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Dans mon chapeau...
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26 novembre 2009

La culpabilité des survivants

18805598_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20070906_093945"Un secret" de Claude Miller,
avec Mathieu Amalric, Patrick Bruel, Cécile de France et Ludivine Sagnier

C'est une excellente surprise que ce film de Claude Miller, adaptation du roman éponyme de Philippe Grimbert (que je n'ai pas lu) portée par des acteurs tout simplement parfaits dans l'émotion et dans la sobriété.

L'histoire du jeune François, découvrant à l'adolescence une page soigneusement occultée de son histoire familiale - qui le ramène aux sombres années de guerre et au génocide commis par les nazis -, aurait pu se prêter à un traitement tire-larme, débordant de pathos ou de bons sentiments. Fort heureusement, il n'en est rien: le film de Claude Miller est très humain, très juste et très beau. Et si je suis à présent plus qu'hésitante à aborder le roman de Philippe Grimbert, au moins pour le moment, c'est seulement parce que je ne peux plus imaginer un autre visage à ses héros, et que le film trop présent à mon esprit risquerait d'en occulter le texte...

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17 novembre 2009

Suce-pince implacable

19117470_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20090604_042604"Les 39 marches" d'Alfred Hitchcock,
avec Madeleine Carroll et Robert Donat

Film d'espionnage au suspense implacable, c'est sans doute le film le plus célèbre de la période anglaise d'Alfred Hitchcock et Arte ne pouvait manquer de clôturer en sa compagnie son cycle consacré au réalisateur britannique. Ceci dit, même si j'ai passé un très bon moment et si je me suis laissée prendre au jeu d'un scénario réglé de main de maître, j'avoue garder un faible pour les deux films précédents - "Correspondant 17" et "Sabotage" - qui m'ont paru pêle-mêle plus drôles, plus touchants, plus vivants... mieux servis, aussi, par des décors plus réalistes qu'une lande écossaise garantie pure carton-pâte. Mais tout de même, c'est à voir!

D'autres films d'Alfred Hitchcock, dans mon chapeau: "Pas de printemps pour Marnie", "Les amants du capricorne", "Soupçons", "Mr and Mrs Smith", "Correspondant 17", "Sabotage" et "Fenêtre sur cour"

13 novembre 2009

Du terrorisme et de ses conséquences tragiques

18869594_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20070907_032932"Sabotage" d'Alfred Hitchcock,
avec Sylvia Sidney et Oscar Homolka

Adaptation sobre et terriblement efficace du roman "L'agent secret" de Joseph Conrad, "Sabotage" nous fait partager quelques jours de la vie de Carl Verloc, dont les dehors de modeste propriétaire d'un petit cinéma londonien dissimulent bien mal l'engagement - qui d'ailleurs ne tarde pas à le dépasser complètement - auprès des milieux anarchistes. Les terroristes du début du XXème siècle, c'étaient eux. Et si la violence aveugle change de nom, ses conséquences tragiques, elles, ne changent décidément pas de visage. Carl Verloc et sa famille en feront la terrible expérience.

Oscar Homolka et Sylvia Sidney, interprétant respectivement Mr Verloc et son épouse, s'y révèlent tous deux de magnifiques tragédiens. Et la mise en scène d'Alfred Hitchcock offre un bel écrin à leur jeu très expressif, encore très proche des canons du cinéma muet mais d'une justesse irréprochable. C'est donc un autre très beau Hitchcock de la période anglaise que nous propose ici Arte dans son cycle consacré au maître du suspense!

D'autres films d'Alfred Hitchcock, dans mon chapeau: "Pas de printemps pour Marnie", "Les amants du capricorne", "Soupçons", "Mr and Mrs Smith""Correspondant 17", "Les 39 marches" et "Fenêtre sur cour"

9 novembre 2009

Captivant, drôle et politiquement engagé

18781665_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20070702_050538"Correspondant 17" d'Alfred Hitchcock,
avec Joel McCrea et Laraine Day

Avec ce "Correspondant 17", tourné en 1940 et situé entre Londres et Amsterdam dans les jours qui précèdent le début de la deuxième guerre mondiale, Hitchcock nous offre à la fois un impeccable film d'espionnage, et un film engagé qui se referme sur un vibrant plaidoyer du héros, jeune reporter américain tête brûlée mais très sympathique, pour l'entrée en guerre des Etats-Unis.

C'est évidemment captivant, mais aussi - et c'est plus surprenant - par moment très drôle, preuve s'il en est qu'Alfred Hitchcock pouvait bel et bien briller dans le registre de la comédie même si le film qui est généralement considéré comme sa seule incursion dans le genre - "Mr and Mrs Smith" - ne rend pas justice à son talent.

Bref, c'était une jolie découverte - un vrai plaisir de cinéma comme on les aime - que ce "Correspondant 17". Et ce n'est pas fini: Arte continue en effet son exploration de l'oeuvre du maître du suspense avec "Sabotage", ce soir à 20h45, et surtout avec le chef-d'oeuvre incontesté de sa période anglaise, "Les 39 marches", qui sera diffusé jeudi soir, toujours à 20h45.

