La cathédrale - Carnet de Stockholm (3)

"Storkyrkan",
Gamla Stan, Stockholm

Nichée au coeur du quartier de Gamla Stan, à deux pas de la place de Storetorget, Storkyrkan dissimule derrière une façade italianisante, en harmonie avec celle du palais royal tout proche, et construite au XIXème siècle par J.E. Carlberg, alors architecte de la ville, des murs du XIVème siècle et un intérieur de style gothique tardif.

Storkyrkan - la nef centrale (Cliché Fée Carabine)

D'abord simple église paroissiale, elle ne fut en fait érigée en cathédrale que lors de la création du diocèse de Stockholm en 1942. Mais les fidèles, parmi lesquels la famille royale, n'ont pas attendu cette élévation tardive pour embellir leur église. Après les travaux d'agrandissement du XVème siècle, Storkyrkan se vit ainsi enrichie successivement d'un groupe de sculptures monumentales représentant Saint-Georges triomphant du dragon - oeuvre du sculpteur Berndt Notke, réalisée en chêne et bois d'élan pour célébrer la victoire du régent de Suède Sten Sture sur les troupes de Christian de Danemark - et d'un mobilier baroque (la chaire de vérité et les bancs occupés par la famille royale lors de certaines cérémonies officielles...) qui s'insère avec une harmonie étonnante dans le décor gothique.

Berndt Notke, Saint-Georges et le dragon, Storkyrkan, Stockholm (Cliché Fée Carabine)

Comments

[FeeCarabine]

Ben... Qu'ils étaient métaphoriques. Les dragons, pas ces messieurs. En tout cas, ce serait la version du dramaturge russe Evguéni Schwartz chez qui le dragon devient le symbole du totalitarisme politique. En pleine terreur stalinienne, il faut reconnaître que c'était culotté...

Mais si on va par là, il y a des saints dont le CV pose encore bien plus question. J'adore Sainte-Elizabeth de Hongrie, par exemple, qui fut canonisée pour avoir envoyé son mari à la mort sur un champ de bataille, alors que le pauvre n'avait qu'une envie - roussir ses pantoufles au coin du feu et fabriquer une ribambelle de marmots -, cela avant d'abandonner les dits marmots pour entrer au couvent. La légende dorée en contient tout un répertoire, tu t'amuserais bien en la lisant ;-). Mais de toute façon, ça n'enlève rien aux oeuvres d'art que ces histoires ont inspirées...

[Sibylline]

Mon idée était: que penser de ces messieurs si l'on admet que les dragons n'existent pas?...
;-)

[FeeCarabine]

A ma connaissance, au moins deux: Georges et Michel. Mais si tu leur préfères les amis des animaux, Saint-François parlait aux loups et aux oiseaux, et Saint-Jérôme est - notamment - passé à la postérité pour avoir soigné un lion qui souffrait terriblement d'une épine enfoncée dans sa papatte ;-)...

Mais ceci dit Saint-Georges et son dragon fournit matière à des sculptures plus spectaculaires ;-)! Et celle de Berndt Notke est vraiment impressionnante...

[Sibylline]

J'aimerais bien savoir combien de saints ont été canonisés pour avoir terrassé un dragon.