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Dans mon chapeau...
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6 octobre 2008

Le lecteur idéal (1)

"En d'autres termes, la distance que le bon lecteur choisit d'instaurer pendant la lecture n'est pas celle existant entre l'écrit et le narrateur, mais entre l'écrit et vous-même: non pas, «Dostoïevski a-t-il vraiment assassiné et dépouillé des veuves âgées lorsqu'il était étudiant?», mais vous, lecteur, qui vous mettez à la place de Raskolnikov pour ressentir l'horreur, le désespoir, la détresse pernicieuse, combinée à un orgueil napoléonien, la mégalomanie, la frénésie de la faim, de la solitude, de la passion et de la lassitude, associées au désir de mourir, pour établir un parallèle (les conclusions resteront confidentielles) non entre le personnage du récit et divers scandales de la vie de l'auteur, mais entre le héros de l'histoire et votre ego intime, dangereux, misérable, dément et criminel, la terrifiante créature que vous enfermez au secret pour que personne n'en soupçonne jamais l'existence, ni vos parents, ni ceux que vous aimez, de peur qu'ils ne s'écartent de vous comme si vous étiez un monstre (...)"

Amos Oz, "Une histoire d'amour et de ténèbres", Gallimard/Folio, 2005, p. 62 (traduit de l'Hébreu par S. Cohen)

Auteur des mois d'août et septembre 2008, sur Lecture/Ecriture

Le lecteur idéal (2)

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