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Dans mon chapeau...
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peinture
18 novembre 2009

Le design dans tous ses états - Carnet de Stockholm (8)

IMG_1360rLe musée national,
Blasieholmen,
Stockholm

Petit musée, lorsqu'on le compare à ses collègues internationaux - le Louvre ou encore les National Gallery de Londres et d'Ottawa - le musée national de Stockholm ne manque pourtant pas d'arguments pour retenir l'attention des visiteurs, selon des lignes de force qui reflètent les politiques d'acquisition récentes mais aussi - surtout - les goûts, les intérêts et les passions des amateurs d'art qui lui ont légué leurs collections, tels le roi Gustave III ou le comte Carl Gustav Tessin. On pourra ainsi y admirer deux apôtres du Greco, quelques très belles toiles de Rembrandt et une remarquable collection de peintures françaises des XVIIIème et XIXème siècles. Mais ce sont sans doute les oeuvres des artistes suédois qui attireront le plus sûrement le regard du touriste venu d'ailleurs: des peintres paysagistes parmi lesquels l'on retrouvera August Strindberg, ou des peintres de la vie quotidienne, des scènes villageoises ou de l'intimité familiale tel, bien sûr, Carl Larsson.

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Carl Larsson, Pontus, Stockholm, Musée national (source)

Dans la section des arts appliqués, les cabinets de curiosité, les majoliques italiennes et les faïences de Delft donnent la réplique au design suédois du XXème siècle. Ces dernières salles recèlent de quoi satisfaire tous les goûts et les dégoûts, du beau et du pratique à l'extravagant et à l'horrible, de la production la plus courante (la cireuse électrolux de ma grand-mère ou du moins sa petite soeur, ou encore la table lack d'Ikea) aux objets les plus luxueux (le service à dîner des réceptions Nobel), sans oublier de superbes tissus d'ameublement.

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Tissu créé par Maija et Kristina Isola pour Marimekko (source)

Le site officiel du musée [en Anglais]

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10 septembre 2009

L'écrivain en son dernier logis - Carnet de Stockholm (1)

IMG_1360rLe Musée Strindberg,
Drottninggatan, 85
Stockholm

Au retour de quelques jours de vacances à Stockholm, c'est le moment de tourner les pages de mon petit carnet - pour rester dans la couleur locale, disons un de ces jolis cahiers aux couvertures de couleurs vives de chez Ordning & Reda - et de me replonger une dernière fois dans sa moisson d'images, de soleil et de brise marine. Et notre première escale nous emmènera Drottninggatan, dans l'une des rues les plus commerçantes et animées du quartier de Norrmalm.

Au terme de nombreux voyages, le plus turbulent des écrivains suédois du XIXème siècle - j'ai nommé August Strindberg - a en effet posé ses valises dans un petit appartement au quatrième étage de l'immeuble connu sous le nom de la tour bleue, en référence non à la couleur de sa façade - peinte comme souvent à Stockholm dans une jolie teinte ocre -, mais bien au bleu ciel dont se pare sa cage d'escalier. Strindberg y passa les quatre dernières années de sa vie, de 1908 à 1912, entourés de ses livres et des bustes de Goethe et de Schiller qui ornent aujourd'hui encore la salle à manger.

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La salle à manger, Musée Strindberg, Stockholm (Cliché Fée Carabine)

Depuis 1973, son appartement, dont le décor et l'ameublement ont été reconstitués aussi fidèlement que possible, est en effet devenu un musée à la mémoire de l'auteur de "Mademoiselle Julie": un musée d'autant plus émouvant qu'il donne l'impression d'être toujours habité, les livres sur le point d'être feuilletés, les plumes alignées avec un soin presque maniaque d'un côté du bureau prêtes à servir...

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Carl Eldh, Le monument à August Strindberg (détail), Tegnerlunden, Stockholm (Cliché Fée Carabine)

La visite de l'appartement proprement dit est en outre complétée par celle de quelques salles d'exposition, installées dans l'appartement voisin, et évoquant pêle-mêle l'oeuvre graphique d'August Strindberg, qui fut aussi un excellent peintre de paysage, et par le biais de costumes, de maquettes et de photographies de quelques productions récentes de son théâtre. Et une fois franchi le seuil de la tour bleue, pourquoi ne pas tourner à gauche dans Tegnergatan et aller saluer sous les arbres de Tegnerlunden le monument que le sculpteur Carl Eldh a consacré au dramaturge...