D'autres films d'Alfred Hitchcock, dans mon chapeau: "Pas de printemps pour Marnie", "Les amants du capricorne", "Soupçons", "Mr and Mrs Smith", "Sabotage", "Les 39 marches" et "Fenêtre sur cour"

2 novembre 2009

Cette fois, je passe!

18701874_jpg_r_160_214_b_1_CFD7E1_f_jpg_q_x_20061212_112929"Mr and Mrs Smith" d'Alfred Hitchcock
avec Carole Lombard et Robert Montgomery

Troisième étape du cycle Alfred Hitchcock proposé en ce moment sur Arte, "Mr and Mrs Smith" nous est présenté comme la seule incursion d'Alfred Hitchcock dans le genre de la comédie - c'est oublier le délicieux et très très drôle "Qui a tué Harry?" et je ne suis donc pas tout à fait d'accord... - et néanmoins comme un chef-d'oeuvre du genre, digne de rivaliser avec les films d'Ernst Lubitsch ou Frank Capra. Et là, non, mille fois non, "Mr and Mrs Smith" est à mon humble avis bien loin de pouvoir soutenir la comparaison avec les bijoux que sont "The shop around the corner" ou "Mr Smith goes to Washington".

Les mimiques appuyées de Carole Lombard et de Robert Montgomery peuvent prêter à rire, certes, mais le récit des déboires conjugaux de ce couple qui découvre tout à coup que, suite à une erreur administrative, il n'est pas vraiment marié manque cruellement d'une vraie tension dramatique et de vraies zones d'ombre (un comble pour un film d'Alfred Hitchcock!). Faute d'un véritable enjeu, cette comédie n'a pas tardé à perdre à mes yeux tout intérêt. Et j'ai fini par délaisser le petit écran pour me replonger dans ma lecture, sans remords ni regrets...

Mais qu'à cela ne tienne, le cycle Alfred Hitchcock continue ce soir à 20h45, avec "Correspondant 17": suite au prochain épisode ;-).

D'autres films d'Alfred Hitchcock, dans mon chapeau: "Pas de printemps pour Marnie", "Les amants du capricorne", "Soupçons", "Correspondant 17", "Sabotage", "Les 39 marches " et "Fenêtre sur cour"

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23 octobre 2009

Quand la suspicion s'installe...

18364503_jpg_r_160_214_f_jpg_q_x_20031014_045615"Soupçons" d'Alfred Hitchcock,
avec Joan Fontaine et Cary Grant

Lina McKinlaw a épousé Johnnie Aysgarth contre l'avis des siens, et pour cause: notre homme n'a pas un sous vaillant et n'en dépense pas moins libéralement l'argent qu'il n'a pas. Mais cela n'entame en rien le bonheur de Lina jusqu'à ce qu'elle découvre, d'abord insensiblement puis avec une clarté aveuglante, en même temps que le penchant prononcé de son  mari pour les romans policiers, ses innombrables mensonges.

Il fallait bien toute la maîtrise consommée d'Alfred Hitchcock, tous les talents conjugués de Joan Fontaine et de Cary Grant, pour nous dépeindre de façon si convaincante la très lente montée du soupçon dans l'esprit de la jeune mariée: Johnnie l'a-t-il, oui ou non, épousée pour ses espérances d'héritage. Et surtout a-t-il, oui ou non, l'intention de la tuer, poussé par la cupidité? Le suspense va croissant jusqu'au tout dernier plan, et ce n'est certes pas moi qui vous vendrai la mèche. Si vous ne connaissez pas ce film du grand Alfred, allez-y donc voir, vous ne le regretterez pas...

Et le cycle Alfred Hitchcock d'Arte se poursuit, avec "Mr and Mrs Smith", qui sera diffusé lundi prochain (26/10) à 20h45.

D'autres films d'Alfred Hitchcock, dans mon chapeau: "Pas de printemps pour Marnie", "Les amants du capricorne", "Mr and Mrs Smith", "Correspondant 17""Sabotage", "Les 39 marches" et "Fenêtre sur cour"

19 octobre 2009

Sentimental

18388214_jpg_r_160_214_f_jpg_q_x_20041103_123210"Les amants du capricorne" d'Alfred Hitchcock,
avec Ingrid Bergman, Joseph Cotten et Michael Wilding

Dernier film d'une série de collaborations entre Alfred Hitchcock et Ingrid Bergman - qui y reprend à peu de choses près son rôle de jeune femme alcoolique des "Enchaînés", avant de partir rejoindre Roberto Rosselini en Italie -, "Les amants du capricorne" furent reniés par leur créateur, déçu par son échec commercial et surtout par un casting à ses yeux de second choix, Joseph Cotten ayant repris le rôle de Sam Flusky initialement destiné à Burt Lancaster. Et il est vrai que cet imbroglio amoureux planté en Nouvelle-Galles du Sud, au XIXème siècle, étonne par un sentimentalisme auquel le grand Alfred ne nous avait guère habitué. Ce film, présenté lundi dernier sur Arte, n'a donc rien d'indispensable mais il se laisse regarder, en attendant la diffusion de "Soupçons" ce soir à 20h45.

