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Dans mon chapeau...
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13 novembre 2008

Un homme parmi tant d'autres...

411"Un Faust" de Jean Louvet
Atelier Théâtre Jean Vilar, Louvain-la-Neuve, le 12 novembre 2008

On peut - et d'ailleurs on le fait souvent - situer Jean Louvet en deux mots en le présentant comme le grand dramaturge wallon du XXème siècle. Ce n'est pas faux, car son oeuvre théâtrale est bel et bien ancrée dans l'histoire industrielle, économique et sociale de cette région. Mais cela ne dit rien de ce qu'une pièce comme "Conversation en Wallonie", évoquant la vie d'une famille ouvrière de La Louvière après la deuxième guerre mondiale, peut avoir d'émouvant, de profondément humain et donc d'universel...

Et la pièce de Jean Louvet que j'ai découverte hier soir, à l'Atelier Théâtre Jean Vilar, se prête si possible encore moins à ce genre de simplifications faciles. "Un Faust" conte somme toute l'histoire d'un homme parmi beaucoup d'autres: la cinquantaine tout juste bedonnante et dégarnie, militant de gauche qui a presque tout sacrifié à son combat politique et qui commence à se sentir fatigué, désabusé, un peu amer... Mais cette pièce est si poétique et si peu dramatique que c'est déjà mentir un peu que de dire qu'elle raconte une histoire, car c'est plutôt une succession d'instants, de fulgurances, d'images et d'émotions. Le texte, sans doute, est magnifique. Mais ce n'est pas un texte facile à défendre, et à projeter par-dessus la rampe, quand la moitié de la salle toussotte à qui-mieux-mieux. Et ce n'est pas un texte facile à suivre quand vos voisins récalcitrants l'assaisonnent de commentaires intempestifs (avant qu'ils ne se décident enfin à quitter la salle et que ne l'ont-ils fait plus tôt!). On en perd des lambeaux entiers, et un peu de la magie du spectacle s'envole sans espoir de retour...

Et pourtant, j'ai aimé la lecture d'"Un Faust" proposée par Lorent Wanson, où tout - le décor, la musique...- était en parfait accord avec la poésie du texte de Jean Louvet. Et j'ai été touchée aussi par le Faust si vulnérable de Christian Crahay, la fraîcheur de la Marguerite d'Edwige Bailly... et même par le Méphisto roublard et patelin de Jean-Marie Pétiniot, un Méphisto presque pathétique, ne sachant littéralement plus à quel saint se vouer tant Marguerite lui en met plein les mains!

 

NB: La photo illustrant l'affiche du spectacle est un cliché de C. Junius, d'après John Vachon - Travailleur dans une mine de charbon.

Présentation du spectacle sur le site de l'Atelier Théâtre Jean Vilar

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