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Dans mon chapeau...
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26 octobre 2010

Un somptueux manuscrit napolitain du XIVème siècle

La Bible d'Anjou, un manuscrit royal révélé,
M Leuven,
Du 17 septembre au 5 décembre 2010

Oeuvre si exceptionnelle que ses auteurs - Jannutius de Matrice, le scribe, et Cristoforo Orimina, l'enlumineur - se donnèrent - une fois n'est pas coutume - la peine de la signer, commandée par le roi de Naples, Robert d'Anjou, qui la destinait vraisemblablement à sa petite-fille et héritière, Jeanne, et au fiancé de cette dernière, André de Hongrie, la Bible d'Anjou connut ensuite des destinées chahutées. Encore inachevée à la mort de Robert d'Anjou puis d'André de Hongrie, elle passa alors dans les mains d'un haut personnage de la cour de Naples, Niccolò d'Alife. On la retrouve ensuite dans les bibliothèques du duc Jean de Berry (XVème siècle), puis de Nicolas de Ruyter, évêque d'Arras et fondateur d'un collège à Louvain (XVIème siècle), et enfin au grand séminaire de Malines qui la céda à la bibliothèque Maurits Sabbe, bibliothèque de la faculté de théologie de la Katholieke Universiteit Leuven, en 1970.

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Scène de chasse (folio278) (source: Reflecties 9 De Bijbel van Anjou - Napels 1340. Een koninklijke handschrift ontsluierd, p. 21)

Le moins que l'on puisse dire est qu'au fil de ce long parcours, la Bible d'Anjou ne connut pas toujours des conditions de conservation idéales: les souris prirent leur part du gâteau, et la dernière reliure, réalisée au début du XXème siècle et beaucoup trop serrée, lui infligea encore quelques dégâts supplémentaires. Un traitement de conservation approfondi s'imposait donc, impliquant un démontage complet de la reliure et une étude détaillée (étude de la stratigraphie des décors, analyses des pigments...) qui permit notamment de préciser notre connaissance de l'histoire de la Bible d'Anjou. Ce démontage temporaire du manuscrit offre en sus au M (musée de la ville de Louvain) une occasion unique d'exposer - simultanément - quelques unes des plus belles enluminures de la Bible d'Anjou: 66 folios comportant les deux enluminures en pleine page placées au début de la Bible, une large sélection des initiales enluminées qui marquent le début de chacun des livres de la Bible et enfin des illustrations marginales pleine de finesse et de fantaisie - drôleries, scènes de la vie de la cour de Naples, animaux fantastiques... - qu'on ne se lasse pas d'admirer. Bref, voilà une exposition à ne pas manquer car, après le 5 décembre, les feuillets de la Bible d'Anjou seront rassemblés dans une nouvelle reliure qui retrouvera sa place dans la réserve précieuse de la bibliothèque Maurits Sabbe, à l'abri des regards...

Après leur traitement de conservation, les feuillets de la Bible d'Anjou ont aussi fait l'objet d'une numérisation de grande qualité. Ils sont dorénavant consultables en ligne sur le site officiel de l'exposition.

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18 août 2010

Dans le salon bleu...

"En visite chez James Ensor",
Mu.ZEE, Ostende
jusqu'au 29 août 2010

Dans la série des célébrations autour du peintre né à Ostende il y a tout juste 150 ans, après la rétrospective des Museum of Modern Art-Musée d'Orsay et l'exposition des dessins de la collection Dexia, et avant "Ensor démasqué" à Bruxelles, l'exposition que lui consacre le Mu.ZEE* de sa ville natale se distingue par une approche toute particulière et bien éloignée d'une muséographie classique.

 

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En visite chez James Ensor, Mu.ZEE, Ostende (Cliché Fée Carabine)

C'est en effet à une véritable immersion dans l'intimité d'Ensor que nous nous trouvons conviés ici. Dans un décor feutré recréant l'ambiance du salon bleu de la maison du peintre - lumières tamisées, tapis moelleux, fauteuils et canapés confortables qui invitent à la flânerie tandis que des documentaires d'Henri Storck projetés sur grand écran replongent le visiteur dans l'atmosphère de la reine des plages au début du siècle -, les oeuvres d'Ensor se mêlent aux curiosités, montages de coquillages dont sa famille faisait commerce, mais aussi aux lettres, livres et partitions. L'ensemble est organisé selon une série d'espaces abordant chacun une thématique particulière: "Ensor et la musique", "Ensor et la littérature", "Les portraits", "Les natures mortes et les scènes d'intérieur"... L'accrochage y est réalisé "à l'ancienne", les tableaux, dessins et gravures entassés les uns au-dessus des autres. Mais on n'en tombe pas moins sous le charme de certaines petites vues des rues et des environs d'Ostende, tandis que les oeuvres plus grinçantes ne perdent rien de leur charge de vitriol.

