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Dans mon chapeau...
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3 mars 2010

"Tumultes guerriers sur les côtes marocaines"

Les tapisseries tournaisiennes de Pastrana,
Musées Royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles,
Jusqu'au 14 mars 2010

A l'occasion de la présidence espagnole de l'Union européenne, Bruxelles accueille toute une série de manifestations culturelles mettant en valeur le patrimoine de la péninsule ibérique. Et tel est bien le cas de l'exposition proposée en ce moment par les musées royaux d'art et d'histoire au parc du Cinquantenaire, même si pour l'occasion il s'agit aussi d'une oeuvre majeure du patrimoine belge qui revient au pays: à savoir un splendide ensemble de quatre tapisseries tournaisiennes tissées dans le dernier quart du XVème siècle pour commémorer la prise des villes marocaines d'Arzila et de Tanger par le roi de Portugal Alphonse V.

Pastrana

Détail d'une des tapisseries de Pastrana (Cliché Paul M.R. Maeyaert, source: prospectus de l'exposition)

Conservées depuis de longues années à Pastrana dans la province espagnole de Guadalajara, ces quatre tapisseries viennent d'être entièrement restaurées par les soins de la manufacture royale De Wit à Malines et elles resteront exposées au musées du Cinquantenaire jusqu'au 14 mars avant de repartir pour l'Espagne. C'est une belle occasion d'admirer un ensemble exceptionel par sa cohérence, qui constitue en outre une vraie mine d'information sur l'armement de la fin du XVème siècle. A ce titre, les amateurs d'histoire militaire feront certainement leur miel du diaporama présenté à la sortie de la salle d'exposition et qui revient plus en profondeur sur certains détails des tapisseries.

Les tapisseries tournaisiennes de Pastrana sont accessibles dans le cadre des collections permanentes des musées royaux d'Art et d'Histoire (sans surtaxe, donc - suivre le parcours thématique Gothique-Renaissance-Baroque).

Présentation de l'exposition sur le site du musée.

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9 janvier 2010

Une belle balade en forêt

"Les peintres de la forêt de Soignes",
Musée Communal d'Ixelles (Bruxelles)

Considérée aujourd'hui encore comme le "poumon vert de Bruxelles", la forêt de Soignes a aussi inspiré de nombreux artistes, belges et étrangers, qui prirent dès les années 1850 l'habitude de venir y peindre "sur le motif", suivant en cela l'exemple des membres de l'école de Barbizon. Leurs oeuvres sont aujourd'hui rassemblées le temps d'une belle exposition au musée communal d'Ixelles, où elles se voient regroupées non selon leur chronologie ou leur appartenance à l'une ou l'autre école mais bien suivant les lieux qui y sont représentés, nous offrant ainsi une belle balade des alentours de l'avenue de Tervueren jusqu'aux chaussées de Waterloo et d'Alsemberg.

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Joseph-Théodore Coosemans, Le chemin des Loups à Tervueren, Museum Hof van Melijn, Tervueren (source: Emmanuel Van de Putte, "Les peintres de la forêt de Soignes", Racine, 2009, p. 41)

C'est un vrai bonheur que de se promener ainsi dans un si bel écrin de verdure. Un bonheur qui ne va d'ailleurs pas sans un véritable sentiment de dépaysement devant la diversité des styles des artistes que l'on croisera au cours de cette promenande, et - aussi - tant certains des lieux portraiturés ont changé depuis le milieu du XIXème siècle.

Cette très belle exposition referme déjà ses portes demain soir. Courez-y vite, vraiment, ce n'est que du bonheur!

Présentation de l'exposition, sur le site du musée communal d'Ixelles

6 janvier 2010

Un amateur éclairé - Carnet de Stockholm (11)

IMG_1360rPrins Eugens Waldermarsüdde,
Djurgården, Stockholm

Nichée dans la verdure de l'île de Djurgården, au coeur d'un jardin dont les terrasses s'étagent jusqu'à la mer, la résidence du prince Eugène, fils cadet du roi Oscar II, tient davantage d'une belle villa bourgeoise, à l'aménagement certes très confortable, que d'une demeure princière. Léguée à l'état suédois, cette belle demeure est aujourd'hui devenue un musée et l'on peut toujours y admirer, exposées parmi le mobilier d'origine, les collections artistiques de son ancien propriétaire qui fut à la fois un amateur éclairé et un excellent peintre paysagiste.

