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Dans mon chapeau...
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musique baroque
8 juillet 2009

Métamorphoses d'une chanson populaire

Barock & Folk - "The Elfin Knight",
par l'ensemble Phoenix, Munich

Eglise Saint-Loup, Namur, le 7 juillet

Plus connue aujourd'hui sous le nom de "Scarborough Fair", "The Elfin Knight" est une chanson populaire, inspirée d'une ballade écossaise connue dès 1610, et qui a subi depuis lors de multiples métamorphoses: jusqu'à traverser l'Atlantique pour rejoindre, au début du XXème siècle, la collection Appalachian Mountains. Trois de ses variantes - "Whittingham Fair", "The Lover's Tasks" et "Scarborough Fair" - offrait un fil rouge à la balade passionnante à travers la musique populaire anglaise des XVIème et XVIIème siècle à laquelle nous conviait l'ensemble Phoenix de Munich.

Chansons à boire et chansons érotiques - au point parfois que leurs premiers éditeurs en censurèrent les textes, trop "inconvenants à imprimer" - y voisinaient avec les ballades d'inspiration historique ou militaire, et bien sûr les histoires d'amour, qu'elles finissent mal - dans la très émouvante ballade de Barbara Ellen - ou sur un happy end hollywoodien - telle "Willie O'Winsbury". Mais tout au long du concert, les interprètes de l'ensemble Phoenix ont déployé la même élégance sans chichis, et le même plaisir manifeste de jouer ensemble, nous offrant tout un monde d'émotions. Bref, voilà un concert qui s'impose d'évidence comme la plus belle surprise du festival de Wallonie à Namur - même si à dire vrai, il m'en reste encore un à découvrir -, avec une mention spéciale pour les percussions de Bruno Caillat, capable de tirer d'un tambourin des sons d'une variété et d'une expressivité que vous ne pourriez imaginer!

Le site de l'ensemble Phoenix   

Et celui du festival de Wallonie.

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7 juillet 2009

"Eurostar Baroque"

Echanges musicaux de Paris à Londres,
par l'ensemble Ausonia

Eglise de Foy-Notre-Dame (près de Dinant), le 6 juillet 2009

La seconde moitié du XVIIème siècle fut, au plan musical, une période d'innovation effervescente nourries d'échanges à travers toute l'Europe. Si l'exemple de l'apport italien en France - grâce notamment à Jean-Baptiste Lully - est bien connu, ce sont les échanges plus discrets entre Paris et Londres qui étaient au coeur de ce concert offert par l'ensemble Ausonia, sous le beau plafond à caisson - du XVIIème siècle lui aussi - de l'église de Foy-Notre-Dame. Et par la cohérence d'un programme où Matthew Locke et Henry Purcell répondaient à Louis Couperin, Jean-Henri d'Anglebert ou à Jean-Baptiste Lully, décidément incontournable, la démonstration fut plus que convaincante.

Ce deuxième concert du festival de Wallonie à Namur fut une jolie découverte - d'un lieu autant que d'un répertoire - et seul l'inconfort radical de vieux bancs d'église - conçus avant toute chose pour la mortification de la chair des fidèles - nous ferait hésiter à renouveler l'expérience!

Un article consacré à l'église de Foy-Notre-Dame, dans wikipédia

Le site de l'ensemble Ausonia

Et celui du festival de Wallonie

6 juillet 2009

"From London with Love"

Le manuscrit de Susanne von Soldt,
danses, chansons et psaumes des Flandres vers 1599,
par Les Witches

Eglise Saint-Loup, Namur, le 4 juillet 2009

Le public namurois avait déjà pu découvrir les Witches il y a deux ans dans un programme tout droit débarqué des pubs, anglais ou irlandais, de l'époque de Shakespeare. Et il a pu retrouver ce samedi le même souci de redonner vie à un répertoire populaire, tout en l'apportant à une audience la plus large possible, même si les chansons des public houses ont ici cédé la place à la musique pratiquée dans l'intimité d'un intérieur bourgeois...

Parcourant le cahier de partitions compilées à l'intention de la jeune Susanne van Soldt, fille d'un riche marchand anversois qui s'était installé à Londres dans les années 1570, les Witches nous ont offert en une soirée pleine de fraîcheur des mélodies parfois étonnament familières, parées de sonorités insolites telles celles du rommelpot (ou tambour à friction). Un beau début pour l'édition 2009 du festival de Wallonie à Namur, dont le fil conducteur est cette année l'Angleterre!

Le site des Witches

Et celui du festival de Wallonie

Et si l'envie vous prend de fabriquer un rommelpot, vous trouverez la marche à suivre: ici

11 avril 2009

"La Passion selon Brockes"

31su7zoPvyL__SL500_AA240_"Brockes-Passion" de Georg Philipp Telemann,
Rias-Kammerchor, Akademie für Alte Musik Berlin, sous la direction de René Jacobs

Un coffret de 2 CDs, Harmonia Mundi, 2009, référence HMC 902013.14

En ces temps de fêtes pascales, les organisateurs de concert semblent souvent se donner le mot pour nous proposer des oeuvres de circonstances: "Le Messie" de Georg Friedrich Haendel, ou encore les deux Passions, selon St-Jean et selon St-Matthieu, de Jean-Sébastien Bach.

Avec tout le talent qu'on lui connaît pour sortir des sentiers battus et exhumer de la poussière des bibliothèques des oeuvres injustement oubliées, René Jacobs nous propose ici de (re)découvrir la première Passion (créée en 1716) d'un de leurs illustres contemporains, Georg Philipp Telemann.

Cette "Brockes-Passion", mettant en musique le récit de la Passion du Christ par le poète et magistrat hambourgeois Barthold Heinrich Brockes, relève en fait du genre de l'oratorio de la Passion, destiné aux salles de concert, plutôt qu'à celui de la passion-oratorio étroitement associé à la célébration des offices de la Semaine Sainte et dont les deux Passions de Jean-Sébastien Bach offrent l'exemple. Partant du texte, étonnament réaliste et imagé, de Barthold Heinrich Brockes, Georg Philipp Telemann a composé une oeuvre sans temps mort, soufflant continuellement le chaud et le froid, alternant entre Espoir et Douleur, et captivante de bout en bout. Une magnifique découverte!

Une présentation détaillée de l'oeuvre, ainsi que quelques extraits, sont disponibles en ligne sur le site d'Harmonia Mundi.

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