* Il s'agit bien sûr d'un jeu de mot, sur museum (musée) et zee (mer).

Le site du Mu.ZEE [en Néerlandais]

Article dans La libre Belgique

Vous trouverez aussi dans mon chapeau, un billet consacré à l'exposition "Ensor démasqué"

19 juillet 2010

"Une renaissance en papier"

"I Medici", les vêtements des Médicis du XVème au XVIIIème siècles par Isabelle de Borchgrave,
Musées Royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles
Jusqu'au 29 août 2010

Styliste réputée pour ses reconstitutions en papier de vêtements anciens - parures de la cour des Savoie au XVIIIème siècle ou modèles du styliste espagnol installé à Venise Mariano Fortuny -, Isabelle de Borchgrave s'est attachée plus récemment à recréer les costumes somptueux de la Florence des Médicis tels qu'on peut les découvrir à travers les peintures de Benozzo Gozzoli, Sandro Boticelli ou encore du Bronzino...

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Flore, d'après Le printemps de Sandro Boticelli (Cliché Fée Carabine)

Les parures exposées en ce moment aux Musées du Cinquantenaire impressionnent certes par leur raffinement, et par la virtuosité technique et l'inventivité dont elles témoignent. S'appuyant sur une documentation rigoureuse, elles nous permettent aussi de parcourir, sous un angle de vue insolite, trois siècles de l'histoire politique et artistique de Florence.

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Détail du corsage et de la coiffure d'Anne de Médicis, fille du grand-duc Cosme II (Cliché Fée Carabine)

Le site officiel de l'exposition

16 juin 2010

Un artiste touche-à-tout

visuel_van_de_woestyne"Gustave van de Woestyne",
Gand, Musée des Beaux-Arts,
Du 27 mars au 27 juin 2010

Au moment où les Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles mettent tout particulièrement à l'honneur le très riche mouvement symboliste, le musée des Beaux-Arts de Gand nous permet quant à lui de découvrir le parcours d'un artiste qui fut très actif (quoique pas exclusivement) dans le cadre de ce courant et qui est d'ailleurs représenté dans l'exposition bruxelloise: Gustave van de Woesyne.

Mais si je ne dois apposer qu'un seul qualificatif à ce peintre qui fut un véritable touche-à-tout - ce que ses détracteurs lui ont précisément reproché -, c'est bien la versatilité peu commune qui lui permit de passer très vite, et parfois pendant une seule et même période de sa carrière, d'un symbolisme éthéré (dans certains de ses paysages des années 1910) à une naïveté touchante (dans quelques scènes directement inspirées par sa vie familiale, telles "La table des enfants") ou à un expressionisme cru (dans certaines des oeuvres religieuses auxquelles il ne cessa pas de revenir tout au long de sa vie, ou encore dans les trognes de ses papeters ou mangeurs de bouillie).

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Gustave van de Woestyne, Le Christ nous offrant son sang, Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles (source)

Si les oeuvres de Gustave van de Woestyne rassemblées à Gand peuvent bel et bien paraître inégales, elles ne cessent aussi de nous surprendre et de nous émouvoir. Et c'est à une vraie, belle redécouverte que le musée des Beaux-Arts de Gand nous invite ici.

Le site officiel du musée

13 mai 2010

Un artiste aux prises avec la Femme, séduisante et fatale...

"L'oeuvre secret de Gustav-Adolf Mossa",
Musée Félicien Rops, Namur,
Jusqu'au 16 mai 2010

Après la visite de la magnifique exposition consacrée au symbolisme en Belgique, aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, pourquoi ne pas rester dans la mouvance la plus baudelairienne de ce courant artistique en compagnie d'un artiste généralement considéré comme le dernier peintre symboliste français. Né à Nice en 1883, fils du directeur du musée des beaux-arts de la ville, un poste auquel il accéda à son tour en 1926, Gustav-Adolf Mossa eut en effet une courte mais très intense période symboliste entre 1904 et 1911, où la figure féminine, aussi séduisante que mortifère, tient une place centrale.