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La villa du prince Eugène à Waldemarsüdde, Stockholm (Cliché Fée Carabine)

Annexe moderne à la villa, une galerie accueille en outre des expositions temporaires privilégiant l'oeuvre d'artistes suédois. Lors de ma visite, en septembre, c'est le peintre Carl Wilhelm Wilhelmson qui y était plus particulièrement mis à l'honneur. Elève de Carl Larsson, celui-ci s'est consacré, tout comme son maître, à peindre les simples joies de la vie villageoise et familiale, en des scènes souvent très colorées.

 

 

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Carl Wilhelm Wilhelmson, Dans les rochers à Fiskebäckskil (source)

Le site du Prins Eugens Waldemarsüdde [en Anglais] 

3 décembre 2009

"Le maître des Passions"

"Rogier van der Weyden",
M Leuven
Du 20 septembre au 6 décembre 2009

Au terme de profondes transformations, doté d'un nouveau nom ("M Leuven"), le musée de la ville de Louvain a été inauguré le 20 septembre dernier. Et comment mieux marquer le coup que par une rétrospective consacrée à Rogier van der Weyden? Né à Tournai vers 1400, celui qui fut le peintre officiel de la ville de Bruxelles tout en jouissant des faveurs de la cour des ducs de Bourgogne, connut en effet un franc succès auprès d'une clientèle fortunée dans la ville brabançonne.

Si de nombreux éléments de la vie du maître nous restent inconnus, l'exposition du M offre une occasion rêvée de découvrir tout à la fois son oeuvre - fut-ce par l'intermédiaire de copies plus tardives ou de versions d'atelier - et son époque. S'ouvrant par une première salle consacrée aux témoignages de l'influence - et elle fut grande - que le maître exerça sur ses contemporains, l'exposition se poursuit au travers une série de salles thématiques évoquant successivement:

  • les portraits et diptyques de dévotion (dont certains se voyaient ici recontitués pour la première fois depuis des siècles)
  • les représentations de la Vierge à l'Enfant, et notamment celles de Saint-Luc dessinant la Vierge ou la 'Sacra Conversazione' importée d'Italie que Rogier van der Weyden contribua tout particulièrement à populariser.

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Rogier van der Weyden, Marie-Madeleine lisant (fragment d'une Sacra conversazione), Londres, National Gallery (source)

  • les dessins préparatoires
  • et bien sûr les Passions qui valurent au peintre tournaisien une réputation dépassant le cadre des frontières du plat pays, et auquel le très beau groupe sculpté de la Mise au tombeau de la collégiale Saint-Vincent de Soignies vient offrir un dernier écho.

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Rogier van der Weyden, Retable des Sept Sacrements, Anvers, Musées Royaux des Beaux-Arts (source)

Enfin, l'exposition se referme sur l'un des chefs-d'oeuvre incontesté de Rogier van der Weyden: le retable des Sept Sacrements peint pour Jean Chevrot, évêque de Tournai et proche conseiller du duc de Bourgogne Philippe le Bon. Exposition tout à fait passionnante, faut-il encore le dire, parce qu'elle permet véritablement de se replonger dans la vie artistique du XVème siècle, et même si à y regarder de près les copies d'après l'oeuvre de Rogier van der Weyden ou les oeuvres d'atelier s'y révèlent bien plus nombreuses que les oeuvres originales du maître dont beaucoup sont perdues ou trop fragiles pour supporter d'être déplacées. Je vous la recommanderais chaudement... si je ne la savais pas quelque peu victime de son succès et complètement sold out jusqu'à son dernier jour.

Le site officiel de l''exposition.

Et celui du M Leuven.

