La Renaissance à Prato
"Filippo et Filippino Lippi - La Renaissance à Prato",
Paris, musée du Luxembourg
Du 25 mars au 2 août 2009
Située à quinze kilomètres de Florence, la petite ville industrielle de Prato est tombée assez tôt dans la sphère d'influence de sa puissante voisine. Et la création artistique ne faisait pas exception à cette règle, car c'est à un moine florentin, fra Filippo Lippi, que furent confiés quelques unes des commandes les plus prestigieuses dont s'enorgueillit aujourd'hui encore la ville des bords du Bisenzio: le cycle des "Vies de Saint Etienne et de Saint Jean-Baptiste" dans le Duomo, mais aussi "La Vierge à la Ceinture, entre Saint Thomas, la commanditaire Bartolommea de Bovacchiesi, les saints Grégoire, Augustin, Tobie, Marguerite et l'archange Raphaël" du couvent de Sainte-Marguerite. C'est d'ailleurs pendant qu'il honorait cette dernière commande que Filippo Lippi devait tomber amoureux d'une jeune novice du couvent, Lucrezia Buti, qui lui donnera un fils, Filippino, et qui prêtera ses traits à Sainte-Marguerite et à la célèbre "Vierge à l'Enfant" des Offices.
Filippo Lippi et Fra Diamante, "La Vierge à la Ceinture, entre Saint Thomas, la commanditaire Bartolommea de Bovacchiesi, les saints Grégoire, Augustin, Tobie, Marguerite et l'archange Raphaël", Prato, Museo Civico (source)
Mais l'exposition du Musée du Luxembourg ne se concentre pas sur ce seul scandale - fut-il un des plus fameux de la Renaissance italienne - ni d'ailleurs sur les seules oeuvres de Filippo Lippi, nous offrant aussi l'occasion de découvrir l'art de Prato avant et après l'arrivée du turbulent Florentin. L'exposition s'ouvre ainsi sur une brève évocation des prédécesseurs de Filippo Lippi, encore proches de la tradition gothique, et se referme en compagnie de ses disciples tout en nous permettant d'admirer un étonnant "Christ en croix" de Sandro Boticelli qui fut son élève et le "retable de l'Audience", oeuvre de son fils Filippino.
Seule (petite) fausse note: le texte des panneaux introductifs placés à l'entrée de chaque salle m'a paru bizarrement mal écrit, dans style si pesant que je n'ai pu m'empêcher d'y voir une mauvaise traduction...