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Gustav-Adolf Mossa, Elle, Musée des Beaux-Arts de Nice (Cliché M. Anssens, source)

Trop(?) provocante et sulfureuse, tenue secrète par son auteur qui la dissimula dans les réserves du musée des beaux-arts de sa ville natale où elle ne fut redécouverte que tout récemment, l'oeuvre symboliste de Gustav-Adolf Mossa impressionne les visiteurs d'aujourd'hui par la richesse et la précision de ses détails autant que par sa réelle force expressive. Et elle s'expose jusqu'au 16 mai au musée provincial Félicien Rops à Namur, très petit musée aux moyens certes modestes mais qui ne cesse d'emporter l'adhésion de ses habitués par une politique très intelligente et fort bien mise en oeuvre, réservant une large part à des expositions temporaires toutes aussi passionnantes les unes que les autres.

Le site officiel de l'exposition.

Et pour en savoir plus au sujet de Gustav-Adolf Mossa, un autre très beau site conçu par un passionné.

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13 mai 2010

Retour vers une époque troublée...

Orph_e"Le symbolisme en Belgique"
Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles
Jusqu'au 27 juin 2010

Autant dire d'entrée que c'est une exposition incontournable que la grande rétrospective que les musées royaux des beaux-arts de Bruxelles consacrent actuellement au mouvement symboliste en Belgique, au tournant des XIXème et XXème siècles. Et c'est une exposition de surcroît particulièrement agréable dont la visite se vit comme une promenade à travers un monde étonnament diversifié et riche de surprises, débarrassé de tout appareil critique* pour privilégier un rapport direct avec les oeuvres, ainsi qu'avec les sources littéraires (Baudelaire, Maeterlinck, Rodenbach...) qui les ont inspirées.

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Constantin Meunier, L'ancêtre, Musée Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles (source)

Le terme de mouvement symboliste est d'ailleurs impropre à décrire ce qui ne fut jamais un courant artistique organisé mais bien plutôt le fruit d'une série d'expérimentations extrêmement variées. Tantôt ouvertement satanistes chez un Félicien Rops, inquiétantes telles les grandes toiles forestières de William de Gouve de Nuncques ou en proie à des tendances morbides affirmées chez Jean Delville (dont l'"Orphée mort" orne d'ailleurs les affiches de l'exposition) qui fut aussi l'un des grands représentants d'une mouvance plus idéaliste, nourrie par les théories rosicruciennes. Et tantôt bien plus réalistes et ancrées dans le quotidien à l'instar de cet "ancêtre" si touchant de Constantin Meunier, des pleurants de George Minne, de certaines scènes d'intérieur de Fernand Khnopff ou encore de quelques très jolies vues de Bruges...

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Fernand Khnopff, En écoutant du Schumann, Musée Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles (source)

Bref, c'est une exposition indispensable pour tous ceux qui pensent aimer l'art symboliste jusque dans ce qu'il peut avoir de plus inquiétant et de morbide. Et une exposition indispensable aussi pour ceux qui pensent ne pas l'aimer parce qu'inquiétant et morbide, et qui découvriront ici bien d'autres facettes de la création artistique, si riche et foisonnante, de cette période.

* Le visiteur désireux d'en savoir plus peut se tourner vers la monographie "Le symbolisme en Belgique" de Michel Draguet que le Fonds Mercator vient de rééditer à l'occasion de l'exposition.

Le site officiel de l'exposition.

Et pourquoi ne pas poursuivre l'exploration de la mouvance symboliste en compagnie de Gustav-Adolf Mossa (qui s'expose au musée provincial Félicien Rops, à Namur)?

25 avril 2010

Les trésors du musée Greco de Tolède

"Domenikos Théotokopoulos 1900",
Palais des Beaux-Arts, Bruxelles,
Jusqu'au 9 mai 2010

Sous le titre quelque peu énigmatique de "Domenikos Théotokopoulos 1900", l'exposition des oeuvres du Greco qui est proposée actuellement au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles à l'occasion de la présidence espagnole de l'union européenne*, s'attache à retracer tout à la fois le parcours de ce peintre né à Candie (aujourd'hui Héraklion, en Crète) en 1541 et mort à Tolède en 1614, et l'histoire de sa redécouverte au tournant des XIXème et XXème siècles - une redécouverte qui a culminé en 1910 avec la création, sous l'impulsion du marquis de la Vega-Inclán, du musée Greco de Tolède.