18 novembre 2009

Le design dans tous ses états - Carnet de Stockholm (8)

IMG_1360rLe musée national,
Blasieholmen,
Stockholm

Petit musée, lorsqu'on le compare à ses collègues internationaux - le Louvre ou encore les National Gallery de Londres et d'Ottawa - le musée national de Stockholm ne manque pourtant pas d'arguments pour retenir l'attention des visiteurs, selon des lignes de force qui reflètent les politiques d'acquisition récentes mais aussi - surtout - les goûts, les intérêts et les passions des amateurs d'art qui lui ont légué leurs collections, tels le roi Gustave III ou le comte Carl Gustav Tessin. On pourra ainsi y admirer deux apôtres du Greco, quelques très belles toiles de Rembrandt et une remarquable collection de peintures françaises des XVIIIème et XIXème siècles. Mais ce sont sans doute les oeuvres des artistes suédois qui attireront le plus sûrement le regard du touriste venu d'ailleurs: des peintres paysagistes parmi lesquels l'on retrouvera August Strindberg, ou des peintres de la vie quotidienne, des scènes villageoises ou de l'intimité familiale tel, bien sûr, Carl Larsson.

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Carl Larsson, Pontus, Stockholm, Musée national (source)

Dans la section des arts appliqués, les cabinets de curiosité, les majoliques italiennes et les faïences de Delft donnent la réplique au design suédois du XXème siècle. Ces dernières salles recèlent de quoi satisfaire tous les goûts et les dégoûts, du beau et du pratique à l'extravagant et à l'horrible, de la production la plus courante (la cireuse électrolux de ma grand-mère ou du moins sa petite soeur, ou encore la table lack d'Ikea) aux objets les plus luxueux (le service à dîner des réceptions Nobel), sans oublier de superbes tissus d'ameublement.

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Tissu créé par Maija et Kristina Isola pour Marimekko (source)

Le site officiel du musée [en Anglais]

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10 septembre 2009

L'écrivain en son dernier logis - Carnet de Stockholm (1)

IMG_1360rLe Musée Strindberg,
Drottninggatan, 85
Stockholm

Au retour de quelques jours de vacances à Stockholm, c'est le moment de tourner les pages de mon petit carnet - pour rester dans la couleur locale, disons un de ces jolis cahiers aux couvertures de couleurs vives de chez Ordning & Reda - et de me replonger une dernière fois dans sa moisson d'images, de soleil et de brise marine. Et notre première escale nous emmènera Drottninggatan, dans l'une des rues les plus commerçantes et animées du quartier de Norrmalm.

Au terme de nombreux voyages, le plus turbulent des écrivains suédois du XIXème siècle - j'ai nommé August Strindberg - a en effet posé ses valises dans un petit appartement au quatrième étage de l'immeuble connu sous le nom de la tour bleue, en référence non à la couleur de sa façade - peinte comme souvent à Stockholm dans une jolie teinte ocre -, mais bien au bleu ciel dont se pare sa cage d'escalier. Strindberg y passa les quatre dernières années de sa vie, de 1908 à 1912, entourés de ses livres et des bustes de Goethe et de Schiller qui ornent aujourd'hui encore la salle à manger.

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La salle à manger, Musée Strindberg, Stockholm (Cliché Fée Carabine)

Depuis 1973, son appartement, dont le décor et l'ameublement ont été reconstitués aussi fidèlement que possible, est en effet devenu un musée à la mémoire de l'auteur de "Mademoiselle Julie": un musée d'autant plus émouvant qu'il donne l'impression d'être toujours habité, les livres sur le point d'être feuilletés, les plumes alignées avec un soin presque maniaque d'un côté du bureau prêtes à servir...

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Carl Eldh, Le monument à August Strindberg (détail), Tegnerlunden, Stockholm (Cliché Fée Carabine)

La visite de l'appartement proprement dit est en outre complétée par celle de quelques salles d'exposition, installées dans l'appartement voisin, et évoquant pêle-mêle l'oeuvre graphique d'August Strindberg, qui fut aussi un excellent peintre de paysage, et par le biais de costumes, de maquettes et de photographies de quelques productions récentes de son théâtre. Et une fois franchi le seuil de la tour bleue, pourquoi ne pas tourner à gauche dans Tegnergatan et aller saluer sous les arbres de Tegnerlunden le monument que le sculpteur Carl Eldh a consacré au dramaturge...

Sur la toile, vous pourrez lire aussi une biographie d'August Strindberg, sur Wikipedia [en Français], ainsi que le site du musée Strindberg [bilingue Suédois-Anglais].

