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Dans mon chapeau...
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15 décembre 2008

Splendeur et dévastation

afte2"A cinq heures de l'après-midi" de Samira Makhmalbaf,
avec Agheleh Rezaïe

En 2001, le cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf avait consacré avec "Kandahar" un film aussi sombre qu'il n'était visuellement éblouissant au sort des femmes dans l'Afghanistan contrôlé par les Talibans. Deux ans plus tard, dans Kaboul à peine libérée, c'était au tour de sa fille Samira de prendre sa caméra pour nous conter l'histoire de Nogreh et de sa famille dans un film guère plus optimiste mais tout aussi magnifique que celui de son père.

Certes, en 2003, à Kaboul, les écoles s'étaient rouvertes et les filles avaient à nouveau le droit de les fréquenter. Mais la violence n'en continuait pas moins à faire rage. Et la détermination avec laquelle Nogreh et ses camarades de classe voulaient s'impliquer dans la vie sociale, économique et politique de leur pays ne cessait pas de se heurter à des comportements sexistes bien ancrés. Si bien qu'"A cinq heures de l'après-midi" pourrait passer pour un film désespéré si la beauté de ses images n'offrait vaille que vaille un barrage contre le désespoir. Et si son existence-même n'était un signe d'espoir malgré tout, et malgré tout le temps qu'il faudra encore avant que l'Afghanistan ne retrouve vraiment la paix.

Cinq ans après sa sortie en salle, le film de Samira Makhmalbaf, diffusé hier soir sur Canvas*, ne m'a paru, à l'épreuve du temps écoulé, que d'autant plus juste et sensible...

* Deuxième programme de la télévision belge d'expression flamande

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17 novembre 2008

Joli rebond!

18451305"Match Point" de Woody Allen,
avec Scarlett Johansson, Emily Mortimer et Jonathan Rhys-Meyers

Rediffusé hier soir sur France 2, ce Woody Allen cuvée 2005 est décidément un des meilleurs crus du réalisateur new yorkais. Traversant l'Atlantique pour se poser au bord de la Tamise, dans un Londres de cartes postales, celui-ci nous offre un portrait tout en nuances d'un jeune arriviste bien décidé à se faire sa petite place au sein de la jet-set britannique.

Servi par une brochette d'acteurs tous aussi impeccables les uns que les autres - Scarlett Johansson et Jonathan Rhys-Meyers en tête -, "Match Point" est une fable cynique sur la réussite, la chance et le mérite. Cynique, mais pas que... et c'est ce qui fait pour moi tout le sel et le charme de ce film que j'ai revu avec plaisir. Même s'il est encore bien meilleur en V.O. (franchement, c'est juste moi? Ou bien ce doublage était vraiment catastrophique?)!

D'autres films de Woody Allen, dans mon chapeau: "Accords et désaccords", "Maris et femmes" et "Whatever works".

26 octobre 2008

Dur, dur, d'être un superhéros... surtout à la retraite anticipée!

18391270"Les indestructibles" des studios Pixar,
sous la direction de Brad Bird

C'est réglé comme du papier à musique: qui dit "congés scolaires", dit programmation "familiale" sur nos petits écrans. Ces vacances d'automne n'échappent pas à la règle, qui voient débouler sur RTL-TVI (hier soir) puis sur TF1 (le 28 octobre), la production Pixar, cuvée 2004, à savoir "Les indestructibles".

En un mot comme en cent, cette histoire de deux superhéros - Mr Indestructible et Mme, alias miss Elastigirl - mis à la retraite anticipée et contraints de se fondre dans la masse anonyme, tout en élevant une progéniture elle aussi affublée de talents encombrants, est un gentil divertissement familial avec juste ce qu'il faut d'ironie pour ne pas être trop gentil... Ce n'est pas mon film préféré dans la production des studios Pixar, mais je me suis bien amusée en le revoyant hier soir. Avec une mention spéciale pour le personnage d'Edna et ses supercostumes que, promis-juré, je regarderai dorénavant d'un autre oeil :-)!

20 octobre 2008

Douces brûlures d'estomac

41IGlKhimzL__SL160_AA115_Mélanie de Biasio, jeune chanteuse de jazz qui nous avait offert l'année dernière un superbe album - "A stomach is burning" - est l'artiste "live" de la semaine dans l'émission "Cinquante degrés Nord". Encore toute jeune, elle a déjà tout d'une grande et surtout un ton bien à elle pour chanter les plumes roussies des peines de coeur et des amours malheureuses... A ne pas rater!

"Cinquante degrés Nord", c'est la latitude de Bruxelles mais aussi toute l'actualité culturelle de Belgique et d'ailleurs. Du lundi au vendredi à 20h15 sur Arte/Belgique, avec une rediffusion sur La Une/RTBF en fin de soirée.

7 octobre 2008

Un petit bonheur d'une irrésistible drôlerie

afte"Goodbye Lenin!" de Wolfgang Becker,
avec Daniel Brühl

Après "La vie des autres" diffusé lundi dernier, c'était au tour de "Goodbye Lenin!" de faire les beaux soirs d'Arte et de son cycle consacré au nouveau cinéma allemand, tout en nous proposant son regard - plus tendre, plus mélancolique - sur l'Allemagne de l'Est.