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Le Greco, Saint-Jacques le Majeur, Musée Greco, Tolède (source)

Et si la logique du parcours se fait parfois évasive, à force de se voir baladée entre ces deux fils conducteurs très diffférents, cette exposition qui rassemble aux côtés des plus beaux trésors du musée tolédan quelques tableaux prêtés par d'autres institutions espagnoles n'en est pas moins une très belle occasion de s'immerger dans l'oeuvre tout à fait singulière d'un peintre qui sut se nourrir successivement des codes de l'art byzantin et de ceux de la renaissance italienne - vénitienne en particulier - pour se forger un style sans équivalent dans l'Europe de la fin du XVIème siècle. Nombreuses sont les oeuvres présentées ici qui intriguent, étonnent et distillent le trouble autant qu'elles ne séduisent par l'étrangeté des physionomies et par l'éclat d'une palette jouant volontiers de tons acidulés. Des très émouvantes "Larmes de Saint-Pierre" à la série du Christ et des douze apôtres, en partie inachevée, en passant par le célébrissime "Enterrement du comte d'Orgaz" (représenté ici par une copie de sa partie inférieure, prêtée par le musée du Prado), vous ne regretterez pas votre déplacement.

* Vous trouverez, dans mon chapeau, des billets consacrés à deux autres expositions organisées à cette occasion: "Les tapisseries tournaisiennes de Pastrana" et "El Cubismo".

Présentation de l'exposition sur le site du Palais des Beaux-Arts.

6 avril 2010

La collection de Dolores Olmedo

"Frida Kahlo y su mundo",
Palais des Beaux-Arts, Bruxelles
Jusqu'au 18 avril 2010

Il y a une certaine ironie dans le fait que la fondation Dolores Olmedo possède aujourd'hui ce qui est la plus importante collection privée d'oeuvres de Frida Kahlo. Lorsqu'elles étaient jeunes, les deux femmes rivalisèrent en effet pour l'attention d'Alejandro Gomez Arias, qui fut le premier grand amour de Frida. Et ce ne fut que sur les instances de Diego Rivera, dont elle devint sur le tard une amie très proche, que Dolores Olmedo racheta cette collection d'une vingtaine de tableaux, afin d'éviter leur dispersion.

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Carl Van Vechten, Frida Kahlo et Diego Rivera (source: wikimedia commons)

Et si cette collection actuellement exposée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles est bien loin d'offrir une rétrospective exhaustive de l'oeuvre de l'artiste mexicaine, elle n'en vaut pas moins le déplacement. Les autoportraits (le très célèbre "La colonne brisée" ou "Autoportrait au petit singe") y côtoient d'autres tableaux d'inspiration autobiographique ("Hôpital Henry Ford", "Quelques petites piqûres") et surtout quelques très beaux portraits tels celui de doña Rosita Morillo ou encore celui de la petite Virginia, dont la robe verte bien trop grande est fermée par une épingle de nourrice. Et l'ensemble se voit complété de deux diaporamas plutôt intéressants présentant pour le premier des photos de la vie quotidienne de Frida Kahlo notamment à Coyoacán, et pour le second un parcours à travers son journal, abondamment illustré.

Compte tenu de l'exiguité des espaces d'exposition, l'entrée se fait à heure fixe, et pour une durée d'une heure.

 

Présentation de l'exposition, sur le site du Palais des Beaux-Arts.

Et un beau dossier dans la revue Connaissance des arts

Quelques suggestions de lecture autour de Frida Kahlo, dans mon chapeau: "Frida Kahlo - "Je peins ma réalité" de Christina Burrus et "Diego et Frida" de J.M.G. Le Clézio

29 mars 2010

"L'oeil du graveur sur la ville"