Des livres d'August Strindberg, dans mon chapeau: "Mademoiselle Julie" - "Le Pélican" et "Le sacristain romantique de Rånö"

6 septembre 2009

Toute l'oeuvre d'une vie

EXP_KANDINSKY"Kandinsky",
Paris, Centre Pompidou
Du 8 avril au 10 août 2009

Co-produite par le Centre Pompidou, la Städtische Galerie im Lenbachhaus (Munich) et le musée Solomon R. Guggenheim de New York, la grande rétrospective Kandinsky qui s'est tenue cet été au Centre Pompidou avait tout d'une superproduction hollywoodienne. Une centaine de tableaux, encore complétés de dessins et de gravures, permettaient d'explorer en quelques heures à peine toute l'oeuvre d'une vie aussi longue que bien remplie, des débuts encore fortement imprégnés par le folklore russe (une vraie découverte en ce qui me concerne!) aux toiles abstraites et colorées, plus tardives et bien plus connues, en passant par les expériences du Cavalier bleu ou du Bauhaus, le tout abordé suivant une séquence pratiquement chronologique.

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Couple à cheval, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich (Adagp, Paris: source)

Une telle accumulation d'images, de couleurs, d'impressions si diverses, a quelques chose d'écrasant. C'est presque trop pour une seule visite (hélas, c'était tout ce que je pouvais me permettre!), passionnant de bout en bout et pourtant à la sortie, tout se brouille et on peine à mettre le doigt sur un coup de coeur, un éblouissement particulier...

La présentation de l'exposition, sur le site du Centre Pompidou

Et surtout le très bon dossier pédagogique!

20 août 2009

Coup d'oeil indiscret sous les couvertures...

imagetoiteurope_52a0d"Les toits de l'Europe"
Paris, Cité de l'architecture et du patrimoine (Coupole de Cahors)
Du 8 juillet au 7 septembre 2009

Les toits - plus particulièrement les charpentes dissimulées au regard extérieur sous les couvertures de plomb ou d'ardoise, et qui ne sont généralement pas accessibles au public par l'intérieur - sont trop souvent négligés des amateurs du patrimoine architectural. Couronnant des années de recherches menées en collaboration par plusieurs équipes européennes, la petite exposition qui se tient en ce moment dans la grande coupole de la galerie des peintures, à la cité de l'architecture et du patrimoine du palais de Chaillot, vient donc fort à propos combler une véritable lacune.

On y découvrira, en l'espace d'une vingtaine de vitrines à la présentation très didactique, un exposé succinct des techniques (et des outils) de charpenterie, ainsi que des principes de la dendrochronologie*. Le tout est complété par une sélection de maquettes de charpentes remarquables, dont les modèles n'ont malheureusement pas tous survécu jusqu'à nos jours. A ce titre, la maquette de l'ancienne charpente de la cathédrale de Reims, détruite par un incendie pendant la première guerre mondiale et remplacée ensuite par une charpente en béton armé, mérite sans doute une attention particulière...

Voilà donc une exposition très recommandable (en dépit de sa petite taille) pour tous les curieux du patrimoine architectural. Et puis, on peut toujours poursuivre la visite par une exploration de la galerie des peintures de la cité de l'architecture et du patrimoine (où le moins que l'on puisse dire est que les visiteurs ne se marchent pas sur les pieds ;-): ce n'était pourtant pas sans intérêt même s'il y faisait un peu chaud....) 

* Pour faire très très court, la dendrochronologie est une technique d'analyse qui permet de dater des échantillons de bois à partir d'une mesure des épaisseurs des cernes de croissance, et cela pour autant qu'un certain nombre de conditions (statistique d'échantillonage suffisante, disponibilité d'une courbe de référence appropriée, etc...) soient satisfaites...

La présentation de l'exposition, sur le site de la cité de l'architecture et du patrimoine.

12 août 2009

Auguste Rodin portraitiste

affportg1"La fabrique du portrait - Rodin face à ses modèles",
Paris, Musée Rodin,
Du 10 avril au 23 août 2009

C'est certes un petit musée que le Musée Rodin, mais si agréable que l'on peut y revenir encore et encore, sans se lasser, en particulier par une belle journée d'été où il fait bon flâner dans les jardins tandis que le soleil joue à cache-cache avec quelques moutons blancs, renouvelant ainsi continuellement les jeux de lumière qui animent les sculptures du maître, et les oeuvres de celle qui fut son amante et sa plus brillante élève - Camille Claudel. Et si les charmes du jardin et de la collection permanente du musée ne suffisent pas à vous attirer rue de Varenne, peut-être vous laisserez-vous tenter par la belle exposition, intitulée "La fabrique du portrait", qui s'y tient encore jusqu'au 23 août.