Sur la toile, vous pourrez lire aussi une biographie d'August Strindberg, sur Wikipedia [en Français], ainsi que le site du musée Strindberg [bilingue Suédois-Anglais].

Des livres d'August Strindberg, dans mon chapeau: "Mademoiselle Julie" - "Le Pélican" et "Le sacristain romantique de Rånö"

6 septembre 2009

Toute l'oeuvre d'une vie

EXP_KANDINSKY"Kandinsky",
Paris, Centre Pompidou
Du 8 avril au 10 août 2009

Co-produite par le Centre Pompidou, la Städtische Galerie im Lenbachhaus (Munich) et le musée Solomon R. Guggenheim de New York, la grande rétrospective Kandinsky qui s'est tenue cet été au Centre Pompidou avait tout d'une superproduction hollywoodienne. Une centaine de tableaux, encore complétés de dessins et de gravures, permettaient d'explorer en quelques heures à peine toute l'oeuvre d'une vie aussi longue que bien remplie, des débuts encore fortement imprégnés par le folklore russe (une vraie découverte en ce qui me concerne!) aux toiles abstraites et colorées, plus tardives et bien plus connues, en passant par les expériences du Cavalier bleu ou du Bauhaus, le tout abordé suivant une séquence pratiquement chronologique.

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Couple à cheval, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich (Adagp, Paris: source)

Une telle accumulation d'images, de couleurs, d'impressions si diverses, a quelques chose d'écrasant. C'est presque trop pour une seule visite (hélas, c'était tout ce que je pouvais me permettre!), passionnant de bout en bout et pourtant à la sortie, tout se brouille et on peine à mettre le doigt sur un coup de coeur, un éblouissement particulier...

La présentation de l'exposition, sur le site du Centre Pompidou

Et surtout le très bon dossier pédagogique!

24 juillet 2009

La Renaissance à Prato

"Filippo et Filippino Lippi - La Renaissance à Prato",
Paris, musée du Luxembourg
Du 25 mars au 2 août 2009

Située à quinze kilomètres de Florence, la petite ville industrielle de Prato est tombée assez tôt dans la sphère d'influence de sa puissante voisine. Et la création artistique ne faisait pas exception à cette règle, car c'est à un moine florentin, fra Filippo Lippi, que furent confiés quelques unes des commandes les plus prestigieuses dont s'enorgueillit aujourd'hui encore la ville des bords du Bisenzio: le cycle des "Vies de Saint Etienne et de Saint Jean-Baptiste" dans le Duomo, mais aussi "La Vierge à la Ceinture, entre Saint Thomas, la commanditaire Bartolommea de Bovacchiesi, les saints Grégoire, Augustin, Tobie, Marguerite et l'archange Raphaël" du couvent de Sainte-Marguerite. C'est d'ailleurs pendant qu'il honorait cette dernière commande que Filippo Lippi devait tomber amoureux d'une jeune novice du couvent, Lucrezia Buti, qui lui donnera un fils, Filippino, et qui prêtera ses traits à Sainte-Marguerite et à la célèbre "Vierge à l'Enfant" des Offices.

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Filippo Lippi et Fra Diamante, "La Vierge à la Ceinture, entre Saint Thomas, la commanditaire Bartolommea de Bovacchiesi, les saints Grégoire, Augustin, Tobie, Marguerite et l'archange Raphaël", Prato, Museo Civico (source)

Mais l'exposition du Musée du Luxembourg ne se concentre pas sur ce seul scandale - fut-il un des plus fameux de la Renaissance italienne - ni d'ailleurs sur les seules oeuvres de Filippo Lippi, nous offrant aussi l'occasion de découvrir l'art de Prato avant et après l'arrivée du turbulent Florentin. L'exposition s'ouvre ainsi sur une brève évocation des prédécesseurs de Filippo Lippi, encore proches de la tradition gothique, et se referme en compagnie de ses disciples tout en nous permettant d'admirer un étonnant "Christ en croix" de Sandro Boticelli qui fut son élève et le "retable de l'Audience", oeuvre de son fils Filippino.

Seule (petite) fausse note: le texte des panneaux introductifs placés à l'entrée de chaque salle m'a paru bizarrement mal écrit, dans style si pesant que je n'ai pu m'empêcher d'y voir une mauvaise traduction...