L'histoire qui nous est contée là - celle de gens qui avaient cru à une utopie et se trouvent complètement largués lorsque celle-ci s'effondre - n'est au fond pas amusante pour deux sous. Mais Wolfgang Becker a su lui conférer une irrésistible drôlerie, qui continue à faire mouche même à la deuxième ou à la troisième vision du film, alors que l'on commence à en connaître les gags par coeur, ce qui n'est tout de même pas si fréquent... "Goodbye Lenin!", ce n'est peut-être pas un grand coup de coeur comme "La vie des autres", mais bien un délicieux petit bonheur de film à ne surtout pas bouder...

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4 octobre 2008

"Ne plus être le simple Alonzo Quijana"

Dans quelques jours - le 9 octobre - on commémorera le trentième anniversaire de la disparition de Jacques Brel, une célébration qui fournira le prétexte à de nombreuses évocations du Grand Jacques

  • en radio: Musiq'3 lui a consacré une grande partie de ses programmes de ce samedi 4 octobre, offrant l'occasion de découvrir chez Brel le musicien classique passionné par Ravel et Schubert, très attentif à l'orchestration de l'accompagnement de ses chansons et désireux d'y introduire des sonorités insolites, telles celles des ondes Martenot qu'il a utilisées par exemple dans "Ne me quitte pas" ou encore dans "Le plat pays".
  • en télévision, sur la Une RTBF, le 8 octobre à 23h30, un documentaire consacré à Brel, Brassens, Ferré, puis le 9 octobre à 20h20 "Quelque chose en nous de Jacques Brel".
  • et en librairie

album200_1966Mais en ce 4 octobre, on célèbre un autre anniversaire, touchant Jacques Brel de très près. C'est en effet le 4 octobre 1968 qu'a eu lieu au Théâtre Royal de la Monnaie, à Bruxelles, la création de "L'homme de la Mancha", adaptation française par Jacques Brel d'une comédie musicale américaine de Mitch Leigh et Dale Wasserman d'après le "Don Quichotte" de Miguel de Cervantes. Jacques Brel y tient le rôle-titre, accompagné notamment de Dario Moreno (Sancho). Je n'étais pas née alors, mais le souvenir de la découverte de cette musique sur un vieux 33 tours crachotant dans la discothèque de mes parents me donne encore le frisson...

Les textes, pratiquement réécrits par Jacques Brel pour la version française du spectacle, sont disponibles dans "Tout Brel", 10/18, 1986, pp. 17-49, isbn 2264017449

En voici, un extrait, en guise de mise en bouche ;-):

"L'homme de la Mancha"

Introduction

Je vais tenter de personnifier un homme
Venez suivez le cheminement de mon imagination
Et vous le verrez
Son nom est Alonzo Quijana
Il conçoit le plus étrange projet jamais imaginé
Devenir chevalier errant et jaillir dans le monde
Pour en redresser tous les torts
Ne plus être simplement Alonzo Quijana
Mais un preux chevalier connu sous le nom
De Don Quichotte de la Mancha

Don Quichotte

Ecoute-moi
Pauvre monde insupportable monde
C'en est trop tu es tombé trop bas
Tu es trop gris tu es trop laid
Abominable monde
Ecoute-moi
Un chevalier te défie
Oui c'est moi Don Quichotte
Seigneur de la Mancha
Pour toujours au service de l'honneur
Car j'ai l'honneur d'être moi
Don Quichotte sans peur
Et le vent de l'histoire chante en moi
D'ailleurs qu'importe l'histoire
Pourvu qu'elle mène à la gloire

Sancho

Et moi je suis Sancho
Sancho Sancho son valet son fils son frère
Sancho son seul amigo
Son seul suivant mais pour toujours et j'en suis fier

(...)

2 octobre 2008

Vies est-allemandes, vies émouvantes...

ma16572"La vie des autres" de Florian Henckel von Donnersmarck,
avec Martina Gedeck, Sebastian Koch et Ulrich Mühe

Revu lundi soir sur Arte (dans le cadre d'un cycle consacré au nouveau cinéma allemand qui se poursuivra avec  "Head on" de Fatih Akin et  "Goodbye Lenin!" de Wolfgang Becker), ce film qui était mon coup de coeur-cinéma de l'année 2007 confirme ma première impression. Florian Henckel von Donnersmarck nous offre là une magnifique plongée dans une page très sombre de l'histoire d'Allemagne de l'Est: les pressions exercées par la STASI, de sinistre mémoire, sur les milieux artistiques et intellectuels, et les compromissions auxquelles beaucoup de leurs membres ont consenti... pour pouvoir continuer à vivre, tout simplement. "La vie des autres" tourne résolument le dos aux sirènes de l'ostalgie, sans sombrer non plus dans le misérabilisme. Et surtout, surtout, c'est un film magnifique d'humanité, porté par de formidables acteurs, Ulrich Mühe en tête.

Un film à voir et à revoir, à volonté!

Une fiche assez complète consacrée à "La vie des autres" sur wikipedia

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