien
Pas même ce silence
De début de siècle
J’ai même effacé la nuit
Remplacée par une nuit plus durable
Par la douleur et le sang
C’est devenu une habitude
Même si personne ne pense à la douleur
Même si personne n’a l’audace de saigner
Ou presque de réfléchir à la mort
Ecoute  il ne reste rien
Et rien de nous.
(p. 91)

D'autres extraits de "Une Habanera à Paris", dans mon chapeau: "L'enfance était du pain chaud" et "Femmes des années folles".

Zoé Valdés était l'auteur des mois d'octobre et novembre 2009 sur Lecture/Ecriture.

D'autres livres de Zoé Valdés, dans mon chapeau: "Soleil en solde", "L'éternité de l'instant", "Café Nostalgia" et "Danse avec la vie" 

2 décembre 2009

Un jardin, un jour en juin

"För trött att sova börjar han bygga en trädgård
eller närmast en ensam park och väljer en dag i juni
Där placerar han fyra vita gammaldags rottingstolar.
Han kallar på de innenboende och de kommer i ljusa kläder,
samlas kring bordet där lampan tänds och skymningen dröjer.
Där är barn som springer omkring och försvinner.
De aldre
lutar sig mot varandra, han hör inte vad de säger.
Så länge han ser dem lever de ännu när mörkret faller,
lätt, som det brukar i juni, tills ett stråkdrag av kyla
driver dem in i trappans mörker och parken åter är tyst.
Det som var och är efterlangtat fanns där och finns:
lampan lyser på bordet när han om morgonen vaknar."

"Trop fatigué pour dormir, il se met à bâtir un jardin
ou plutôt un parc solitaire, et choisit un jour en juin.
Il y place quatre chaises en rotin blanc à l'ancienne.
Il appelle les habitants qui s'avancent en habits clairs, s'assemblent
autour de la table, où la lampe est allumée et où le crépuscule
s'attarde. Des enfants courent autour et disparaissent.
Les aînés,
dont il n'entend pas les propos, se penchent les uns contre les autres.
Aussi longtemps qu'il les voit, ils vivent encore lorsque l'obscurité tombe,
légère, comme toujours en juin, jusqu'à ce qu'un coup d'archet de froid
les conduise au coeur des ombres de l'escalier et que le parc devienne
silencieux. Ce qui fut et qu'on regrette était là et s'y trouve encore:
la lampe brille sur la table quand, le matin, il s'éveille."

Bo Carpelan, "Dehors", Arfuyen, 2007, pp. 36-37 (traduit du Suédois par Pierre Grouix)

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