Le site du Musée du Luxembourg

6 juin 2009

Les belles oisives

"Alfred Stevens"
Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts,
Du 8 mai au 23 août 2009

Né à Bruxelles en 1823 mais fixé à Paris dès 1844, Alfred Stevens s'est imposé comme le portraitiste en vogue auprès des belles bourgeoises du second empire. Et la première partie de la rétrospective qui lui est consacrée actuellement aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles rend pleinement justice à la merveilleuse délicatesse de sa touche picturale, et à l'infinie richesse de sa palette, que ce soit dans ses portraits des belles dames de la bonne société parisienne ou dans ses marines des années 1880. C'est un pur régal, et l'on ne peut que souscrire à ces quelques mots de Félicien Rops,qui a somme toute parfaitement cerné son contemporain: "Il y a des gens comme Degas, [De] Nittis, Manet qui vont plus loin que lui dans le rendu de la vie moderne, qui y voient autre chose plus aigu, plus grand, plus de notre temps, mais aucun n'a un rendu matériel aussi adorable que le sien... Si j'apprenais à peindre, je voudrais être son élève."

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Alfred Stevens, Tous les bonheurs, Paris, Musée d'Orsay (source)

Une deuxième salle fait, elle, la part belle au panorama de L'Histoire du siècle qu'Alfred Stevens avait réalisé en collaboration avec Henri Gervex pour l'exposition universelle de 1889. La grande fresque retraçant un siècle d'histoire française à travers les visages de ceux - hommes politiques, artistes, écrivains - qui l'ont marqué, a été démantelée à la fin de l'exposition et la plus grande partie en est aujourd'hui perdue, mais les Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles conservent toute une série d'esquisses et de dessins préparatoires qui m'ont charmée par la vivacité et la spontanéité de leur trait de crayon, au contraire des études peintes, plus proches de l'oeuvre achevée mais aussi plus conventionnelles.

C'est à Bruxelles, aux Musées Royaux des Beaux-Arts (section Arts anciens) jusqu'au 23 août, du mardi au dimanche et de 10h à 17h.

Présentation de l'exposition sur le site du musée

A lire sur la toile: Le regard d'une historienne d'art britannique, Griselda Pollock, sur quelques oeuvres d'Alfred Stevens [en Anglais], ainsi que deux articles dans Le Soir et dans La libre Belgique

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29 mai 2009

L'impressionnisme en Belgique

"Emile Claus et la vie rurale",
Gand, Musée des Beaux-Arts,
Du 21 mars au 21 juin 2009

Grand admirateur des impressionnistes français, Emile Claus a transposé leurs techniques et leur approche de la lumière à la représentation de la vie campagnarde sur les rives de la Lys, où il était né (à Sint-Eloois-Vijve - ou Vive-Saint-Eloi -, en 1849) et où il a passé l'essentiel de sa vie, se fixant à Alstene, dans sa villa "Zonneschijn" (ce qui pourrait se traduire en Français par "Clair soleil"). Et sa vision lumineuse, et somme toute idyllique, de la "terre du lin" est en ce moment mise à l'honneur au Musée des Beaux-Arts de Gand en un beau dialogue avec certains de ses contemporains ou de ses élèves à la fibre sociale parfois plus affirmée.

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Emile Claus, La récolte du lin, Bruxelles, Musée Royaux des Beaux-Arts (source: wikimedia commons)

Les scènes paisibles du travail des champs, et les vaches qui, ici, placides, traversent les eaux de la Lys plutôt que de regarder bêtement passer les trains, répondent donc aux muscles tendus du "Semeur" du sculpteur Constantin Meunier, ami d'Emile Claus et du romancier naturaliste Camille Lemonnier, et aux grands aplats de Constant Permeke, élève d'Emile Claus qui se rapprocha ensuite du fauvisme... Et c'est un vrai bonheur que de se replonger en leur compagnie dans cette vie rurale du siècle dernier, tour à tour rude et douce, au fil des 9 salles de cette magnifique exposition.

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Emile Claus, Vaches traversant la Lys, Bruxelles, Musée Royaux des Beaux-Arts (source: wikimedia commons)

C'est une bouffée d'air pur de nos campagnes, à savourer au Musée des Beaux-Arts de Gand, jusqu'au 21 juin 2009, du mardi au dimanche et de 10h à 18h.

Présentation de l'exposition sur le site du Musée

Article dans La libre Belgique

27 mai 2009

"Van Eyck"

L'innocence accordée comme une courte fête119px_Hubert_van_Eyck_034
J'ai vu la fleur de mai, les calmes anges peints
Sous de trop beaux cheveux penchant un peu la tête
Et la terre ordonnée ainsi qu'un long jardin.