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Auguste Rodin, Les trois ombres, Paris, Musée Rodin (Cliché Fée Carabine)

Auguste Rodin a beaucoup travaillé d'après nature, allant jusqu'à engager des modèles de substitution pour réaliser son buste de Baudelaire ou sa célèbre statue de Balzac. Pour ces oeuvres de commande, comme pour les portraits de ses proches, il observait son modèle sous absolument toutes ses coutures, le dessinant parfois à grands traits brusques mais débordants de vie. Et l'exposition du Musée Rodin nous offre une véritable plongée dans l'alchimie complexe au coeur de ce travail de portraitiste, et des multiples métamorphoses imposées au fil des différentes versions d'un même sujet, alors que l'artiste - par exemple dans la série des têtes de la comédienne japonaise Ota Hisa - s'éloignait de plus en plus de la simple ressemblance physique. C'est une invitation à poser un autre regard sur l'oeuvre du sculpteur: plus attentif aux détails mais aussi à ce que ses portraits révèlent, parfois, au-delà d'eux-mêmes et des traits de leurs modèles. Et c'est tout à fait passionnant.

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Auguste Rodin, Ota Hisa, dite Hanako, Plâtre, Paris, Musée Rodin (Cliché C. Baraja, Musée Rodin, source)

Présentation de l'exposition sur le site du musée Rodin.

24 juillet 2009

La Renaissance à Prato

"Filippo et Filippino Lippi - La Renaissance à Prato",
Paris, musée du Luxembourg
Du 25 mars au 2 août 2009

Située à quinze kilomètres de Florence, la petite ville industrielle de Prato est tombée assez tôt dans la sphère d'influence de sa puissante voisine. Et la création artistique ne faisait pas exception à cette règle, car c'est à un moine florentin, fra Filippo Lippi, que furent confiés quelques unes des commandes les plus prestigieuses dont s'enorgueillit aujourd'hui encore la ville des bords du Bisenzio: le cycle des "Vies de Saint Etienne et de Saint Jean-Baptiste" dans le Duomo, mais aussi "La Vierge à la Ceinture, entre Saint Thomas, la commanditaire Bartolommea de Bovacchiesi, les saints Grégoire, Augustin, Tobie, Marguerite et l'archange Raphaël" du couvent de Sainte-Marguerite. C'est d'ailleurs pendant qu'il honorait cette dernière commande que Filippo Lippi devait tomber amoureux d'une jeune novice du couvent, Lucrezia Buti, qui lui donnera un fils, Filippino, et qui prêtera ses traits à Sainte-Marguerite et à la célèbre "Vierge à l'Enfant" des Offices.

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Filippo Lippi et Fra Diamante, "La Vierge à la Ceinture, entre Saint Thomas, la commanditaire Bartolommea de Bovacchiesi, les saints Grégoire, Augustin, Tobie, Marguerite et l'archange Raphaël", Prato, Museo Civico (source)

Mais l'exposition du Musée du Luxembourg ne se concentre pas sur ce seul scandale - fut-il un des plus fameux de la Renaissance italienne - ni d'ailleurs sur les seules oeuvres de Filippo Lippi, nous offrant aussi l'occasion de découvrir l'art de Prato avant et après l'arrivée du turbulent Florentin. L'exposition s'ouvre ainsi sur une brève évocation des prédécesseurs de Filippo Lippi, encore proches de la tradition gothique, et se referme en compagnie de ses disciples tout en nous permettant d'admirer un étonnant "Christ en croix" de Sandro Boticelli qui fut son élève et le "retable de l'Audience", oeuvre de son fils Filippino.

Seule (petite) fausse note: le texte des panneaux introductifs placés à l'entrée de chaque salle m'a paru bizarrement mal écrit, dans style si pesant que je n'ai pu m'empêcher d'y voir une mauvaise traduction...

Le site du Musée du Luxembourg

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