"Cala-te, a luz arde entre os lábios
e o amor não contempla, sempre
o amor procura, tacteia no escuro,
esta perna é tua?, é teu este braço?,
subo por ti de ramo em ramo,
respiro rente à tua boca,
abre-se a alma à lingua, morreria
agora se mo pedisses, dorme,
nunca o amor foi fácil, nunca,
também a terra morre."
"Tais-toi, la lumière brûle entre les lèvres
et l'amour ne contemple pas, sans cesse
l'amour cherche, tatônne dans l'obscurité,
cette jambe est la tienne?, il est à toi ce bras?;
je m'élève sur toi de branche en branche,
je respire aux abords de ta bouche,
l'âme s'ouvre à la langue, je mourrais
maintenant si tu me le demandais, dors,
jamais l'amour ne fut facile, jamais,
elle aussi la terre meurt."
Eugénio de Andrade, "Matière solaire", Editions de la Différence/Le fleuve et l'écho, 2000, pp. 60-61 (traduit du Portugais par M.A. Câmara Manuel, M. Chandeigne et P. Quillier)