Récital de David Lively (piano)
Théâtre Royal de Namur, le 21 octobre 2008 à 20h30
De Bach à Ravel, en passant par Schumann et Gershwin. Tel était le programme, éclectique, du récital que donnait David Lively ce mardi soir au théâtre royal de Namur. Et si l'interprète était manifestement très à l'aise dans tous ces répertoires, ce n'était pas le cas du piano Steinway, dont les sonorités un peu dures ont voilé la fantaisie op. 17 de Schumann d'une pointe de froideur *...
Les quelques extraits de "L'Art de la Fugue" de J.-S. Bach, proposés en ouverture du concert, étaient, quant à eux, parés de sonorités cristallines et transparentes. Le "Great American Songbook" de Georges Gershwin, oeuvre (trop) peu jouée, s'est révélé aussi éblouissant que raffiné. Et la "Valse" de Maurice Ravel a offert à ce récital une fin en forme de véritable apothéose qui n'occultait rien de ce que cette pièce, composée tout juste après la première guerre mondiale, peut avoir d'amer et d'inquiétant...
Et par-delà le caractère à première vue un peu fourre-tout de ce programme, une vraie cohérence s'est dessinée tout au long du concert et des présentations des oeuvres, mini-causeries improvisées très spontanément par l'interprète désireux de faire partager son enthousiasme par tous les moyens possibles. Comme la manifestation d'une parenté entre quatre oeuvres, qui chacune à sa manière, explorent des voies et des formes nouvelles. Et surtout quatre oeuvres absolument magnifiques...
* Comparaison n'est pas raison - parce qu'au fond, ça n'a rien à voir -, mais je ne peux m'empêcher de préférer à l'interprétation de la fantaisie de ce mardi soir, celle de Leif Ove Andsnes: le pianiste norvégien offrant à la partition de Schumann une palette d'une extraordinaire richesse, la portant du même coup à une intensité et une plénitude inégalées.
Robert Schumann
Sonate pour piano n°1 et Fantaisie op. 17
Leif Ove Andsnes
Un CD EMI Classics réf. 7243 5 56414 2 7