D'autres films d'Alfred Hitchcock, dans mon chapeau: "Pas de printemps pour Marnie", "Soupçons", "Mr and Mrs Smith", "Correspondant 17", "Sabotage", "Les 39 marches" et "Fenêtre sur cour"

13 octobre 2009

Romantique et féroce, mais surtout fort drôle

18364807"Intolérable cruauté" de Joel et Ethan Coen,
avec Catherine Zeta-Jones et George Clooney

Que les frères Coen se risquent dans les plates-bandes de la comédie romantique et l'on peut s'attendre à voir débouler choux et cactées en tout genre au milieu des sages pétunias...

Et ma foi, ce serait bien vu, car si "Intolérable cruauté" respecte bien la grande règle canonique du genre - à savoir nous conter l'histoire de deux héros faits l'un pour l'autre mais qui passent près de deux heures à jouer au chat et à la souris avant d'accepter l'inéluctable -, il l'assaisonne d'une satire aussi féroce que savoureuse de ces avocats que l'on qualifie bizarrement de spécialistes du droit matrimonial alors que leur grande affaire, c'est plutôt le divorce. Un scénario réglé au millipoil et quelques superbes numéros d'acteurs - George Clooney, Catherine Zeta-Jones mais aussi Billy Bob Thornton, impayable dans le rôle d'un (prétendu) milliardaire texan - ne gâtent rien.

Voilà donc un bon divertissement, peut-être un peu méchant mais certainement pas bête, et dont seule une chaîne comme TF1 peut avoir l'idée farfelue de le diffuser en seconde partie de soirée!

D'autres films d'Ethan et Joel Coen, dans mon chapeau: "A serious man", "Burn after reading" et "O'Brother, Where Art Thou?"

30 juin 2009

Un pastiche plutôt réussi

18675043"The Good German" de Steven Soderbergh,
avec Cate Blanchett, George Clooney et Tobey Maguire

Steven Soderbergh a décidément la patte pour réaliser des films alliant en un juste dosage une histoire prenante et une vraie recherche formelle. Bref, c'est un maître ès cinéma populaire de qualité, et il le prouve une fois de plus avec ce film sorti en 2006 mais que je viens tout juste de découvrir à l'occasion de sa diffusion sur la RTBF, la semaine dernière.

A l'été 1945, la guerre se poursuit encore dans le Pacifique, mais l'Allemagne a capitulé et Berlin est désormais divisée en quatre zones d'occupation. Ce sont les grands jours du marché noir où les fortunes se font et se défont. Et c'est le temps des premiers procès en dénazification. Dans le rôle d'un journaliste américain, George Clooney retrouve ainsi une ville - où il avait vécu avant la guerre - complètement métamorphosée, tout comme Lena Brandt qu'il avait aimé en ces années qui paraissent à présent si lointaines.

Filmé en noir et blanc, "The Good German" s'ouvre comme un polar et se termine comme un film d'espionnage où des secrets d'état peu reluisants prêtent corps à un sentiment de culpabilité à la fois individuel et collectif, Steven Soderbergh nous offrant avec ce film un pastiche plutôt réussi des grands films noirs des années 1940, tel "Le troisième homme" de Carol Reed. Cela ne renouvelle certes pas un genre qui a fourni son lot de chefs-d'oeuvre, mais c'est vraiment un très bon moment de cinéma.

1 juin 2009

Un vaudeville qui aurait oublié d'être comique

3530941028964"L'attente des femmes" d'Ingmar Bergman,
avec Maj-Britt Nilsson, Eva Dahlbeck, Anita Bjork et Aino Taube

Une villa de plaisance au bord de l'eau, par un clair été suédois, quatre femmes attendent leurs maris - et une  cinquième, leur benjamine, son fiancé -, qui doivent arriver par le bateau de nuit, en provenance de Stockholm. Et pendant les longues et tranquilles heures d'attente, une fois les enfants couchés, ces cinq femmes partagent en confidence leurs attentes, leurs chagrins, leurs bonheurs et leurs déceptions, le temps d'autant de flash-back.

Premier succès d'Ingmar Bergman (en 1952), hésitant entre l'humour et la gravité, "L'attente des femmes" prend les allures d'un vaudeville qui aurait oublié d'être comique. Abordant ici quelques uns de ses thèmes récurrents - les relations conjugales et familiales avec leur cortège de tensions, frustrations et trahisons, mais aussi le poids des apparences qu'il faut préserver soigneusement -, Ingmar Bergman est pourtant bien loin d'atteindre avec ce film, irréprochable à tout point de vue, à l'intensité de certaines de ses oeuvres plus tardives: en bref, c'est intéressant mais quelque peu longuet...

"L'attente des femmes" est disponible, à prix doux, dans un coffret de deux DVD de la série "Les films de ma vie", où il est couplé avec "Les fraises sauvages".

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