J'ai regardé longtemps sous la foudre du rouge
Un pays de rosée à la chute du jour,
Près de l'agneau tranquille et du troupeau des juges
Les Vierges qui pliaient ensemble sous l'amour.

Dans le crépitement du feu des chevelures
L'aile à la douce chair se retenait encor;
Brassant la bête et l'âme et faisant sa mouture
Le seigneur éclatait à travers tant de corps.

Adam se tenait là, tout abîmé d'avance
Taché comme le fruit dès la pointe du jour,
Emergeant du limon, étourdi par les anges
Dont la voix sur la lèvre est peinte pour toujours.

Mais devant Eve nue, accomplie et si blonde
De quel amour soudain se sont mouillés mes yeux!
Par son ventre doré aussi lourd que le monde
Elle brillait plus haut que la clarté de Dieu.

Andrée Sodenkamp, "Femmes des longs matins", André De Rache, 1965,
p. 30

Jan et Hubert Van Eyck, "Eve" in "L'Agneau mystique",
Gand, Cathédrale Saint-Bavon (source: wikimedia commons)

13 mai 2009

Trésors turinois

"De Van Dijk à Bellotto",
Palais des Beaux-Arts, Bruxelles
Du 20 février au 24 mai 2009

Ducs de Savoie, princes de Piémont et enfin rois d'Italie, les membres de la famille de Savoie ont aussi, chacun à leur façon, été des amateurs d'arts et des collectionneurs avertis. Quelques unes des plus belles pièces qu'ils ont rassemblées entre le XVème et le XVIIIème siècle sont à présent conservées à la Galleria Sabauda de Turin, et ce musée aujourd'hui en cours de restauration a accepté de prêter certaines de ces oeuvres au Palais des Beaux-Arts pendant le temps des travaux, fournissant la matière d'une exposition pour le moins éclectique mais impeccablement présentée et par là-même passionnante.

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Orazio Gentileschi, Annonciation (source)

S'ouvrant par une salle consacrée aux portraits officiels - souvent hiératiques et figés - de quelques uns des membres les plus influents de la famille de Savoie, l'exposition se poursuit en alternant présentations chronologiques et thématiques (une salle étant réservée aux natures mortes et une autre à la peinture de paysage). Il y en a vraiment pour tous les goûts: deux beaux manuscrits enluminés (prêtés par la Bibliothèque royale de Bruxelles, où ils avaient abouti dans l'héritage de Marguerite d'Autriche, la tante de Charles Quint, gouvernante des Pays-Bas et veuve de Philibert de Savoie), une Vierge à l'Enfant de Mantegna (en très mauvais état, ce pourquoi il faut remercier Napoléon 1er et sa bande de pillards), une splendide Annonciation, chef-d'oeuvre d'Orazio Gentileschi, une très belle Vue de Turin où Bernardo Bellotto déploie toute la précision coutumière de son maître Canaletto, et bien sûr un magnifique portrait des enfants royaux d'Angleterre, peints par Van Dijk, un cadeau de la reine Henriette, l'épouse de Charles 1er, à sa soeur Christine de Savoie...

 

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Bernardo Bellotto, Turin vue depuis les jardins royaux (source)

C'est à voir au palais des Beaux-Arts de Bruxelles jusqu'au 24 mai, du mardi au dimanche et de 10h à 18h (nocturne le jeudi jusque 21h). Et la SNCB a la bonne idée de proposer un billet conjoint train+expo à prix réduit, qu'on se le dise ;-).

Présentation de l'exposition sur le site du Palais des Beaux-Arts

23 avril 2009

"Un ruban noué autour d’une bombe"

"Frida Kahlo – « Je peins ma réalité »" de Christina Burrus515OGg0t9EL__SL160_AA115_
3 ½ étoiles

Gallimard/Découvertes, 2007, 144 pages, isbn 9782070345939

Impossible de rester indifférent devant l’œuvre de Frida Kahlo. Les tableaux de l’artiste mexicaine - atteinte de la poliomyélite à six ans, puis grièvement blessée dans un accident de bus à dix-huit – se sont si bien nourris de son expérience de la souffrance et de son union orageuse avec le peintre muraliste Diego Rivera – ils allèrent jusqu’à divorcer en décembre 1939 pour se remarier un an plus tard – qu’ils ne peuvent manquer d’interroger leurs spectateurs, autant dans leur sens esthétique que dans leur rapport au corps.