102Meryon et Canaletto,
Musée de Louvain-la-Neuve,
jusqu'au 18 avril 2010

Il y a aujourd'hui un risque d'ambiguïté à parler du musée de Louvain-la-Neuve, mais c'est que le musée de l'Université catholique de Louvain a longtemps été le seul musée de la plus jeune des villes belges - jusqu'à l'ouverture l'année dernière d'un concurrent bien plus médiatisé et dont la stratégie de communication, selon l'expression en vigueur, a de quoi laisser perplexe. Le nom de musée de Louvain-la-Neuve lui est donc resté et c'est très bien ainsi, car ses collections disparates, résultats de donations et de legs divers, sa disposition en patchwork dans des espaces devenus quelque peu exigus (un nouveau bâtiment est en projet, qui devrait être implanté sur les bords du lac) ne sont pas dénués de charme, quand ils ne réservent pas à leurs visiteurs de magnifiques surprises - ce qui est justement le cas de l'exposition actuellement consacrée à Charles Meryon et à Canaletto sous le titre "L'oeil du graveur sur la ville".

Nul besoin, sans doute, de présenter ici Giovanni Antonio Canal, plus connu sous le surnom de Canaletto, que ses célèbres vues de Venise ont fait passer à la postérité. Ce ne sont pourtant pas ces tableaux qui nous sont présentés ici, mais bien quelques unes des gravures que Canaletto avait réalisé sur les mêmes thèmes, en réponse à une commande d'un de ses principaux mécènes britanniques, le marchand et collectionneur Joseph Smith.

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Charles Meryon, La morgue (source: wikimedia commons)

Ces Vedute sont en outre placées en regard d'un choix de gravures de Charles Meryon. Ce fils illégitime d'un médecin anglais et d'une danseuse de cabaret parisienne s'étant consacré exclusivement à la gravure après avoir longuement roulé sa bosse un peu partout, et s'être découvert daltonien - ce qui lui interdit définitivement la pratique de la peinture -, révèle ici un sens étonnant de la lumière et de la profondeur. Ses vues parisiennes empreintes de raffinement et d'une belle vivacité feraient presque paraître plates par comparaison les Vedute de Canaletto. Ne manquez donc pas cette occasion de les découvrir, vous ne le regretterez pas!

Pour en savoir plus sur Charles Meryon, vous pouvez vous reporter aux fiches qui lui sont consacrées sur wikipedia, en Français, ou en Anglais (fiche bien plus complète). 

Présentation de l'exposition sur le site du musée.

13 mars 2010

Les seconds couteaux du cubisme

"El Cubismo",
Musée communal d'Ixelles,
jusqu'au 25 avril 2010

Ma deuxième visite* d'une exposition organisée dans le cadre de la présidence espagnole de l'Union européenne fut pour le musée communal d'Ixelles qui accueille pour l'occasion une très jolie sélection des chefs-d'oeuvre cubistes de la Fundación Telefónica de Madrid. Cette très belle collection privée comporte en effet un riche choix d'oeuvres relevant de ce courant: choix centré plus particulièrement autour de la personnalité de Juan Gris, peintre espagnol né à Madrid en 1887 et qui poursuivit l'exploration de la voie cubiste après que Pablo Picasso et Georges Braque - les pères fondateurs de ce mouvement visant à la représentation la plus objective possible du sujet sous toutes ses facettes et au moyen de formes géométriques simples - s'en soient désintéressés.

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Juan Gris, Guitare et compotier, Fundación Telefónica, Madrid (source)

 

L'exposition du musée communal d'Ixelles s'organise en fait selon deux axes principaux, dont le premier fait la part belle au second souffle du cubisme en Europe, après 1917, en rassemblant autour de Juan Gris des personnalités aussi diverses que Natalia Gontcharova, Alexandra Exter, Albert Gleizes ou Auguste Herbin. Tandis que le second nous permet de découvrir les développements qu'a connu la peinture cubiste entre 1913 et 1940 en Amérique du Sud, où elle a pu se nourrir aussi de l'apport de l'art précolombien.

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Alejandro Xul Solar, L'ombre du passant, Fundación Telefónica, Madrid (source)

 

Diversité est certainement le maître-mot pour dépeindre cette très belle exposition: diversité des palettes où les couleurs franches voisinent les ocres, gris et terre de Sienne, diversité des sujets aussi entre natures mortes, paysages et portraits. C'est à voir au musée d'Ixelles jusqu'au 25 avril 2010 (Notez que l'entrée au musée est gratuite pour toute la durée de cette exposition).

* La première exposition était celle des tapisseries tournaisiennes de Pastrana, aux musées royaux d'art et d'histoire.

Présentation de l'exposition sur le site du musée communal d'Ixelles.

Article dans Le Soir.

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