Explorant cette œuvre qui tour à tour trouble, inquiète ou déstabilise l’observateur, y compris André Breton qui la compara à "un ruban autour d’une bombe" (p. 131), Christina Burrus nous livre une biographie, très classique et très sobre, de sa créatrice. Respectant la chronologie, elle nous déroule la vie de Frida Kahlo comme une succession de faits, évoqués sans pathos ni voyeurisme. On peut certes imaginer d’autres approches, laissant davantage d’espace à la subjectivité ou à l’empathie. Mais telle qu’elle est, cette biographie est impeccablement menée, fort bien illustrée, et elle offre une bonne introduction à l’univers de l’artiste mexicaine.

Extrait:

"Seul apprentissage: celui d’elle-même, rassemblée dans ce tout petit miroir aux dimensions d’un portrait. Seul matériel humain: le sien, puisqu’elle ne peut aller vers les autres, mais tout entourée de l’expression qu’ont donné de la figure humaine les grands portraitistes allemands et italiens. De cette confrontation à sa propre identité naissent alors les problématiques qui touchent à l’essence même de l’art: celle de l’illusion, celle du dédoublement, celle du rapport à la mort. Bien plus qu’une autobiographie, ses autoportraits se révéleront les «images de l’intérieur» d’une femme lancée dans une recherche existentielle autant qu’esthétique, d’un être encore en devenir, d’une conscience qui naît." (p. 29)

 

 

 

 

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Frida Kahlo, "Las dos Fridas" (Museo de Arte Moderno, Mexico) (Source): un des rares tableaux de grand format réalisé par Frida Kahlo, en 1939, au moment de sa séparation d'avec Diego Rivera.

The archives of American Arts (Smithsonian Institution) possèdent de nombreux documents relatifs à Frida Kahlo, dont certains ont été rendus accessibles en ligne dans une exposition virtuelle créée à l'occasion du Hispanic Heritage Month en 2001: ici.

17 février 2009

"Le premier peintre du monde"

x196image_122223_v2_m56577569831216946Exposition Mantegna,
au musée du Louvre
Du 26 septembre 2008 au 5 janvier 2009

L'oeuvre d'Andrea Mantegna, que François d'Angoulême - le futur François 1er, à l'affut des nouveaux courants artistiques venus d'Italie et ce dès son plus jeune âge - avait qualifié de "premier peintre du monde", m'était tout compte fait peu familière, exception faite de son célèbre Christ mort (conservé à la Pinacoteca di Brera, Milan) et des tableaux qu'il avait réalisés pour le studiolo d'Isabelle d'Este (conservés au musée du Louvre).

C'est dire que la visite de la rétrospective que lui avait consacrée le musée du Louvre eut pour moi tout d'une découverte. D'autant que Giovanni Agosti et Dominique Thiébaut avaient mis les petits plats dans les grands en rassemblant non seulement une sélection impressionnante des oeuvres du peintre de Mantoue  mais aussi de ses prédécesseurs et successeurs, des peintures mais aussi des dessins et gravures , nous offrant ainsi bien plus qu'un regard sur le travail de Mantegna: une vision du monde où son oeuvre a vu le jour.

Et le moins que je puisse dire, c'est que la rencontre avec une oeuvre sans concession, âpre et austère à bien des égards, et si bien mise en valeur malgré la grande foule (dans les derniers jours d'ouverture de l'exposition, on se marchait vraiment sur les pieds) était une expérience intense. Tant d'images à absorber en quelques heures, tant d'impressions et d'émotions contradictoires, que je ne sais tout simplement pas - même quelques semaines après ma visite - par où commencer pour en rendre compte. Sinon peut-être en évoquant quelques images qui surnagent au-dessus de la mêlée. Par leur étrangeté, telle "La prière au jardin des oliviers" où une abondance de petits lapins compensent le manque d'oliviers.

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"La prière au jardin des oliviers", National Gallery (Londres) (source)

Ou encore par leur intensité dramatique et leur mise en espace, tel de le "Saint-Sébastien d'Aigueperse".

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"Saint-Sébastien d'Aigueperse", musée du Louvre (Paris) (source)

Et puis, un petit coup de coeur tout personnel, même si un peu hors-sujet, pour le portrait d'Isabelle d'Este par Léonard de Vinci que la marquise de Mantoue avait sollicité parce qu'elle n'était pas tout à fait satisfaite de son portrait peint par Mantegna...

Le site de l'exposition

Cette exposition a fait en outre l'objet d'un somptueux catalogue, dont je reparlerai plus tard...

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